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L'Oeil du Selen
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24 mars 2016

Comment contrôler un peuple et mener une politique de prédation en démocratie - La subversion (1/2)

Chaque jour je mesure un peu plus ce que sont les citoyens occidentaux. J'ai des amis un peu partout, dans la francophonie occidentale, surtout en Belgique et au Canada, et même si j'en ai beaucoup perdus de vue par les aléas de la vie, par la fragilité des contacts sur internet, certaines constantes se dégagent de manière évidente.

 

Certes, mes contacts ne constituent pas nécessairement un échantillon représentatif des sociétés occidentales. Il est certain que j'opère plus ou moins une sélection de personnes avec qui je peux m'entendre, qui sont au moins aptes à entendre ce que j'ai à dire, et qu'aucun de mes amis n'est, par exemple, un fervent fanatique de la race aryenne, de l'exploitation sans borne des écosystèmes, ou encore un militant de la légalisation des armes à feu en France. Pour autant, je me pique d'être suffisamment ouvert d'esprit pour avoir échangé, et parfois noué des relations, au fil des dernières années, avec des gens de toutes sortes d'opinions différentes. Je ne suis par ailleurs moi-même, pas tellement militant de telle ou telle cause, mais plutôt curieux de l'humain, et si j'ai une prédilection pour certains sujets comme la sociologie, la psychologie, la spiritualité ou l'ésotérisme, c'est plus par intérêt pour l'humain, sa diversité, une curiosité pour sa tendance à tomber dans certains pièges intellectuels ou émotionnels à mes yeux assez évidents, que pour porter des jugements, désigner des bons et des méchants, et me classer dans un camp par opposition à un autre. Aussi, je pense être assez à même de percevoir lucidement mes contemporains occidentaux, et ce avec assez de recul, sans pour autant me prendre pour expert sociologue (qui eux aussi peuvent tomber dans des biais, de toute façon).

 

C'est à des discussions de ces derniers jours et dernières semaines, se rapportant de près ou de loin aux attentats en Belgique, mais aussi à ce qui se passe en Syrie ou en Turquie, que je dois de reprendre la plume pour cet article.

 

Lors de ces discussions, plusieurs choses m'ont frappé, à commencer par une. Le manque d'esprit critique vis à vis de nos médias occidentaux.

 

Les occidentaux ont cette conscience aiguë des droits humains et des valeurs démocratiques, qui leur a été inculquée depuis tous petits, par le biais de ces mêmes médias. Discours bien souvent répercuté par leur entourage, dont leurs parents essayant de leur enseigner quelques valeurs. En y regardant de près, les médias occupent dans nos sociétés la position d'une sorte de super-parent. Ils véhiculent des valeurs, défendent les bornes d'une certaine bienséance, voire d'une certaine bien-pensance. Ils jouent ainsi un rôle non seulement d'éducation des masses, dans le but de les fondre dans un même moule idéologique, mais aussi un rôle de protecteur de ces valeurs qui cimentent les foules. Ainsi sont-ils essentiellement perçus par les masses comme bienveillants, comme le seraient des parents, et donc quelque part comme garants de la paix sociale, mais aussi, par extension, du bien être de tous et de chacun.

 

Les médias sont ainsi des sorte de super-parents de populations entières, du moins en occident. Que ce soit la télé, la radio ou les journaux, ils sont les principaux pourvoyeurs d'idées et de valeurs communes sur lesquelles les masses s'appuient pour se reconnaître et communiquer.

 

Dès lors que vous ne vous appuyez plus essentiellement sur ces leviers idéologiques, mais allez chercher vos informations à des sources plus neutres et objectives, vous commencez à parler une autre langue, aux oreilles de certains, et c'est ce que j'expérimente, sans surprise toutefois.

 

Depuis des années, dès que j'entends quelqu'un sortir la doxa dans une conversation, j'ai tendance à objecter, poliment mais fermement, en opposant des arguments. Lorsque quelqu'un se scandalise de la honteuse dictature syrienne de Bachar el-assad, je lui réponds par la non-moins dictature génocidaire voisine d'Erdogan. Lorsque quelqu'un me dit que ce ne serait quand même pas si mal que tous les pays de le planète vivent en démocratie, je réponds que je suis d'accord mais que ça ne peut pas se faire par des opérations militaires qui tentent d'imposer la démocratie à coups de missiles. J'ajoute que c'est un non-sens en plus d'être un faux prétexte présenté aux masses pour justifier en fait une prédation de ressources ou l'accaparation d'un pivot géopolitique. La démocratie, si elle était réelle, si elle n'était autre chose qu'un conte de fée, s'imposerait naturellement dans le monde, une fois qu'on aurait éduqué les peuples à son intérêt. Seulement, comme l'exemple que nous fournissons de la démocratie se résume assez bien par les bombes que nous leur envoyons, qui trahissent d'ailleurs bien la nature réelle de nos régimes prédateurs, il ne faut peut-être pas s'étonner qu'ils réagissent par la vengeance (que nous appelons terrorisme), et que leurs pays sombrent dans le chaos au lieu de la démocratie. Non seulement ils n'y étaient pas prêts, mais un pays aux infrastructures détruites par la guerre ne peut pas vivre sereinement. Ne sont-ce pas des évidences ?

 

Donc, et toute personne qui s'y sera essayée pourra confirmer, à chaque fois qu'objecte, on me retourne une nouvelle objection finale. Elle peut être de nature idéaliste : "Oui mais quand même, tu ne trouves pas qu'on vit bien en France ?", ou de nature cynique "Même si on est allés leur faire la guerre et qu'il y a eu des dégâts, on les débarrassés d'un dictateur !"

 

Et je peux ensuite encore objecter, mais cela est sans fin. A quoi bon expliquer que les gens n'étaient pas forcément malheureux non plus en Syrie, avant qu'on les accule à la guerre ? A quoi bon expliquer qu'on n'a libéré un peuple d'un dictateur que pour le livrer à des factions extrémistes ? Il faut pourtant le faire... Mais ce qu'il faut surtout, c'est entrer dans le détail, dans le fond de la logique du monde actuel, avec d'un côté un occident qui tente de s’accaparer les ressources (et idem pour la Chine et la Russie, entendons-nous bien), et d'un autre un chaos qui est, justement, la résultante de cette cause.

 

Mais cela n'est pas possible dans une conversation. Il y faut des livres, des tonnes d'articles de blog, des développements que le rythme d'une conversation ne permet presque jamais, surtout lorsque vous avez en face de vous ces occidentaux qui ont adopté aveuglément des valeurs qu'on leur a inculqué depuis l'enfance, qu'on leur répète chaque jour de leur existence, et qui croient dur comme fer que le mode de vie occidental est ce qui se rapproche le plus du paradis sur Terre.

 

C'est pourquoi, sachant que certaines de ces personnes sont susceptibles de s'égarer sur ce blog, je voudrais développer de nouveaux certains fondements de ma pensée critique à l'égard de nos régimes occidentaux, à défaut de renvoyer les lecteurs vers chacun de mes articles passés. Je vais le faire en deux parties. Le sens de ma critique n’apparaîtra réellement qu'après la seconde partie.

 

 

1) De la subversion

 

Que me reprochent implicitement les personnes qui objectent à mon analyse critique de la société occidentale ? La subversion.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Subversion

 

On l'a dit plus tôt, les médias occidentaux sont à peu près comme des parents : ils éduquent, répandent et perpétuent des idées et des valeurs communes, mais à l'échelle des masses. Cela est particulièrement vrai en occident, où, comme l'a dit Chomsky, la propagande est l'une des caractéristiques indissociable de la démocratie, et l'endoctrinement son essence même.

 

http://www.les-crises.fr/auto-defense-intellectuelle-contre-la-fabrication-du-consentement-noam-chomsky/

 

Par conséquent, le subversif remet en question les valeurs et idées présentées comme incontestables, universelles, et en bousculant ainsi l'autorité parentale des médias, il met en danger le bien-commun, ou plutôt est perçu comme tel.

 

Mais la subversion n'est pas que l'outil des libre-penseurs, car elle peut-être aussi utilisée à l'échelon gouvernemental, ou par les éminences grises d'un groupe politique ou d'un gouvernement, pour déstabiliser, au besoin, des opposants politiques, ou même pour renverser des gouvernements ennemis. C'est ainsi que des ONG humanitaires, dont les parements de colombes au blanc pur les rendent inattaquables par les occidentaux endoctrinés, sont financées, infiltrées voire directement créées par des milliardaires occidentaux pour déstabiliser des pays tels que l'Ukraine, la Russie, Hong Kong (en visant la Chine), et sont responsables de la totalité des "printemps arabes" et des "révolutions colorées" dans le monde, depuis des décennies au moins.

 

http://seilenos.canalblog.com/archives/2014/10/22/30815861.html

 

Une certaine forme de subversion peut aussi être pratiquée par les médias, lorsqu'il s'agit de dénoncer les fonctionnements des pays non-occidentaux en particulier, et plus précisément la Russie ou la Chine, et toutes les dictatures reconnues comme ennemies, sans jamais égratigner les dictatures alliées, sauf lorsqu'elles commencent à trop déranger. En voici un exemple particulièrement ironiques, lorsqu'on se réfère aux propos ci-dessus :

 

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201601251021189576-usa-russie-accusation-europe-ukraine-pays-bas/

 

Fais quelque chose à ton ennemi, puis reproche lui ensuite de le faire... Habile méthode de manipulation calomnieuse, que les peuples mal informés sont bien sûr dans l'impossibilité de décrypter, dès lors qu'ils ignorent que cette pratique est, par excellence, celle de l'occident, et que la défense des pays, tels que la Hongrie ou la Russie, ayant eu à subir de type d'exaction, a consisté à interdire les ONG non-neutres sur leur territoire, et on peut les comprendre.

 

Dans le même ordre d'idée, lorsque vous véhiculez des idées qui sont contraires à la doxa, vous serez accusé de subversion délibérée, alors même que vous pouvez ne rapporter que des faits.

 

http://www.les-crises.fr/paul-moreira-repond-aux-critiques-sur-son-film-sur-la-revolution-ukrainienne/

 

Dans le cas de Paul Moreira, reporter pourtant confirmé et respecté, qui a été presque unanimement descendu par ses collègues, après ce reportage qui a pourtant le mérite de rapporter des faits perpétuellement passés sous silence dans les médias, le reste du temps, on assiste à un cas typique de journaliste essayant de faire un boulot objectif, dans un océan de médias paternalistes se faisant écho du discours du pouvoir, c'est à dire de la nomenklatura occidentale. Un mauvais père, réprimandé par les autres pères, responsables, eux au moins, alors qu'ils sont inaptes à tout point de vue un tant soit peu critique à l'égard des pratiques des pays occidentaux vis à vis des pays "non-alignés". Ainsi, le subversif isolé sera immanquablement ramené dans le rang par la pratique du bouc-émissaire ou la désignation de mauvais petit canard. Le fond de son discours n'est pas pris en compte, il est unanimement écarté d'un revers de la main. C'est bien pratique.

 

Il y a donc plusieurs formes de subversions. Certaines sont un calcul, mais bien souvent, la subversion est avant tout l'acte de la libre-pensée face à la pensée unique. On entend beaucoup de gens maudire la pensée unique, pour maudire ensuite avec encore plus de véhémence celui qui la combat réellement.

 

Pour conclure cette première partie et creuser le sujet, voici encore quelques liens que je relie avec ce thème, et je recommande particulièrement le premier, qui est un article de fond sur la nature de la propagande en démocratie, la dérive de la pensée unique, et la manière dont on traite ceux qui disent la vérité qui met en lumière la fausseté de ce que répand la propagande. J'y ajoute aussi quelques liens sur le "complotisme", étant entendu pour ma part que ce terme ne recouvre rien de plus qu'une velléité de discréditer tout discours alternatif, et toute tentative d'explication des faits autrement que par la doxa, bref, l'accusation de complotisme est l'une des méthodes pour faire taire la libre-pensée, la dissidence, et empêcher la subversion anti-système. La conférence en Suisse sur la désinformation dans les médias est également assez édifiante et révélatrice des distorsions médiatiques en général, et sur la géopolitique plus particulièrement. Libre à vous de picorer ces liens, si vous ne les connaissez pas déjà, seulement si vous voulez vraiment lire et entendre des points de vue autres que la bien-pensance unique officielle.

 

http://www.les-crises.fr/lacte-revolutionnaire-de-dire-la-verite-john-pilger/

 

http://www.les-crises.fr/joffrin-lhistoire-et-les-tyrans-par-jacques-sapir/

 

http://fr.sott.net/article/27682-La-decheance-de-Hollande

 

http://www.les-crises.fr/lambassadeur-de-linde-confirme-la-guerre-en-syrie-a-ete-fomentee-de-lexterieur/

 

https://francais.rt.com/opinions/14645-probleme-nos-societes-complotisme

 

www.agoravox.fr/actualites/politique/article/kevin-razy-au-diner-du-cercle-le-177383

 

http://www.les-crises.fr/video-desinformation-media-et-conflits-contemporains/

 

 

 

 

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