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L'Oeil du Selen
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24 février 2017

Présentation d'une méthodologie en ufologie selon Jacques Vallée

Note : j'ai d'autres sujets en préparation, et j'avais dit que je parlerai d'autre chose que d'ufologie, mais ce texte est à la base un post de forum un peu plus élaboré que la moyenne, dont j'estime qu'il a sa place sur mon blog, car il reprend une partie de mon argumentation récente et apporte des éléments nouveaux. C'est pourquoi il se retrouve ici, dans sa forme originelle.

 

 

-------

 

 

L'énigme des 9 points est désormais assez classique, et je me doute que beaucoup la connaissent. Elle a toutefois un mérite, c'est qu'elle nous enseigne l'une de nos innombrables façons de nous auto-limiter dans notre façon d'aborder les problèmes de la vie en général, et me semble représentative de ce qui peut se passer dans l'ufologie.

 

point1

 

Il s'agit ici tout simplement de relier les neuf points en 4 traits droits sans relever le crayon. La solution en fin de post.

 

 

Et maintenant, le texte de Vallée et consorts dont je voulais parler :

 

http://www.lesconfins.com/JACQUESVALLEE005.pdf

 

Jacques Vallée admet régulièrement qu'il s'est fait un certain nombre d'adversaires en ufologie, simplement par exemple un malheureux choix des mots. Dans un entretien que je réécoutais récemment, il s'expliquait sur son choix du terme "psychique", qui a une connotation différente en français et en anglais (Jacques Vallée travaille essentiellement aux USA) et qui lui a valu une certaine mésinterprétation dans la communauté ufologique francophone. Notons que ce texte est une traduction de l'anglais qui risque de ne pas éviter ces pièges.

 

Mais les mauvaises compréhensions du travail de Vallée ne se limitent pas à cela, et si je n'ai aucune prétention de réhabiliter son travail auprès de ceux qui le rejettent fermement, je voulais tout de même montrer que les hypothèses de Vallée sont riches de possibilités, et ne travaillent pas en opposition ferme avec l'HET. Et même si Vallée a une préférence annoncée pour d'autres hypothèses, il a en fait toujours dit qu'on ne pouvait exclure aucune hypothèse, en l'état actuel de la connaissance. Son optique est de dire : recueillons les données, et cherchons ensuite à les ordonner.

 

Dans ce texte de 2003, Vallée et Davis présentent une réflexion d'où se dégagent selon moi deux thèmes majeurs :

 

1) L'importance de l'anthropomorphisme en ufologie, et comment la réduire (car c'est un biais).

2) Une autre approche concernant la matérialité du phénomène.

 

Chacun est donc libre de découvrir le texte dans son intégralité, mais je vais ici en souligner certains passages et les commenter.

 

Je passe sur les arguments introductifs critiquant aussi bien l'anthropocentrisme de l'approche scientifique/sceptique que de l'approche HET classique, et j'en viens directement à ce passage :

 

Cet argument peut aussi être récusé à partir des témoignages des personnes qui ont fait ces rencontres : longtemps, les ufologues ont ignoré ou minimisé les rapports absurdes qui contredisent l’hypothèse extraterrestre, en écartant les données qui ne collaient pas à la lettre à leurs théories. Ainsi l’hypothèse extraterrestre, tout comme l’argument sceptique, sont basés sur un choix sélectif anthropocentrique (Vallée 1990)

 

Le problème de la sélectivité arbitraire me semble en effet problématique. La rigueur doit être le principe guidant toute recherche se voulant avoir un fondement scientifique. Si je décrète que les accidents de voiture n'adviennent que dans les virages, il est commode de sélectionner les accidents qui se déroulent dans des courbes, et d'écarter les autres en décrétant qu'on ne peut pas les considérer comme de vrais accidents. C'est exactement la logique en oeuvre, classiquement, dans l'ufologie. Et même si Jacques Vallée sous entend par la prudence de sa formule, que c'est peut-être moins le cas aujourd'hui, il me semble là qu'il s'agit surtout d'une formule rhétorique visant à ménager l'auditoire. En effet, cette sélectivité est bien souvent avouée et assumée, et on la trouve encore aujourd'hui dans bien des sites d'ufologie faisant plus ou moins autorité dans leur domaine.

 

Il s'agit donc bien selon moi d'un biais vivace.

 

 

Ensuite, Vallée et Davis rappellent que la science moderne nous fournit pourtant de nombreux indices qui devraient nous inciter à sortir de nos modèles de représentation classique et à nous ouvrir à des possibilités plus "excentriques" que rien, sinon des idées préconcçues, ne permet d'écarter.

 

Du point de vue de la physique moderne, notre environnement cosmique pourrait bel et

bien contenir des univers parallèles, des dimensions extra spatiales et extra temporelles

extérieures au banal espace-temps connu.

Ces concepts pourraient à leur tour expliquer rationnellement les comportements

apparemment incompréhensibles d’entités émergeant dans notre continuum. En vue de

réconcilier la théorie avec les propriétés des particules élémentaires connues et avec les

découvertes aux confins de la cosmologie, les physiciens modernes estiment que l’humanité n’a pas découvert toutes les faces de l’univers et que nous devrions proposer de nouvelles théories et de nouvelles expériences pour en explorer les faces ignorées.

C’est pourquoi une étude continue des rapports d’événements anormaux est importante.

 

En d'autres termes : le connu n'est que l'horizon de la science, mais pas sa frontière, et il n'y a aucun mal à faire preuve d'imagination et d'audace pour prendre en compte des possibilités aujourd'hui encore non admises, mais qui pourraient bien le devenir.

 

On notera que les propositions retenues par Vallée sont aussi bien compatibles avec l'HET qu'avec des hypothèses dites "paranormales". Des dimensions inconnues de l'homme peuvent aussi bien être habitées, traversées ou visitées par des extraterrestres que par des entités d'un autre genre, ou même les deux à la fois. Mais on peut également imaginer d'autres propositions... et je ne vois pas pourquoi se l'interdire. Se l'interdire équivaut à en rester à : "nous ne pouvons expliquer les performances des OVNI, ni le comportement de certains phénomènes", ce qui soit dit en passant laisse toute la place aux explications sceptiques reposant sur des hallucinations et des croyances.

 

 

En particulier, la théorie générale de la relativité n’imposerait

aucune contrainte à la topologie de l’espace, ce qui autorise le concept de “trous de vers”

servant de passages entre des régions de deux univers séparés ou de régions et ou de temps

appartenant au même univers. Les mathématiques suggèrent que des trous de vers hyper-

dimensionnels peuvent s'interconnecter sous forme d’hypersurfaces entre des espaces

multidimensionnels (Rucker 1984, Kaku 1995)

 

Pourtant, on bute continuellement sur la question de la durée de voyage à une vitesse proche de la lumière, alors que Vallée fournit ici une idée évidente dans l'esprit de beaucoup, permettant de contourner ce problème, et qui pourrait bien n'être qu'une parmi tant d'autres. Et là, il fournit encore un argument aux tenants de l'HET, lui à qui on a reproché d'en être un adversaire, ce qu'il n'est pas.

 

Ensuite, les auteurs se lancent dans une longue description des biais dus à l'anthropomorphisme dans l'approche classique (notamment en vigueur dans le programme SETI) sur laquelle je passe, mais que chacun peut trouver dans le texte. Je note cependant ce passage :

 

De son côté, la communauté des chercheurs qu'intéressent les ovnis a secrété une

orthodoxie propre impossible à contester sans risque personnel. Elle fonctionne aussi selon son propre "principe de médiocrité" lorsqu’elle tente de catégoriser et de proposer des hypothèses explicatives du phénomène. C’est pourquoi nous proposons d’utiliser le terme de "PAN" plutôt que le classique "OVNI" immédiatement associé, aussi bien dans l’esprit du public que dans les médias, à l’idée de visiteurs originaires du cosmos. Un pont pourrait malgré tout être lancé SETI et les communautés ufologiques, si chaque camp acceptait d'admettre le simple fait quil n’existe aucune expérience permettant de distinguer entre des phénomènes qui auraient pour origine des visiteurs (supposés plus avancés que nous) venus de l’espace (ETI) ceux générés par des entités intelligentes qui pourraient exister à proximité de la Terre dans un univers parallèle ou dans d’autres dimensions, ou seraient des voyageurs temporels originaires de la Terre.

 

Ici, les auteurs mettent l'accent sur un certain dogmatisme faisant obstruction aux idées nouvelles (ainsi qu'aux personnes les formulant), tout en concluant qu'il n'existe pourtant rien pouvant faire définitivement faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, vers une hypothèse ou une autre, ce qui implique qu'il est stupide de trancher ou privilégier a priori en faveur de l'une ou l'autre. Ici, les présupposés font loi, et c'est encore un sérieux problème qui nous éloigne de la rigueur nécessaire à avoir en la matière, mais empêchant aussi une ouverture d'esprit qui a pourtant fait les beaux jours de la science. Les progrès de la pensée se sont toujours faits aux dépens d'un certain obscurantisme, or cet obscurantisme se nourrit précisément de la fermeture d'esprit, qui aujourd'hui tend à faire loi dans bien des domaines de recherche, faisant le lit d'un ultra-scepticisme qui est l'incarnation ultime de cette attitude.

 

La suite du texte propose un système de classement en 6 niveaux qui n'est pas la partie que j'ai personnellement trouvé la plus intéressante, et sur laquelle je passe également, pour me concentrer sur la question de la matérialité du phénomène abordée dans l'ensemble du texte. Notons tout de même que le niveau 1 est entièrement consacré à la prise en compte de la matérialité. Je souligne ici différents passages :

 

Le schéma que nous présentons ici envisage le même type de contradiction apparente, car nous défendons l’idée que les PAN doivent à la fois être considérés comme physiques et psychiques.

 

On ne peut le dire plus clairement, pour ceux qui prétendent que Vallée mais aussi d'autres auteurs dans une ligne proche ne prennent pas en compte voire ridiculisent la question de la matérialité. Elle est en fait partie intégrante de leur approche, et d'ailleurs Vallée a mentionné dans différents textes et interventions orales radiophoniques et autres le fait qu'il a participé à récolter et classifier des éléments physiques relatifs au phénomène. Non seulement il les prend en compte, mais il les intègre dans sa recherche, et les a vus de près.

 

Nous utilisons ici le terme "psychique" pour caractériser toute interaction entre la réalité physique et la conscience humaine.

 

Donc, dans la théorie de Vallée, le psychisme n'est autre que l'interface entre la matérialité du phénomène et ses témoins. Ce n'est PAS la nature première du phénomène, mais l'une de ses composantes. Là encore, difficile de le dire plus clairement. Et en effet, dans le réel, le psychisme ne joue-t-il pas précisément ce rôle ? Chaque chose est donc bien à sa place.

 

 

Le sentiment d’absurdité et de contradiction de ces deux aspects n’est pas pire que l’embarras des scientifiques devant les controverses nées de la dualité particule/ondes ou plus récemment, à propos de l’imbroglio quantique ou sur le transfert inter dimensionnel. Cette contradiction résulte notamment de l’incapacité de notre langage à cerner un phénomène qui défie nos tentatives de classement.

 

Encore une fois, on ne saurait dire mieux en quoi il est absurde et stupide de rejeter quelque chose que nous ne comprenons pas, juste parce que cela nous gêne. Et citons Richard Feynmann à ce sujet : "Je crois pouvoir dire sans risque de me tromper que personne ne comprend la mécanique quantique". Doit-on la rejeter pour autant, ou doit-on envisager au contraire qu'elle nous propose une énigme qui pourrait solutionner notre embarras vis à vis des OVNI/PAN ? Personnellement je préfère, comme Vallée, admettre et assumer mon incompétence (et éventuellement, proposer des solutions imaginatives) que décréter que quelque chose n'est pas possible parce que nous ne le comprenons ni ne l'expliquons.

 

La matérialité du phénomène est encore affirmée ici :

 

S’il nous fallait résumer notre approche du problème en une phrase, ce serait :

Tout se passe comme si les PAN étaient le produit d’une technologie qui intègre à la fois

des phénomènes physiques et psychiques tout en affectant profondément les variables

culturelles de la société par la manipulation des caractéristiques somatiques et

psychologiques des témoins.

 

On peut donc difficilement dire que Vallée rejette l'HET... Il y ajoute par contre une prise en compte de l'étrangeté que beaucoup se refusent à faire uniquement parce qu'elle les dérange, parce qu'elle porterait atteinte à la respectabilité de l'ufologie si on la prenait en compte. Cela est totalement anti-scientifique. Et c'est tout le problème posé par le fait de défendre l'image de la discipline plutôt que la discipline elle-même, mais je passerai sur ce débat pour cette fois... bien qu'il soit pour moi en grande partie au coeur du problème.

 

En page 10, les auteurs développent ce point de vue résumé plus haut, et là, le choix des tournures de phrase est très important :

 

Tout se passe comme si les PAN étaient le produit d’une technologie (...)

Au cours de l’observation, le PAN se comporte comme un objet aérien, réel et

matériel. Il semble néanmoins utiliser soit de principes physiques très avancés, soit un

camouflage très habilement conçu qui se traduisent par les effets que nous avons

appelés antiphysiques qu’il faudrait arriver à réconcilier avec les lois de la physique.

 

Soit de façon délibérée, soit sous la forme d'effets collatéraux, cette technologie

produit des effets psychiques. Ces états de conscience modifiée sont devenus

aujourd’hui trop fréquents pour pouvoir être relégués dans la catégorie des faits

exagérés ou mal observés. Ils sont devenus familiers à tous ceux d’entre nous qui ont

enquêté sur des cas d’observations rapprochées.

 

Je m'arrête là pour ne pas tout citer in extenso, même si le reste est également intéressant. Ce que je remarque est que la tournure employée insiste sur le conditionnel et les apparences du phénomène, car les apparences ne sont pas à confondre avec sa nature même. Les auteurs insistent sur le fait que, d'un côté, on ne peut accréditer avec certitude l'idée que le phénomène soit technologique uniquement parce qu'il en a l'air, ni que ses effets sur le psychisme démontrent avec certitude qu'il s'agisse ni d'un effet intentionnel, ni d'un effet que serait autre que technologique. La prudence et la retenue sont donc de mise, et personnellement, cette approche me convient parfaitement, tant la seule chose qui me semble acquise concernant le phénomène est qu'il est loin d'être circonscrit avec certitude par notre raison. Nous ne possédons que des indices (en terme de témoignages, enregistrements, mesures et fragments) qui sont laissés à notre interprétation et à notre spéculation. Chacun juge selon ses présupposés, sa culture, sa rigueur intellectuelle réelle ou supposée, ce qu'il estime juste, crédible ou probable, mais cela n'a jamais aucune valeur absolue, qu'on soit dans l'extrême des thèses pro-HET, ou des thèses HSP tendance ultra-sceptiques. Admettre cela me semble une humilité nécessaire, car les certitudes, loin d'être utiles, sont des obstacles à la raison.

 

Je laisse ici cette présentation, même s'il n'aurait pas été inintéressant d'aborder la partie sur l'incommensurabilité ou sur la sémiologie, mais cela fait déjà assez long.

 

Je conclurai donc que, si Vallée ne propose pas ici de modèle hypothétique précis à suivre, c'est justement pour éviter de tomber dans le piège d'une formalisation qui conditionne l'esprit. Il propose à la place une méthodologie de classement et de réflexion visant à exclure un maximum de biais, l'enfermement dans une hypothèse en étant un particulièrement sévère.

 

Dès que l'on propose que le phénomène doit être ceci ou cela, que sa matérialité doit répondre à tel ou tel critère, et que l'on présuppose que celui-ci possède très probablement des caractéristiques à rapprocher de la nature humaine, on commet potentiellement un faux pas susceptible de nous éloigner d'une réponse. On me dira sans doute qu'il faut au contraire savoir s'aventurer, pour espérer s'en rapprocher, mais je répondrai que c'est prendre le risque de s'enfermer dans un formalisme, par exemple celui du SETI que Vallée critique abondamment dans ce texte. Et sans vouloir porter atteinte à la valeur indéniable du travail apporté par des Carl Sagan, il faut savoir dépasser les maîtres et les précurseurs pour naviguer plus loin. Et pour naviguer plus loin, il n'y a nul besoin d'imposer de nouveaux formalismes, mais tout au contraire, savoir se détacher de ce qui n'a pas fonctionné et semble sans avenir. C'est exactement le "nouveau" point de départ que permettait le travail de Vallée et qu'en définitive bien peu ont suivi (ce qui justifie que je le qualifie encore de "nouveau" alors qu'il a plusieurs décennies déjà). Il est toujours naturel que l'on porte peu de crédit aux approches novatrices telles que les travaux qui se sont formés dans le sillage des réflexions de Vallée (car malgré tout il y en a eu, et il y en a encore), et il est naturel aussi que les précurseurs proposant des idées qui sont au-delà d'une certaine doxa soient attaqués, soit qu'on leur reproche d'aller trop loin, soit de ne pas aller assez loin, soit de s'écarter de la bonne route. Mais en tout état de cause, il faut les laisser travailler, et leur laisser la chance de se tromper ou de défricher une nouvelle voie. C'est toujours ainsi que la recherche a progressé, pas en labourant sans cesse le même sillon.

 

Enfin, sur une note plus personnelle, si Vallée ne propose pas de formalisme précis, son travail permet en revanche d'en établir de nouveaux, et je ne vois pas au nom de quoi ce que l'on considère comme des lacunes dans ces travaux en sont. Il s'agit plutôt d'effets de prudence qui évitent de se lancer dans toutes les spéculations venues. Ce n'est pas, par exemple, parce qu'il n'existe aucune modélisation formelle de la matérialité du phénomène que celle-ci n'est pas prise en compte par cette approche, on l'a déjà dit. Bien malins, en réalité, sont ceux qui pourraient dire si, en fonction de leur spéculation du moment, leur hypothèse personnelle soit juste ou non. Pourtant, on peut parfaitement s'autoriser à le faire, et à estimer par exemple que rien n'empêche qu'un phénomène OVNI qui serait d'origine trans-dimensionnelle plutôt qu'ET (ce qui n'est pas forcément incompatible, soit dit en passant), puisse passer par des procédés de matérialisation-dématérialisation passant par une interface psychique ou télépathique, dans le cas où, par exemple, les vaisseaux seraient des "jouets" obéissant à des lois inconnues de nous, d'ordre quantique ou psychique, et pouvant se matérialiser ou se dématérialiser, voire exister ou cesser d'exister sur commande. Encore une fois, ce n'est pas parce que cette conception nous est étrangère qu'elle est impossible. Seulement, ces spéculations sont potentiellement infinies et nous mènent qu'à la science-fiction, et c'est pourquoi elles ne sont intéressantes qu'en tant que telles. Si l'on doit faire de la recherche plutôt que de la SF (je n'ai rien contre la SF, j'en écris, mais imaginer des récits est une chose totalement différente que de faire de la recherche de qualité réellement scientifique) alors c'est selon moi une approche à la Vallée qui doit prévaloir : d'abord récolter des données sans préjugés, ensuite voir comment le puzzle s'assemble. Je conçois que l'ufologie soit un domaine frustrant, et qu'on veuille sauter aux conclusions, d'autant qu'il semble qu'on ne se rapproche jamais vraiment d'une explication, mais ce n'est pas raisonnable.

 

 

J'en viens enfin à la réponse de l'énigme posée au départ, qui démontre qu'il faut savoir sortir du cadre que l'on a tendance à s'imposer pour progresser.

 

point2

 

Le lien que je fais avec le travail de Vallée est que celui-ci sait être à la fois prudent et audacieux. S'il s'autorise parfois à formuler des hypothèses telles que celle de son système de contrôle, je crois que c'est avant tout pour démontrer que, dès lors que l'on fait usage de son imagination et de son sens de la déduction, on peut dépasser les hypothèses conventionnelles, montrer leurs limites, leurs biais, et montrer la voie pour réfléchir autrement : hors du cadre, hors des conventions. L'informatique (son domaine) impose souvent cette souplesse d'esprit, pour sortir de cercles vicieux logiques induisant de mauvais fonctionnements, ou pour imaginer de nouvelles solutions. En cela, Vallée incarne réellement un mode de pensée à la fois original et rigoureux qui est tout à fait en phase avec sa discipline, et qui peut avoir une grande utilité en ufologie, où il s'agit également d'établir une relation avec un phénomène qui semble exprimer des caractéristiques d'ordre technologique, pour lequel il va nous falloir faire le ménage dans nos modalités de pensée conditionnées, ou se condamner à demeurer dans l'incompréhension. C'est du moins ma conviction.

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