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L'Oeil du Selen
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17 novembre 2015

Le silence médiatique et l'aveuglement autour de Fukushima comme symptôme des temps


Cet article n'a pas la prétention de faire un état des lieux complets de la situation à Fukushima, tant il y aurait à dire.

 

Rappelons quand même quelques faits : suite à la catastrophe, le site est constamment en travaux, et selon Tepco même, l'opérateur japonais, cela pourrait durer 30 ou 40 ans. Au vu de l'accumulation des coûts, en terme financier et humain, que cela représente, je vous laisse vous faire une idée de l'ampleur du problème...

 

Ici un article évoque le problème de l'affaissement du site, et divers autres problèmes alarmants :

 

http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/fukushima-tout-le-monde-descend-174003

 

Où l'on lit notamment ceci :

 

"En effet, s’il faut en croire Tepco, 10% des eaux contaminées s’écoule directement dans les eaux du Pacifique, reconnaissant que la quantité de tritium qui a fuit s’élève à 4 800 000 000 000 Bq, mais sachant les dissimulations précédentes dont l’exploitant est coutumier, on peut imaginer que les quantités réellement relâchées soient plus importantes."

 

Ou encore ceci :

 

"Ce qui expliquerait le pic monstrueux de radioactivité atteignant 9,4 Sv/h à l’extérieur de l’enceinte du réacteur N°2…c’était le 2 octobre 2015. lien

S’il est vrai qu’une dose d’un seul sievert déclenche des vomissements, des hémorragies, mais n’est pas mortelle, une dose unique de 5 sieverts serait fatale pour 50% des personnes exposées dans un délai d’un mois. lien

À titre de comparaison, lors de la catastrophe de Tchernobyl, le critère déterminant l’évacuation des riverains était une exposition de 350 mSv, selon l’association mondiale du nucléaire. Lien"



Est-il vraiment besoin de commenter ?

Les dégâts continuent à se produire, et l'explosion de la radioactivité au cœur du site laisse difficilement douter de l'étendue du problème. Problème dont il n'est question qu'épisodiquement dans les médias, mais on trouve tout de même ceci :



http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20150305.OBS3963/4-ans-plus-tard-quel-bilan-a-fukushima.html



Article où l'on apprend notamment ceci, pendant que les fiers défenseurs du nucléaires continuent de claironner triomphalement qu'il y a eu, je cite "zéro mort à Fukushima" :



"Le 11 mars 2011, les 17 victimes de la centrale sont décédées à cause du tsunami. Les explosions des trois réacteurs n’ont fait aucun mort. En revanche, dans la province de Fukushima, le stress de l’évacuation, certaines pathologies associées à l’événement et les souffrances psychosociologiques ont provoqué jusqu’à aujourd’hui le décès indirect de 1656 personnes, dont l’origine nucléaire est officiellement reconnue par les autorités. La province de Fukushima présente donc la particularité de constater plus de morts par la radioactivité que par le tsunami qui y a tué 1607 personnes. Dans les provinces voisines d’Iwate et de Migayi, les décès indirects de l’atome s’élèvent respectivement à 434 et 879 décès. "



J'ai déjà parlé dans un autre article de centaines de milliers de cas d'anomalies thyroïdiennes dans la région, touchant largement des enfants, très probablement imputables à la radioactivité. Ici l'on nous parle d'environ 3000 décès en rapport avec la centrale et sa radioactivité, la panique produite par celles-ci, etc. Ça fait déjà 3000 de plus que le "zéro" mort annoncé et ce n'est pas de gaieté de cœur que je le dis. Je serais, bien au contraire, content que ces experts en déni commencent enfin à voir les choses en face...



Outre les victimes en terme de décès, maladies ou blessures, il y a également un autre problème de taille :



"Aujourd’hui, 80.000 habitants de la région de Fukushima sont toujours des réfugiés et ce nombre tend à rester stable. Il reste 245.000 personnes vivant dans des préfabriqués à la suite du tsunami, mais ce nombre baisse rapidement. "



On parle donc de 325 000 personnes déracinées et vivant dans des conditions précaires, et le terme de réfugiés devrait résonner dans nos esprits, actuellement... Qu'ont donc à dire les défenseurs de la "cause nucléaire" à ce sujet ? Que c'est un mal nécessaire ? Qu'on ne fait pas d'omelette... ? Etc. J'ai simplement constaté que, la plupart du temps, ils sont forts pour dévier la conversation, le débat, vers des voies de garage où il est plus difficile de les prendre en défaut avec les questions sur le retraitement, le démantèlement, le stockage de déchets dont certains dureront des millions d'années, voire l'âge de la Terre... C'est grâce à cette rhétorique lâche qu'ils se préservent de prises de conscience pourtant indispensables. Quitte à poursuivre dans le nucléaire, au moins faudrait-il le faire, non pas dans le déni, mais avec une pleine conscience et une pleine responsabilité des risques. On en est loin avec de tels mensonges.



De toute façon, cela résume bien la politique qui encadre le nucléaire. Lorsque les problèmes deviennent ingérables, une de leur approche consiste à modifier les seuils de tolérance... Pratique. Plutôt que de regarder les choses en face, plutôt que d'embrasser le problème du nucléaire dans toute son ampleur, on se contente de modifier les normes, pour que ce qui était inacceptable un jour le devienne le lendemain. Et tout ça pour quoi ? Pour sauvegarder le système productiviste-consumériste qui dépend entièrement de sources d'énergies qui, à défaut d'être fiables et sécurisés, sont régulières. C'est ainsi que le cynisme froid et déshumanisés gère le monde, et ce sous les regards complaisants d'une partie de la population et une grande majorité de ses dirigeants, au nom d'un fatalisme qui est tout l'inverse de ce que devrait être une politique gérée par des humains, donc responsable, éclairée et avisée au lieu d'être dans la fuite en avant perpétuelle. "On ne peut rien faire d'autre, c'est comme ça ma pauvre Lucette !".



On retrouve d'ailleurs cette logique exposée dès l'introduction de cet article :



http://communautarisation/blog/2015/10/20/fukushima-bilan-dune-situation-sanitaire-inquietante-par-cecile-asanuma-brice/



"le gouvernement japonais, avec l’aval de l’AIEA [2], a relevé les doses acceptables pour les travailleurs du nucléaire de 100msv/an à 250 msv/an en cas d’urgence "



Se trouve résumée dans ce seul passage la dramatique irresponsabilité typique de la technocratie moderne, qui gère tout en terme de chiffres et de normes. L'humain n'est même plus une variable d'ajustement, là-dedans, il n'est qu'un chiffre comme un autre parmi les équations.



Car cela pourrait être considéré comme raisonnable si cela était sans conséquence sur la santé humaine, or cela n'est pas le cas :



"Suite au rehaussement de la norme, lors du seul mois d’août 2015, on compte trois décès parmi les travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima Dai ichi, ce qui porte à 64, selon les chiffres officiels[4], le nombre de travailleurs décédés des conséquences de leur travail."



On le voit, cette façon de gérer l'urgence fait des morts.



Je ne demande pas à ce que ces responsables soient condamnés, je sais qu'ils font ce qu'ils peuvent dans ce monde cynique où on leur demande, probablement à leur corps défendant, de prendre les décisions les moins néfastes possibles, en ne tenant l'humain dans tout ça que comme une donnée mesurable comme une autre. Je demande en revanche à ce que la société toute entière révise cette façon de procéder, en amont.



On sait qu'on ne peut pas agir convenablement dans l'urgence, qu'il y aura des dégâts. Il en va de même dans tous les domaines relatifs au nucléaire. La moindre des choses est alors de faire en sorte qu'on n'en arrive pas à ces situations d'urgence. On me répondra que cela est fait à travers la révision des normes de sécurité. Et je réponds qu'on est toujours dans ce que je dénonce. La norme répond à la norme, et la norme elle-même s'établit dans une hiérarchie où l'humain finit immanquablement par être supplanté, voire oublié. En d'autres termes, il faut revoir totalement les positions officielles par rapport au nucléaire, et par rapport à la manière dont nos sociétés sont organisées en général.



Je sais bien que c'est trop demander. Pourtant il n'y a pas d'autre issue, il faudra en passer par là, et puisque l'on considérera forcément que j'en demande trop, la force des choses se chargera de rétablir l'homme dans une attitude raisonnable, puisque ce sera ça où l'échec total de notre civilisation, événement le plus probable à l'heure actuelle, et déjà bien avancée. Mais apparemment il est toujours trop tôt pour agir dans un monde qui ne se gère que par l'urgence et un cynisme se présentant comme le summum de l'intelligence. Ce cynisme qui n'est en fait que ce masque du déni et d'une des formes de la naïveté contrariée dont j'ai souvent parlé ici. Une attitude qui relève du dépit et de l'impuissance bien davantage que d'une quelconque forme d'intelligence.



Il est un fait que nous vivons dans un monde à court terme où tout est jetable, et où la simple vision du moyen terme est perçue comme une marque de manque de réalisme. Et pourtant, on nous parle constamment du temps qu'il fera dans un siècle. Il faudrait savoir... encore une contradiction, un complexe civilisationnel assez révélateur. Il est d'ailleurs ironique que cette vision "climatomancienne" du temps qu'il fera dans plusieurs décennies serve de caution à l'idéologie qui sous-tend le nucléaire en tant que'"énergie propre", alors même que cette industrie ne sait pas prévoir au delà de quelques années, au point que les comptes financiers de cette énergie sont biaisés par la manque de prise en compte des coûts futurs. Toujours cette façon typique de notre temps – dont on m'a dit à l'occasion qu'il n'avait aucun tort particulier – de reléguer la résolution des problèmes dans le futur, à défaut que ce soit fait dans le présent, et alors que ça aurait du être envisagé dans le passé... Selon une logique assez élémentaire que n'importe quelle personne gérant son compte bancaire devrait posséder... mais il est vrai que de nos jours, l'endettement, c'est à dire la mauvaise gestion, sont la norme et la marque d'une appartenance à son temps. La désorganisation, l'irresponsabilité et la fuite en avant sont donc encouragés, constamment valorisés. Notre gestion à l'échelle nationale ou même planétaire reflète parfaitement ce qui s'observe à l'échelle familiale et individuelle. Lorsque l'on dit que ce sont les mentalités qu'il faut faire évoluer avant tout... il y a sans doute du vrai là-dedans.



Mais cessons-là cette digression et arrêtons-nous sur certains points du dernier article cité :



"On avait par exemple démontré que l’exposition annuelle à des doses de radiations ionisantes était passée de 0,5 mGy par personne en 1982 à 3,0 mGy par personne en 2006 aux Etats-Unis. Ce phénomène a été observé dans la plupart des pays à revenus élevés. "



Multiplication par 6 de l'exposition aux radiations ionisantes en un quart de siècle dans nos contrées. Origine de ce phénomène ? Ce n'est pas dit, on en est donc réduit aux suppositions. Impact de l'irradiation de certains produits "frais" ? Fuites de radioactivité des centrales par effet tunnel et donc contamination de l'environnement autour des centrales ? Nul ne peut le dire, mais j'ai déjà cité sur ce blog une étude qui démontre que dans un certain rayon autour des centrales nucléaires – supposées parfaitement étanches selon la propagande officielle – la radioactivité tend à être supérieure à ce qu'elle devrait être. A creuser, donc...



Notons au passage cela également :



"Leur analyse a permis de démontrer le lien de cause à effet entre l’exposition à des radiations ionisantes et le développement de leucémie. (...) L’étude menée par l’équipe de chercheurs de INWORKS quant à elle, prouve la corrélation entre le risque de mort par leucémie et l’exposition à de faibles doses de radiation, via un suivi des individus concernés sur une période de 60 ans. "



Ce sont des faits bien connus, mais il est toujours bon de les rappeler, tant l'on trouve encore des individus pour nier tout effet de la radioactivité, en tout cas pour les relativiser. On se demande pourquoi ils ne vivent pas dans des lieux contaminés. C'est moins cher et leur cynisme devrait leur permettre de bien s'en accommoder.



Je relève vite fait un autre passage intéressant, tout à fait en rapport avec le thème de mon blog :



"Ainsi, la démagogie en la matière aurait depuis peu remplacé le terme de victime par celui de « personnes affectées » dans ses documents. Ce changement de terminologie, notamment dans les rapports de l’ICRP [8] n’est pas sans conséquence car l’affect, est, en psychologie, ce qui est opposé à l’intellect, et en cela, induirait des comportements qui ne seraient pas rationnellement fondés. "



Démagogie, novlangue, politiquement correct, peu importe comment on appelle cette sorte de distorsion volontaire du langage. On est ici dans la manipulation, qui découle du déni si prégnant dans le milieu idéologiquement pro-nuke qui inclut bien évidemment son industrie. A défaut de changer les faits, on change la façon de les énoncer, de les raconter, on court-circuite l'intellect par des procédés sophistiques ou rhétoriques, et on espère que ça va passer. Car l'important est que l'humain ne se rende compte de rien. Qu'il soit malade de la radioactivité n'est pas grave, dans l'esprit de ces gestionnaires. Ce qui est grave est qu'il s'en rende compte, car alors il pourrait porter plainte, se constituer partie civile, bref entraver la marche sacrée de l'industrie et de l'énergie. La fée électricité nous a apporté le bien et le confort, et la fée nucléaire est sa jumelle. Rien à craindre de ce côté, donc. On se croirait dans ces vidéos publicitaires de style rétro, façon années 50/60, dans le jeu "Fallout" (traduction : retombées, sous-entendu radioactives), jeu d'anticipation post-apocalyptique qui tourne en dérision notre époque et son déni immature du danger nucléaire. Narrativisme publicitaire rassurant (travail sur les affects) contre faits objectifs et réalité amorale.



La conclusion du paragraphe va d'ailleurs tout à fait dans ce sens :



"Ainsi, on peut se demander si la communication mise en place par l’ICRP ne relève pas de l’endoctrinement publicitaire plus que de l’information scientifiquement fondée. "



On ne saurait dire mieux. Mais justement un autre aspect de l'idéologie pro-nuke est de nier que les conséquences psychologiques soient de vraies conséquences. Sous-entendu, ne comptons que les morts, car c'est plus facile, plus objectif. Et tirons ainsi un trait, bien commodément, sur des souffrances qui n'épargnent pas les vivants.



On me rétorque ainsi que les morts par panique suite à l'accident qui a touché la centrale ne sont pas, stricto-sensu, des morts de la radioactivité. Admettons cette façon de jouer sur les mots. Ce sont quand même des victimes du nucléaire au sens large, sinon de quoi d'autre ? Si le tsunami avait touché une centrale à charbon au lieu d'une centrale nucléaire, il n'y aurait jamais pu y avoir une panique d'une ampleur telle qu'elle aurait causé des centaines de décès, il me parait difficile de nier cela. L'argument qui tombe alors est celui de la "faute" à l'irrationnel humain, au fantasme d'un quelconque danger nucléaire. Comme si la gestion du nucléaire était, elle, en revanche, d'une irréprochable rationalité, et comme si l'on pouvait reprocher, à l'inverse, aux gens d'avoir peur d'un danger qui, on l'a démontré plus haut, est bien réel. La pseudo-rationalité de la gestion nucléaire n'est faite que d'aveuglement et de cynisme inhumain, mais je l'ai déjà assez dit.



Il est alors commode, dans l'impeccable logique déshumanisée de cette industrie, de nier ou relativiser les aspects humains de cette tragédie :



"Selon le professeur Tsujiuchi : « aujourd’hui on fait comme si la catastrophe avait pris fin, alors que ça n’est pas le cas. On coupe l’aide au logement, puis, l’indemnité pour préjudice nerveux, puis les compensations financières pour perte de bien… il n’y aura bientôt plus d’aides au refuge. La situation est très dangereuse. » "



Rappelons que l'on parlait plus haut de plus de 300 000 personnes exposées à cela... Et quand bien même il n'y en aurait qu'une, serait-ce acceptable ? On nage en plein délire techno-bureaucratique digne d'un roman d'anticipation particulièrement alarmiste, pourtant cela passe inaperçu par chez nous. Et oui, pas d'explosions, pas d'hélicoptères, pas de compte-à-rebours bien exposé devant les yeux. Bref, pas assez classe, pas assez hollywoodien. Et puis on a nos propres martyrs ici, qui auront fait couler encore plus d'encre que de sang, et c'est bien triste dans tous les cas, surtout étant donné à quelle propagande va sûrement encore servir cette encre, mais bref...



Terminons par un dernier passage avant de clore sur ce sinistre problème de Fukushima :



« Si l’on fait une comparaison avec la moyenne nationalement connue, on en déduit, que le taux de cancer de la thyroïde des moins de 18 ans a été multiplié par 50. Dans les endroits où le taux est naturellement faible, on trouve une multiplication par 20 fois du nombre de cancers de la thyroïde. Dans les localités (au plan national) où le taux était le plus faible, nous n’avons pas encore détecté de cas de développement de cancer de la thyroïde. »



Le plus triste est là. Pendant qu'on agite la cape rouge ailleurs, pendant qu'on nous matraque à longueur de temps avec le soi-disant problème climatique qui nous fait voir des réfugiés climatiques là où il y a d'authentiques réfugiés de guerres (mais on attribue ces guerres au climat là où ce sont des décisions d'ordre géopolitique en rapport non avec le temps qu'il fait mais avec des ressources bien palpables, ou encore à des zones géostratégiques), et bien nos politiques énergétiques et environnementales sont hors-sujet. Des gens en meurent ou en tombent, pour de vrai, et pas pour faire plaisir à une narration propagandiste qui arrange des gouvernements. Non, ces morts là, ils n'arrangent personne, ne font plaisir à personne, et donc on n'en parle pas.



Certains mauvais esprits auront beau jeu de dire que j'exhibe ces morts pour servir mon idée personnelle. Voilà bien l'argument massue le plus con qui puisse être, le coup le plus bas qu'on puisse trouver pour escamoter les faits et essayer de faire taire ceux qui les montrent. Pourtant on me l'a fait, car certains, surtout ceux qui aiment mettre en avant leur "cynisme réaliste" (pour mieux se cacher leur courte-vue et leur naïveté coupable) ne rechignent pas à saisir la merde à pleine main pour essayer de la lancer sur ceux avec qui ils ne sont pas d'accord. Malheureusement pour eux, ce n'est pas moi qui ai les mains sales.



Mais qu'importe, ils ne savent pas de quoi ils parlent, et s'évertuent à demeurer dans cet état en ne cherchant que les informations qui les confortent et en se dissimulant les autres. Ils sont dans une idéologie, pas dans une observation des faits. En ce qui me concerne, mon parti pris sur le sujet provient de cette observation des faits, comme en toutes choses.



Mais le plus grave dans tout ça est que la propagande climatique accentue ce problème. Pourquoi ? J'ai déjà dénoncé en ces pages le scandale de cette propagande pseudo-scientifique, et le drame qui est déjà en train d'en découler.



On a culpabilisé des générations de gens, de citoyens, de terriens, avec les problèmes écologiques qui découlent pourtant des modes de vie dans lesquels on les a incarcérés. Beaucoup sont encore prisonniers de cette chausse-trappe émotionnelle qui les force à prendre le parti de leurs oppresseurs, à aller "marcher pour le climat" pour témoigner de leur bons sentiments à l'égard de la planète qu'ils habitent, comme si cela changeait quelque chose, alors qu'il s'agit d'une fausse conscientisation qui, en réalité, canalise surtout la vraie révolte qui devrait survenir quant à l'escroquerie dont nous sommes tous victimes, et là je ne parle pas uniquement du climat, mais bien du système politique duquel nous sommes tous otages et qui serait prétendument le plus démocratique et respectueux des libertés de tous, alors qu'il n'est que culture de l'ignorance et de sa perpétuation.



Certains ont confusément aperçu l'arnaque pseudo-écologique. Ils ont commis l'erreur de la rejeter en bloc. Ce sont les meilleurs défenseurs du nucléaire et de tous les dangers qu'il porte avec lui. On a parlé de djihadistes verts pour stigmatiser certains activistes écolos aux méthodes pas assez politiquement correctes. On pourrait aussi bien parler de ces moudjahidins en pantoufles qui, sur les forums et communautés internet, défendent le nucléaire comme si c'était la nourriture vitale qu'ils gardent dans leur frigo. Ces adeptes du confort urbain moderne, ces soldats de la société de consommation, ces disciples de l'idéologie capitalo-libéralo-mondialiste. Ces gens qui ne savent rien lire d'autre que le site contrepoints, qui a certes des mérites, mais aussi bien des prétentions non tenues, comme celle de niveler par le haut partout où ils nivellent tout simplement la pensée au niveau de leur idéologie purement libérale. Idéologie structurellement en porte-à-faux avec l'écologisme, qui a trouvé dans la propagande climatique mensongère un prétexte définitif à rejeter l'écologie dans son ensemble.



C'est pour cela que c'est si grave. A ce train, il y aura d'autres Tchernobyl et d'autres Fukushima. Le plastique et autres composés toxiques continueront de s'accumuler dans les océans, les médicaments dans les cours d'eau, etc. Jusqu'à la catastrophe finale, qui sera lente et se fera sans tambours ni trompettes de l'apocalypse. Une lente descente aux enfers qui est déjà en cours, avec son cortège de douleurs, de maladies chroniques que ces mêmes personnes dont je parlais s'ingénient à nier en se cachant derrière le paravent de la climatologie corrompue.



Cette catastrophe, déjà entamée, et qui pourrait durer des siècles, sera difficile, voire impossible à endiguer, même s'il est toujours possible de préserver certains coins, certains aspects, de limiter les dégâts, et ainsi de suite. Et je le dis très clairement, ceux qui, dans tout ça, défendent une idéologie à tendance libérale d'un côté, et ceux qui défendent une pseudo-écologie de l'autre, se partagent les torts principaux, surtout ceux qui financent le mensonge climatique et ostracisent les "mal-pensants" qui dénoncent ce mensonge (cf. le licenciement honteux de Philippe Verdier). Ceux-là porteront sur leurs épaules non seulement le poids du dévoiement de l'écologie politique (qui n'était déjà pas bien glorieuse jusque là, ils l'auront simplement achevée) et le retour en force d'une idéologie libérale qui est la principale responsable des maux environnementaux sur cette planète.



J'espère me tromper, car une issue positive, comme une prise de conscience lucide du mensonge, laissant la place à une vision écologiste éclairée, est toujours possible. Mais il est bien plus probable qu'on se dirige, comme je l'ai souvent dit, vers un autoritarisme pseudo-écologiste qui justifiera en réalité toutes les destructions de liberté en même temps que toutes les exactions envers ce qu'il reste de la nature. Au moins dans un premier temps et pendant une certaine période. Cela me semble déjà en cours. Ensuite, qui vivra verra... Mais il risque d'être alors trop tard, la situation étant déjà bien avancée à l'heure où j'écris.

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