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L'Oeil du Selen
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19 février 2017

Un regard ufologique : l'HSP relève de la projection (2/3)

Je me lance ici dans une critique de l'hypothèse socio-psychologique. Rappelons que c'est l'hypothèse sceptique qui vise à ramener autant que possible les observations à ce qui est connu, et qui consiste à utiliser des arguments touchant à la nature humaine.

 

Il y a de nombreux sites sceptiques et zététiques, mais je me concentrerai sur un seul lien, pour ne pas y passer mon week-end. Ma critique sera relativement sommaire, parce que c'est pour moi l'une des hypothèses les plus faibles, tout en étant parfaitement représentative de la pensée dominante, qui fait que les témoins sont moqués ou au minimum pas crus. Cela mérite donc un minimum d'attention, lorsqu'on s'intéresse au sujet. Nous verrons par ailleurs que cela permet de réfléchir aussi bien à l'ufologie HET que non-HET.

 

Enfin j'expliquerai en conclusion en quoi cette hypothèse relève pour moi de la projection.

 

 

http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article91

 

Sans vouloir pratiquer la méthode hypercritique, je vais m'arrêter sur les points qui me semblent les plus déterminants pour les commenter.

 

"1. La violation de notre expérience quotidienne "

 

Aucun des arguments posés ici n'est déterminant. Ce ne sont finalement que des "pourquoi ?" auxquels on peut imaginer des réponses validant ou invalidant l'une ou l'autre hypothèse. Ce n'est pas parce qu'un phénomène est exceptionnel qu'il n'existe pas. J'ai entendu récemment qu'il y aurait en moyenne 10 observations par jour à l'échelle de la planète. Que dire alors des comètes ? On en observe même pas une fois par an, et pourtant, elles violent notre expérience quotidienne. Comme les éclipses, ou les séismes en France. On ne remet pourtant pas ces phénomènes en cause, mieux, on les explique, et on ne leur invente pas des explication socio-psy ad hoc. Ce n'est pas parce qu'un phénomène est rare qu'il n'a pas sa propre autonomie.

 

 

"2. L’absence d’événements majeurs donnant raison aux ufologistes

 

On pourrait, selon nous, en se laissant aller, imaginer trois types d’événements majeurs susceptibles d’apporter la confirmation des thèses ufologistes. Le premier serait qu’un vaisseau spatial, de préférence piloté par des E.T., se pose devant le palais de Buckingham ou le Kremlin par exemple. (...) Le second serait que les militaires abattent un vaisseau spatial extraterrestre ou que l’un d’entre eux s’écrase devant témoins, et que celui-ci puisse être étudié par tous les scientifiques de la planète (...) Le troisième serait que le président des Etats-Unis fasse une déclaration publique, avec preuves à l’appui, affirmant que son gouvernement cache la réalité du phénomène O.V.N.I. au grand public depuis des décennies."

 

Ici l'on voit que l'HSP se concentre essentiellement sur la négation de l'HET en ignorant toutes les autres possibilités qui pourraient pourtant invalider ce type de scénario "ET". Soit. Prenons-le comme tel et répondons : cela ne prouve rien, ni son contraire. Cela peut indiquer en revanche l'élusivité du phénomène, qui soit dit en passant est aussi à la fois un argument potentiel contre l'HET, et contre sa réfutation socio-psy.

 

 

3. L’absence de résultats du programme « Searching for Extra-Terrestrial Intelligence » (SETI)

Si l’univers foisonne de civilisations interstellaires comme les ufologues le pensent, il doit logiquement aussi foisonner de signaux de toutes sortes, alors pourquoi les chercheurs du SETI. ne détectent-ils rien ? On peut aisément avancer le fait qu’il faut laisser du temps à SETI avant de conclure quant au foisonnement des civilisations avancées dans notre univers proche. Néanmoins, le temps qui passe sans détection augmente la probabilité que les signaux soient tout simplement rares dans l’espace."



Ou alors elles ne communiquent pas par signaux radio, et peut-être que ces signaux ne sont pas fiables à l'échelle interstellaire. Envoyons une bouteille à la mer dans le pacifique. Etonnons-nous de ne pas recevoir de réponse. Concluons que la vie doit être rare autour du pacifique. Mouai...

En plus de cela, le programme SETI impose de scanner de toutes petites zones de l'espace. Imaginons que la vie soit fréquente et qu'elle utilise effectivement le type de signal que nous cherchons (ce qui est loin d'être sûr). Mais que ces signaux ont été abandonnés pour des procédés bien meilleurs, assez rapidement. Alors il se pourrait que seules de petites zones du ciel produisent ces signaux, et ce peut-être pendant seulement un ou deux siècles, ce qui n'est rien à l'échelle d'une galaxie. Si nous n'écoutons pas au bon endroit au bon moment, c'est peine perdue. Le programme SETI est une première tentative, et la méthode n'est peut-être pas adaptée.



"4. La violation de nos connaissances scientifiques

Il s’agit d’un des arguments les plus souvent invoqués : la physique nous apprend qu’il n’est pas possible de dépasser la vitesse de la lumière. Cette impossibilité rend les distances spatiales gigantesques et difficilement franchissables. Or, les O.V.N.I. semblent pouvoir dépasser la vitesse de la lumière afin de pouvoir venir nous visiter quotidiennement ou presque. De même, les O.V.N.I. peuvent réaliser dans le ciel des manœuvres qui semblent impossibles, que ce soit disparaître en un clin d’œil, accélérer à une vitesse extraordinaire en une fraction de seconde, etc. (...) communiquent par télépathie (alors que l’existence de la télépathie pour les humains n’est pas démontrée aux yeux de la communauté scientifique), (...) Les lois scientifiques que nous connaissons sont universelles, et s’appliquent jusqu’aux confins du cosmos. Pouvoir les enfreindre relève plutôt des récits mythologiques."

Bon, pff... D'accord, j'ai dit par ailleurs que nos connaissances scientifiques ont de la valeur... pour nous. Mais valent-elles, dès lors qu'il s'agit de considérer une intelligence extérieure ? Elle pourrait avoir des connaissances plus avancées ou une science utilisant des concepts simplement différents, et dans les deux cas, qui nous seraient inaccessibles actuellement. L'abeille peut-elle comprendre nos avions en papier ? Que pense le corbeau de nos hélicoptères ? Qu'ils violent leurs connaissances du vol ? Que ce sont des OVNI, suivant leur point de vue ? Ou peut-être qu'ils ne les remarquent même pas, parce que leur mode de perception ne leur permet pas de prêter attention à cela... Nous ne sommes pas très différents. Notre évolution nous conduit à être constitués d'une certaine manière qui fait que nous percevons certains signaux, certains objets, et pas d'autres. On ne peut pourtant ni conclure que ces choses n'existent pas, ni qu'elles ne sont pas possibles, juste parce que nous sommes trop limités ou trop bêtes pour bien vouloir ou pouvoir les comprendre.

Il est donc abusif de dire qu'il est impossible de dépasser la vitesse de la lumière, ou même de considérer que la vitesse (ou le temps) est un concept qu'il est possible de transcender. Regardons la physique quantique, la téléportation et l'intrication des particules...

Et ainsi de suite. Il y tant de choses que nous croyions impossibles et qui sont devenues possibles, de représentations de l'univers qui étaient vraies et sont devenues fausses, et inversement, que ce genre de propos est au mieux digne d'un clergé. Par exemple dire que les lois scientifiques sont universelles fait vraiment penser à l'adhésion à une bible scientiste.





"5. L’absence de preuves tangibles

Les ufologues nous parlent toujours des preuves qu’ils possèdent : des témoignages (alors que les recherches en psychologie ont montré le peu de fiabilité du témoignage humain),"



Ceci est vrai, mais on ne peut pas en dire de même des témoignages parfois recoupés par plusieurs, jusqu'à des dizaines de témoins, à moins d'invoquer la magie de de l'hallucination collective, bizarrement cohérente avec les faits observés et les propos de l'ensemble des témoins, dans certains cas.



"des détections radars (rares, ce qui soulève la question du pourquoi de l’absence de détection de la grande majorité des O.V.N.I.) et des « preuves » physiques (mais le terrain n’étant pas examiné avant la vision d’O.V.N.I., il n’y a pas de comparaison possible et la preuve physique trouvée peut-être là depuis bien longtemps, générée par toute autre chose que le prétendu vaisseau spatial). Les ufologues ne nous parlent pas de ce qu’ils n’ont pas : des preuves tangibles, irréfutables et incontestables ! De véritables preuves seraient par exemple du matériel biologique extraterrestre, de la technologie indubitablement non terrestre ou encore dans le cadre de la Théorie des Anciens Astronautes, la démonstration de connaissances impossibles pour l’époque proposée."



Cela est certes vrai également, et il faut reconnaître que cela plaide en défaveur de l'HET. Mais ce n'est pas décisif. L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence, et les mesures, prélèvements et détections effectués existent bel et bien. On ne peut pas les ignorer aussi facilement en disant qu'il n'y en a pas beaucoup, que ça ne se reproduit pas à chaque fois, etc. Il existe des explications à cela.





"6. L’ensemble des déboulonnages

Depuis le début du phénomène O.V.N.I., les sceptiques ont réalisé un ensemble de contre-enquêtes montrant les faiblesses et les insuffisances des recherches réalisées par les ufologues. De nombreux témoignages ont été démontrés n’être en fait que de mauvaises interprétations de perceptions. (...) Les recherches en psychologie montrent en effet que des mécanismes d’illusions d’optique sont à l’œuvre dans ces interprétations erronées. Le pourcentage important de témoignages prouvés comme étant de nature socio-psychologique soulève le doute quant au caractère réel des cas prétendument solides."



Certes. Et il y a aussi l'ensemble des cas non "déboulonnés"... Il y a des canulars, apparemment assez rares, et il faut que les ufologues l'entendent, mais ne l'entendent-ils pas ? Ce sont les premiers à déplorer l'abondance de trucages et de fakes qui font obstruction à l'analyse du phénomène qui, en vigueur de certains faits, est indéniable, et possède au minimum une dimension matérielle.

Quant aux confusions et illusions, idem, elles ne suffisent pas à contrer le nombre de cas beaucoup plus troublants, voire probants, ou on ne peut pas facilement trouver une explication au fait que plusieurs personnes ont des témoignages concordants, où il y a éventuellement des phénomènes physiques constatés, et des comportements du phénomènes incompatibles avec un astre, une lanterne ou un ballon. Bien sûr, l'ère des drones va singulièrement compliquer les choses, mais c'est ainsi.





"7. L’incohérence des observations

Les témoins d’O.V.N.I. ont décrit des dizaines de vaisseaux et des dizaines d’E.T. différents. Cela suppose que notre planète soit une sorte d’arrêt sur l’équivalent d’une autoroute galactique. A l’inverse, si tous les témoins décrivaient un seul type de vaisseau et plus important encore un seul type d’E.T., nous pourrions plus facilement concevoir qu’une espèce est présente sur notre planète. Ce n’est pas le cas : ce que les ufologues appellent un O.V.N.I. recouvre des descriptions extrêmement différentes, qui vont de la boule de lumière à la soucoupe traditionnelle, en passant par le triangle... Dans le même ordre d’idée, des témoignages d’O.V.N.I. sont liés à d’autres phénomènes paranormaux comme des Big Foot2 ou le Mothman3, ce qui est loin d’accroître la cohérence interne des observations."

L'incohérence peut n'être qu'apparente, et en cela je suis bien obligé de me faire l'avocat de la théorie HET qui pourfend souvent l'hypothèse paranormale avec le même argument. Puisqu'on ne connait pas l'éventuelle technologie pouvant produire de tels phénomènes, on ne peut pas conclure à l'incohérence, seulement à une bizarrerie apparente. Sinon il faudrait procéder de même avec, je ne sais pas, les photos dans certaines expériences quantiques, ou avec le mouvement apparent des planètes dans le ciel qui n'était pas cohérent avec la théorie géocentrique. Il a fallu revoir le modèle, au fil des siècles, et c'est seulement avec Copernic que tout est devenu clair.

Pour la diversité des vaisseaux et des ET : la diversité des civilisations qui nous visitent. Ou alors, la diversité des formes que ces vaisseaux sont capables d'adopter. Car pourquoi seraient-ils incapables de changer de forme ? Parce que nous disons que c'est impossible ? De manière identique, ils pourraient tous être de la même espèce et avoir des tailles et des formes différentes. Est-ce que les pygmées sont commes les suédois ? Est-ce que nous n'avons pas plusieurs sortes de véhicules roulant, du tank jusqu'à la brouette en passant par les méga-camions de mines ? Différents avions du Cessna au super-cargo ? Des porte-avions et des voiliers de plaisance ? Et les hélicoptères, les sous-marins, les modèles téléguidés, les drones ? Parce que ce serait une espèce, ils devraient tous avoir le même véhicule et la même taille ? Même nos fusées spatiales sont toutes différentes, pourtant notre technologie est assez limitée pour ce mode de déplacement.

Quant au big foot ou au mothman, bah, peut-être ne faut-il pas tout confondre. Mais peut-être en effet tout cela est-il lié. Les big foot seraient alors des créatures capables de changer de plan, ce qui expliquerait qu'on ne les trouve pas facilement, et le mothman un autre genre de créature ET ou non... Pourquoi pas un animal de compagnie ? Ou une bête de guerre ? Nous avons éduqués toutes sortes d'animaux à faire la guerre ou à mener des reconnaissances : chevaux, éléphants, même les cochons et les dauphins. Certains sont considérés comme intelligents, et peuvent avoir une certaine forme d'autonomie, de personnalité, etc. Ce n'est pas si dur à envisager... Il y a des chimpanzés qui savent parler par signes, d'autres non... etc.



"8. L’existence des autres phénomènes réputés paranormaux

Le phénomène O.V.N.I. pousse finalement la communauté scientifique à formuler les mêmes réserves que pour l’ensemble des autres phénomènes réputés paranormaux."

Je dirais plutôt que la communauté scientifique a peur de s'aventurer dans ces sujets qui pourraient lui montrer ses limites en matière de méthodologie, et donc de capacité à se maintenir en haut de la hiérarchie des croyances actuelles. Elle mènerait alors une guerre contre le paranormal en le ridiculisant ou en l'ignorant. C'est d'ailleurs à mes yeux ce qui se passe.



"Le fait que des personnes prétendent apercevoir des anges, des Mothmen, des fées, des fantômes ou encore le monstre du Loch Ness prouve une fois encore que la perception humaine (et le témoignage qui en découle) ne présente aucun critère de fiabilité. L’être humain a tendance à projeter sa mythologie dans la réalité, au moyen de toutes sortes de mécanismes sociaux et psychologiques."

C'est vrai que la perception humaine est problématique. Mais il ne faut pas tout lui mettre sur le dos. Et surtout il faut des fois faire preuve d'un peu d'audace conceptuelle, pour imaginer enfin que le connu n'est pas l'horizon du possible...

Maintenant, je ne rejette pas totalement l'argument de la projection mythologique, mais nous verrons dans la conclusion que cela marche dans les deux sens... Les sceptiques ne sont pas exempts de ce mécanisme.



"9. Les E.T. ressemblent à des créatures folkloriques

Lorsque l’on examine les témoignages des Rencontres Rapprochées du Troisième Type (RR3) (au lieu de simplement voir un O.V.N.I., le témoin prétend avoir directement rencontré un E.T.), on remarque rapidement le comportement étrange des E.T.. Ils n’agissent pas comme on s’attendrait à ce qu’un être provenant d’une civilisation avancée agisse. Ils ne font pas de révélation scientifique. Au contraire, ils offrent par exemple des biscuits au témoin. On ne peut pas dire que traverser l’espace pour venir offrir des biscuits à un être humain soit particulièrement logique."

 

Bon, c'est vrai. Mais que vaut la logique pour comprendre un phénomène qui pourrait être non-humain ? Beaucoup d'ufologues non-HET prennent en compte ce paramètre, en rappelant le caractère effectivement onirique de ces manifestations. Mais ce caractère est-il réellement onirique, ou apparemment onirique ? Dans le second cas, cela pousse à s'interroger sur ce qui se cache derrière une apparence de bizarrerie. Car que savons nous des motivations d'éventuels aliens ? Il est bien sûr plus facile de rejeter ça comme bizarre, et par amalgame non crédible, et par extension, comme faux. L'habituelle confusion entre vrai et vraisemblable, invraisemblable et faux. Tant de choses par le passé furent considérées comme invraisemblables. Les continents pourraient dériver ? Vous n'y pensez pas...

 

Et dans le cas où l'on serait face à quelque chose de réellement onirique, cela pourrait signifier tout autre chose qu'une illusion construite par le sujet et ses croyances, car enfin, peut-on m'expliquer par quel moyen une croyance se matérialise ? Cela est tout aussi incroyable que ce qu'on prétend démonter. Des entités pourraient induire un état de conscience modifié, par une drogue, une onde ou un autre moyen quelconque, et alimenter ainsi la bizarrerie apparente du phénomène : en trompant le témoin pour le décrédibiliser, lui faire croire qu'il a vécu autre chose que ce qui s'est vraiment passé. Cela est courant dans les abductions, notamment. Notons que cela est compatible aussi bien avec l'HET qu'avec les hypothèses paranormales.

 

"Leurs actions évoquent plus la mythologie féerique que véritablement une espèce extraterrestre technologiquement avancée. (...) Les témoignages de rencontres folkloriques ressemblent fortement aux témoignages modernes recueillis par les ufologues, simplement transposés dans un autre cadre culturel où la science est dominante. "

 

C'est ce que je pense aussi... Mais l'HSP ne fournit aucune réponse à cela non plus, en vérité. Ce qui induit qu'il faut expliquer la réalité de ce type de phénomène, ou expliquer comment des ET s'y prendraient pour induire cette impression (je l'ai dit juste au-dessus).

 

"Inutile de dire que ce n’est pas vraiment ce que la communauté scientifique s’attend à trouver dans l’espace, en fonction de nos connaissances en exobiologie4 et dans le domaine de l’évolution des espèces sur Terre."

 

Mais que s'attend-on à trouver dans l'espace au juste ? On ne sait pas vraiment... Le texte reproche l'apparence humanoïde de ces créatures, mais je n'ai jamais entendu que la science refusait cette éventualité. De nombreux théoriciens scientifiques avancent au contraire (à tort ou à raison) que la forme humaine, avec mains, pouce opposable, et tutti quanti, pourrait bien être la quintessence de la vie intelligente, qui pourrait immanquablement émerger dans beaucoup de cas, sinon tous, d'une évolution naturelle. Ou alors... les premiers humanoïdes de la galaxie ont pratiqué l'hybridation et la modification du génome pour obtenir ce résultat partout. Car il serait un peu naïf de croire, dans l'éventualité d'une existence ET, que celle-ci ne modifierait pas son environnement. C'est ce que nous faisons en permanence. Tout ce discours sceptique est donc assez contradictoire, et repose sur une imagination assez pauvre et stérile...

 

 

"10. L’antériorité de la Science-Fiction

Un des arguments sceptiques les plus souvent cités dans la littérature est l’antériorité de la Science-Fiction. En effet, les historiens ont montré que le phénomène O.V.N.I. a été décrit par les auteurs de S.F. dans les pulps (les revues imprimées sur du mauvais papier du début du XXe siècle aux États-Unis), bien avant la première observation de Kenneth Arnold en 1947. Se pourrait-il que les auteurs de S. F. aient pu voir l’avenir ou n’est-il pas plus simple de penser que leurs histoires ont influencé l’ensemble des témoignages ultérieurs ?"

 

Cet argument n'est pas idiot. Mais il ne suffit pas et j'ai déjà expliqué pourquoi. D'abord, plein de cas présentent des éléments factuels incompatibles avec un caractère purement imaginaire du phénomène. Il semble que celui-ci ait une certaine tangibilité (cas de brûlures, mesures de radioactivité, signaux radars, etc.) voire qu'on doive lui accorder une certaine matérialité, ou même une matérialité certaine. On ne peut en tout cas pas l'exclure aussi facilement. Rien n'est certain, et certainement pas quelque chose qui se limite à dire "c'est bizarre, tout ça fait penser que ça a une forme psychologique". Mais c'est certes intéressant de le constater. S'arrêter là, en revanche, est dommage.

 

 

"Utilisons le rasoir d’Ockham !

Nous avons fait le tour des raisons qui poussent la communauté scientifique à refuser le phénomène O.V.N.I. comme étant réel. Encore une fois, chacune de ces raisons est suffisante en elle-même pour soulever des doutes quant à son origine extraterrestre. Toutes ces raisons additionnées les unes aux autres justifient l’hypothèse socio-psychologique. A ce propos, les épistémologues parlent du « rasoir d’Ockham5 » : entre deux théories scientifiques, il faut choisir la plus simple. Entre une explication extra-ordinaire, sans preuves dures et violant nos connaissances scientifiques et des explications ordinaires bien documentées par la recherche scientifique (par exemple, des perceptions mal interprétées), il faut choisir la seconde. La communauté scientifique acceptera peut-être un jour le phénomène O.V.N.I. comme étant réel, après un premier contact ou lorsque des preuves véritablement incontestables auront été apportées en sa faveur. La science prend du temps, beaucoup de temps et se doit d’être extrêmement prudente dans toutes ses affirmations. Ce n’est que de cette façon que la vérité est découverte, lentement mais sûrement..."

 

Le fameux rasoir d'Ockham... Pauvre instrument de tri auquel on fait subir toutes sortes d'injures et de tortures, et surtout qu'on surestime au point d'en faire le couteau suisse du sceptique, quand ce n'est qu'une lame finalement assez émoussée.

 

"Entre deux théories scientifiques, il faut choisir la plus simple."

 

Essayons un peu.

 

La Terre tourne-t-elle autour du soleil, ou est-ce le soleil qui tourne autour de la Terre ? Des millénaires de science ont répondu que le soleil tournait autour de la Terre, parce que c'était quand même "plus simple", même si elle a parfois été défendue par des théories qui devenaient de plus en plus complexes pour éviter de voir l'évidence.

 

Le rasoir d'Ockham est-il pertinent avec la physique quantique ? Avec la tectonique des plaques ? Est-ce plus simple, que les continents soient fixes, ou qu'ils soient mobiles, s'entrechoquent, se passent les uns en dessous ou au dessus des autres ?

 

Le fait est que le rasoir d'Ockham est un mauvais alibi pour entretenir un statu quo, se maintenir dans le connu, et éviter d'aller dans l'inconnu, parce que l'inconnu est "moins simple"... Si on avait appliqué cet outil de pensée de manière systématique, je ne suis pas sûr qu'on aurait traversé les océans (car ça implique une vision du monde plus complexe, des bateaux plus difficiles à construire impliquant une compréhension plus profonde du bois, de la charpente, etc.). Ce qui est plus simple, en poussant les choses à l'absurde, c'est de dire que l'eau ça mouille et que l'eau ça brûle. Archimède ne s'est pas contenté de cela quand il a découvert la poussée de l'eau, ni Newton quand il a compris que les choses ne tombaient pas seulement par la grâce de Dieu. Toutes les avancées de la science se sont faites, il me semble, au bénéfice d'une théorie plus complexe, plus rigoureuse et plus précise, qui parfois même ridiculisait son aïeule, pourtant "plus simple".

 

D'accord, je sais que le rasoir sert en l'occurrence surtout à comparer deux hypothèses d'explication à un même phénomène. Mais il est toujours faux de dire que l'hypothèse la plus simple et la plus économique doit presque forcément être la plus vraie. D'un point de vue probabiliste, d'accord. D'un point de vue absolu, c'est complètement faux. Se cantonner à ce type d'outil est en fait se condamner au statu quo, pour des raisons de vraisemblance, où là encore le vraisemblable serait potentiellement considéré comme supérieur au vrai. En effet, dans l'optique probabiliste, et finalement assez fumiste de l'utilisation du rasoir d'Ockham, on considèrerait que, dans un ensemble de théories, il faut se contenter d'éliminer les plus complexes. C'est à dire qu'on privilégie le hasard sur le discernement. Mais suis-je bête... J'avais oublié que le hasard était le dieu de la science... Au moins avec le rasoir d'Ockham, on en trouve une nouvelle illustration.

 

 

 

Conclusion : intérêts et problèmes posés par l'HSP, et pourquoi elle relève de la projection

 

Je pense avoir assez montré en quoi l'HSP est faible et insuffisante. Elle a le mérite de proposer une base qui peut-être utile pour éviter les confusions les plus communes, notamment chez les personnes ignorant tout du phénomène, de la physique, de l'astronomie, des appareils photos, et j'en passe. Mais elle ne peut pas suffire à quelqu'un qui s'intéresse de près au phénomène et constate qu'une partie non négligeable de celui-ci ne relève pas simplement de confusions ou d'illusions.

 

Les arguments pour écarter l'HET sont tous relativement faibles également, même si quelques uns font des observations intéressantes que les ufologues ont souvent le tort d'écarter trop facilement parce que cela pourrait les rediriger vers les hypothèses paranormales, ou tout du moins, pourrait compliquer singulièrement l'explication dans le cadre de l'HET.

 

Toutefois, et justement, l'HSP a le mérite de bousculer quelques clichés, et de souligner une bizarrerie qu'on ne peut pas juste éliminer parce qu'elle nous dérange (attitude trop répandue en ufologie, quand il s'agit de se centrer sur une hypothèse en particulier).

 

Enfin, l'HSP, comme toujours avec les approches sceptiques, n'échappe pas aux biais qu'elle dénonce. Ainsi, l'HSP prétend que le phénomène OVNI constitue en réalité une sorte de projection mythologique de l'humain dans son environnement. Pourtant, elle constitue elle-même une projection dans le monde de la mythologie scientiste, dans laquelle l'imagination est stérilisée, car il ne doit, "en toute logique", rien exister qui ne soit hors du connu.

 

Elle constate que le phénomène ufologique se rapproche des phénomènes féériques et mythiques, et constate également que les sceptiques ne s'y laisseraient certainement pas prendre, préjugeant de la qualité réelle du phénomène, l'annonçant comme "irréel", "immatériel", sans pouvoir pourtant écarter factuellement les témoignages et récits rapportant ce type de phénomène. Elle se contente de les rejeter, ce qui équivaut à les refouler (l'un des axes de la thèse de Philippe Solal, qui explique le phénomène ufologique comme le retour du refoulé).

 

Mais en refoulant le phénomène, et en plaquant dessus des explications commodes et simplistes, l'HSP procède en fait d'un mécanisme de déni qui institue dès lors l'inconscient (le déni étant précurseur de l'inconscient). Peut-on dès lors s'étonner que les sceptiques refusent de voir les cas non élucidés, s'acharnent à leur imposer des explications toutes faites, au mépris du bon sens, au mépris du témoin, et souvent même au mépris des faits ?

 

Cela est encore renforcé par le constat que cette attitude ne peut se justifier que par un refus de modifier le modèle existant de la réalité. Et ceci pourquoi ? Parce qu'il fonctionne et que c'est trop coûteux ? Mais fonctionne-t-il si bien dès lors que tout un pan de la réalité lui échappe, ce qui est le signe d'un dysfonctionnement ? Quand une machine dysfonctionne ou tombe en panne (moteur, ordinateur, machine à laver), la réaction logique et juste est de s'en inquiéter, de voir ce qui ne fonctionne plus dedans, de restaurer son fonctionnement, quitte à remplacer une pièce. De même, quand un modèle d'explication ne suffit pas à nos besoins supposés (voyage intersidéral encore impossible, phénomènes inexpliqués pouvant interagir avec nous), la réaction logique n'est pas d'entretenir le système dans son incompétence, mais de vouloir le modifier, le perfectionner, voire le reconstruire s'il faut. Si vous ne pouvez pas mesurer une distance avec un mètre à rouleau et qu'il vous faut un laser, qu'allez-vous dire ? Que ce n'est pas assez simple ? Trop peu économique ? Que votre rouleau mesure bien vos meubles, tant pis pour ce qu'il ne mesurera jamais ?

 

L'HSP est typique du psuedo-scepticisme, lorsqu'elle se referme sur elle-même pour former des raisonnements tautologiques. Le refus d'avancer vers l'inconnu, donc la peur, est pour cela l'explication... allez, la plus simple ! La peur du changement, la peur de devoir passer du temps à revoir nos systèmes de raisonnement, la peur d'échouer dans cette démarche, et bien sûr la peur de l'inconnu. Entre autres.

 

Et puisque la projection est un mécanisme issu de la peur, le pseudo-sceptique préfère projeter autour de lui un monde rassurant, où tout s'explique, où tout fonctionne, où tout peut être ramené à des raisonnements déjà maîtrisés. C'est aussi un terrible manque d'humilité, qui conduit ces gens à stériliser en fait leur pensée et leur imagination. Je me rappellerai toute ma vie de cette réponse d'un sceptique à quelqu'un lui demandant ce qu'il ferait s'il voyait un fantôme : "je regarderai ailleurs, ça ne me concerne pas !" Ne me dites pas qu'il n'y a pas ici à la fois la peur, et un besoin pressant de rester dans le connu. Pourquoi ça ne le concerne pas ? Certains aspects du réel sont sans intérêt ? Sans importance ? Sans utilité, peut-être ? Car ce principe de ne s'intéresser qu'à l'utile est aussi assez typique de cet univers mental morne et machinal des pseudo-sceptiques les plus navrants.

 

Or nier le réel, et reprocher aux autres de s'y intéresser, n'est-ce pas l'essence même d'une projection ? Cela permet de s'éviter tant de prises de conscience désagréable, comme la gêne face à l'inconnu, l'inconfort à réaliser son incapacité à répondre à tout (ce qui est le grand fantasme scientiste). Bref... Je ne veux pas psychologiser à outrance, mais je constate en tout cas qu'il y a forcément des mécanismes psychologiques qui sous-tendent cette logique de raisonnement prétendument neutre. Peut-être que l'humain projette ses croyances sur le monde, en effet. Alors le sceptique projette aussi les siennes, notamment sa croyance de tout pouvoir expliquer, et il se débat dedans tout en projetant autour de lui un monde plat et sans magie, car tel est ce que lui commande sa nature.

 

 

Quoiqu'il en soit, dans le prochain article, j'étalerai ma propre projection du réel, car il n'y a aucune raison de ne pas le faire aussi, et je présenterai ma propre vision du phénomène OVNI.

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