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L'Oeil du Selen
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8 juillet 2016

L'imposture du consensus sur le climat

Ainsi donc, je me suis complètement planté sur le climat. 97% des scientifiques les plus experts sont convaincus, et ils savent mieux que moi, c'est évident. Pliez le campement, il y a le feu au lac, la planète brûle.

 

https://www.skepticalscience.com/translation.php?a=17&l=12

 

En plus, c'est un site sceptique qui nous le dit, quoi de plus convaincant ? Il est temps de cesser de douter et de commencer à pomper.

 

Bon d'accord. Mais avant, jetons un petit coup d’œil à la déco de ce site.

 

« Getting skeptical about global warming skepticism »

 

Ah.

 

En fait, il s'agit de douter du doute, c'est très cartésien, et j'aime les démarches qui vont jusqu'au bout de leur méthode.

 

Donc maintenant, on va essayer d'aller encore plus loin, et de douter du doute du doute.

 

Ce site « sceptique » est en fait un site de debunking, ce qui équivaut à le classer dans le pseudo-scepticisme pseudo-zététique.

 

Penchons nous sur les arguments. Vous savez lire aussi bien que moi, alors je vais prendre quelques raccourcis, parce que je ne veux pas passer 10 pages sur un démontage aussi simple.

 

D'abord, on nous présente l'argument scientiste du réchauffement, suivi de l'argument sceptique, suivi d'une argumentation. C'est le format habituel du debunking pseudo-méthodique, qui consiste en fait à produire un décalage entre l'argument présenté (un seul argument choisi parmi plein d'autres, ce qui rendra la tentative d'enfumage plus simple), et l'argumentaire présenté dessous comme l'antidote à l'intoxication « climato-sceptique ». On notera également que la page est complètement cernée de titres et d'incrustations accréditant le réchauffement, ce qui montre une bonne fois pour toutes qu'il s'agit non pas d'un site sceptique proposant des infos équilibrées, mais d'un site à charge contre le climato-scepticisme.

 

Ça c'est pour la forme. Maintenant, sur le fond.

 

Nous avons deux schémas, donc je vais faire comme eux, et me concentrer sur ces deux points.

 

 

Premier schéma :

 

Il s'agit de démontrer le décalage de perception entre d'une part, les scientifiques climatologues, d'autre part les scientifiques d'une autre spécialité, et enfin le grand public. On découvre assez clairement que le grand public – cette masse inculte d'idiots qui croient tout ce qu'on leur dit – est le seul à ne pas croire, dans son ensemble au réchauffement.

 

 

Second schéma :

 

Celui-ci vise à enfoncer le clou. Ce qui s'apercevait déjà sur le précédent schéma est ici souligné. Plus un scientifique est proche de la climatologie, plus il s'incline devant le « consensus ». Non seulement ça, mais plus il produit d'articles, plus il est convaincu.

 

Donc, plus un scientifique maîtrise le sujet, et plus il se penche sur le problème, plus ses convictions se renforcent.

 

CQFD ?

 

Non.

 

Il s'agit ici d'une accumulation de biais produisant l'illusion d'un consensus. Je vais énumérer et commenter ces biais.

 

 

1) La croyance que la science repose sur un principe d'adhésion majoritaire à une thèse.

 

Quand bien même il y aurait 99,999% de convaincus, cela ne voudrait encore rien dire. Il faut le dire et le répéter, dans le domaine scientifique, un seul peut avoir raison contre tous, et cela s'est souvent vérifié. On manque de données pour faire des parallèles, mais encore à une époque récente, la théorie de la tectonique des plaques faisait rire une vaste majorité de scientifiques. La petite minorité qui défendait cette thèse avait donc tort ? Nous savons maintenant que non.

 

 

2) La croyance que le milieu scientifique est parfaitement intègre.

 

Si le milieu scientifique était peuplé de surhommes complètement au dessus des notions de reconnaissance, de jalousie, d'attachement à ses propres intérêts, exempts de biais sociaux, invulnérables aux biais cognitifs, désintéressés de l'argent ou de la gloire, alors l'argument portant sur le nombre de publications comme permettant de distinguer un degré d'expertise pourrait avoir un sens.

 

Dans le monde réel, ce n'est que pure naïveté. L'immense majorité des scientifiques vivent directement ou indirectement de la quantité de publications qu'ils produisent, ce qui induit tout un tas d'effets pervers déjà signalés sur ce blog. Par conséquent, se fier au nombre de publications allant dans une certaine direction, induit un effet trompeur sur la perception de la question.

 

Plus que cela, les subventions ayant tendance à favoriser les théories en cours, comme cela a été dénoncé, et comme cela est encore accentué par l'existence du GIEC, pour lequel il n'existe aucune contrepartie ou comité de surveillance. Tout cela aura tendance à favoriser une sur-représentation d'une thèse dominante, pouvant aller jusqu'à étouffer complètement des thèses minoritaires. Dans le cadre que je viens de décrire, il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'un apparent consensus se dégage.

 

 

3) Le biais de confirmation.

 

Et oui, là aussi. On utilise toujours ce foutu biais pour enfoncer les théories minoritaires, alors que pour tout dire, elles y sont probablement moins soumises que les théories qui dominent. Pourquoi ? Tout simplement parce que, une fois qu'une théorie domine, tout spécialiste dans un domaine en prend connaissance, s'y réfère, la réutilise. Qu'elle soit vraie ou fausse n'a aucune incidence sur ce phénomène, il suffit que, pour cause d'autres biais ou d'insuffisances des techniques utilisées au départ, elle finisse par s'imposer. Elle écrasera alors les théories minoritaires, dont beaucoup moins de chercheurs auront tendance à entendre parler.

 

4) Le biais d'ancrage.

 

Oui, celui-là aussi. Parce que, une fois qu'une thèse a acquis un statut dominant, et qu'elle s'est imposée dans les esprits, il devient plus difficile de la contredire. On se fait à cette thèse, et elle conditionne nos raisonnements et conclusions futures, qui auront tendance à venir grossir la masse des hypothèses qui accréditent la théorie dominante. Par conséquent, un scientifique aura moins tendance à tenir compte d'une thèse minoritaire qui sera arrivée après (même si elle apporte des éléments nouveaux qui contredisent ceux de la première), et qui aura été moins remarquée. Le phénomène s'amplifie de lui-même, puisque plus la thèse dominante se renforce, moins on accorde de crédit à la thèse minoritaire. Ainsi, l'effet d'ancrage accentue le biais de confirmation, qui à son tour aggrave les effets primaires du biais d'ancrage. On aboutit ainsi à une apparence de certitude, qui se traduit par un déséquilibre dans les chiffres.

 

 

Je pourrais aller plus loin, mais pour faire court, cela découle sur des effets pervers qui aboutissent aux résultats abusivement mis en avant sur le site en question :

 

 

Il est normal que plus un scientifique soit spécialisé et plus il soit concerné par le sujet, plus l'effet de ces biais se fasse sentir. En effet, le spécialiste a le nez dans le guidon, et il est soumis à longueur de temps à ces thèses qui se sont « dégagées ». Il finit donc par les considérer comme indubitable, sinon il ne pourrait pas travailler. Il lui faut s'appuyer sur des postulats, pour pouvoir avancer. Cela conduit à ce qu'il adopte ces thèses comme vraies. Son travail, biaisé par le fait qu'il aura accepté ces thèses, et par les nouveaux biais introduits (a fortiori dans le cas de la climatologie qui fonctionne sur des modèles que l'on manipule arbitrairement) pour faire en sorte que les travaux réalisés ne contredisent pas la thèse de départ, finiront par être en totale contradiction avec la réalité.

 

Ainsi, seul l'idiot inculte du peuple, qui lui ne constate pas de changement, sauf s'il se laisse à son tour avoir par le biais d'ancrage sus-nommé, réalise que les « experts » pédalent dans la semoule. Il est le plus à même de se rendre compte que les théories ne collent pas avec les observations, car il n'est pas matraqué toute la journée par ces thèses qu'on lui demande surtout de confirmer.

 

J'aurais encore pu ajouter le biais de conformité, qui consiste à se plier à la pression soumise par le milieu social environnant. Ainsi, les quelques sceptiques qui restent dans le milieu de la climatologie sont-ils entourés de convaincus, et notamment soumis à des patrons convaincus, qui ne leur demandent pas ce qu'ils en pensent (il faut balayer le mythe du chercheur indépendant, et se rendre compte qu'un scientifique est un rouage humain d'un système social).

 

On pourrait encore faire une autre remarque sur le biais nécessairement contenu dans toute question de sondage, mais bon. C'est d'ailleurs le biais souligné dans ce lien en anglais :

 

http://www.theclimategatebook.com/busting-the-97-myth/

 

N'en jetez plus... Je n'irai pas plus loin, tout ça n'est absolument pas sérieux. J'aurais pu citer bien d'autres objections, notamment celle qu'on ne fait pas de la science avec des sondages, qui me semble quand même un autre biais fondamental de cette « étude », qui n'est qu'une étude d'opinion, que l'on sert en tant qu'argument d'autorité. Tout cela n'est rien de plus que de l'enfumage, assez vulgaire qui plus est.

 

Qu'on arrête de nous prendre pour des cons, merci.

 

 

Autre lien pour ceux qui voudraient tout de même d'autres arguments, en anglais, qui explique en quoi même le chiffre de 97% ne tient pas debout :

 

 

http://blog.heartland.org/2012/10/im-here-to-chew-bubble-gum-and-debunk-the-97-global-warming-myth-and-im-all-out-of-bubble-gum/

 

 

Et pour finir, ce lien vers un reportage d'Arte (risque de disparition du lien) sur le délire de la géo-ingénierie, qui s'appuie sur cette fameuse peur climatique :

 

http://www.agoravox.tv/actualites/environnement/article/documentaire-arte-les-apprentis-53397

 

 

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