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L'Oeil du Selen
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21 mars 2017

L'impasse de l'électoralisme : étude de cas sur la présidentielle actuelle (2/2)

Dans le précédent volet, j'ai parlé du système de partis, et du fait qu'il représente, en lui-même, l'ennemi à abattre, et non pas l'allié avec lequel composer, pour quiconque prétend à une volonté démocratique.

 

http://www.toupie.org/Dictionnaire/Systeme_partis.htm

 

Cette courte page exprime bien en quoi le système de partis fait partie intégrante du système actuel, puisqu'il est garant de sa stabilité, c'est à dire en ce qui me concerne du statu quo, en intégrant dans certains systèmes les partis dits anti-système, qui n'en ont que le nom dès lors qu'ils prétendent à concourir au sein même des règles imposées.

 

En prenant quelques exemples, je vais montrer en quoi cette élection « pas comme les autres » part en tout cas sur des bases tout à fait communes, permettant d'expliciter et justifier un parti pris abstentionniste.

 

 

Le cas Fillon

 

Tué politiquement par divers scandales sans même d'envergure (une histoire de veste et une vague affaire d'emploi fictif, plus quelques broutilles qui sont malheureusement la norme dans le sérail politique), Fillon a probablement été tiré à vue parce qu'il représentait un danger : plutôt pro-russe et propre sur lui, ancien premier ministre relativement discret et jusque là apparemment irréprochable et bon catholique, il était nécessaire de lui tirer dans les pattes pour faire place à d'autres.

 

Fillon incarne parfaitement l'oiseau politique qui ne fait pas trop de bruit avec ses casseroles tant qu'il vole, mais se fait copieusement remarquer quand il doit se battre au sol avec les autres gorilles.

 

Il incarne aussi parfaitement, bien qu'à un degré presque « acceptable » selon les normes de la probité politique actuelle, les dérives affairistes, le népotisme et les conflits d'intérêt qui sont le pain quotidien de la république moderne.

 

 

Le cas Macron

 

Baudruche intersidérale, venue de nulle part sinon des banques et du cœur du système, gonflé à l'hélium de la propagande médiatique, et prêt à être propulsé dans la stratosphère présidentielle, Macron ne s'en présente pas moins comme « le candidat anti-système », ni gauche ni droite, bien au contraire.

 

Présenté comme LE favori, et pourtant jamais élu nulle part, le poste de président serait son premier poste d'élu, bien qu'il ait déjà perdu des élections de bien moindre importance. Mais il faut dire que Macron a quelques menus soutiens :

 

https://www.youtube.com/watch?v=B7HpXO08FLA

 

Candidat anti-système unanimement défendu et soutenu par le système, lui-même issu des banques, ce protégé de la finance est choyé par le président sortant, président le plus impopulaire de l'histoire, battant un record pourtant récent et lui-même sans précédent.

 

Ce déluge de soutiens pourrait expliquer pourquoi Macron semble le seul candidat « majeur » qui passe entre les gouttes des scandales en ce moment, malgré le fait qu'il ne soit pas tout blanc. En effet, « monsieur transparence » peine à expliquer (en fait il ne cherche pas du tout à le faire, et se débine quand on le lui demande) l'état de ses finances personnelles. Un article parmi tant d'autres sur ce sujet :

 

http://www.les-crises.fr/la-fausse-fausse-affaire-des-trois-millions-evanouis-de-macron/

 

On a donc à faire un candidat qui inverse toutes les idées et toutes les valeurs, qui est transparent en étant obscur, et anti-système en incarnant le système. Je le nomme donc « candidat officiel de la double-pensée ».

 

 

Hamon, Dupont-Aignan, Le Pen et autres candidats jugés petits et improbables

 

Tous ces candidats ont, ou sont supposés avoir leur chance. Marine Le Pen est constamment citée comme suivant le destin de son père et allant perdre au second tour. Hamon pourrait suivre la même trajectoire, et on ne peut totalement préjuger des chances de NDA, Cheminade ou encore Mélenchon, même si les probabilités sont plus faibles dans leurs cas.

 

Ces candidats, si l'un d'eux pourrait effectivement se retrouver président, servent surtout de faire valoir et de sparring partner dans un premier temps. Mais dans le cas où, dans ce cadre de politique spectacle, l'un des favoris désignés devait se désister pour blessure, on ferait monter un autre combattant sur le ring, pour ne pas décevoir le public qui a payé sa place, et dépensé de son temps pour aller bulletiner scrutineusement.

 

Marine Le Pen a eu droit à son scandale, parce que certains ont pensé qu'il fallait l'affaiblir, Hamon aura d'une façon ou d'une autre droit à son tour s'il monte trop haut dans les sondages. Quant aux autres, ce n'est même pas la peine, on trouvera toujours le moyen de les traiter avec condescendance, de les discréditer par leur manque d'expérience ou de compétence supposés, comme si les gens qu'on a eu en place au pouvoir avaient jusqu'à présent brillé sur ces plans là.

 

Je ne m'attarderai donc pas plus. Que ce soit l'écologie ravalée au rang de parti politique, l'anti-capitalisme qui depuis des décennies s'essaye à l'exercice de la politique anti-système avec l'aval du système, le communisme qui n'existe plus et se retrouve ultimement représenté par un rassemblement d'ouvriers dont l'influence politique a été laminée jusqu'à la dérision au fil des dernières décennies, toutes les idées sont ravagées et anéanties par l'inanité du système de partis qui ne peut faire émerger que les gros requins, qui vont jusqu'à se nourrir de la faiblesse des autres, en les phagocytant, ce qui a été renforcé par le système de primaire importé des USA. Il n'y a strictement rien à attendre de ce côté là.

 

 

Les cas Asselineau et Mélenchon

 

Ici, c'est plus intéressant, car beaucoup d'abstentionnistes vont se tourner vers ces deux candidats. J'ai par exemple trouvé ces vidéos :

 

https://www.youtube.com/watch?v=5alzbiA7WkE

 

https://www.youtube.com/watch?v=m9gwFoo6klQ

 

Ces vidéos parlent du problème du vote utile, et de la particularité du programme de Mélenchon. Autant je suis d'accord avec le fond du propos de cette demoiselle, autant je m'inscris en faux sur certains points, et je ne peux m'empêcher de remarquer une chose.

 

Tout d'abord elle se présente comme n'ayant « jamais voté » comme si c'était véritablement un credo très solide et très ancré chez elle, mais elle précise ensuite qu'elle a 24 ans. Ce qui apparaît à première vue comme un parcours atypique, voire une révolution personnelle, s'avère en fait être le parcours banal : à 18 ans, on s'abstient car on ne s'y retrouve pas trop dans le brouhaha politique, parfois on vote comme ses parents, ou à l'inverse de ses parents pour se démarquer, en tout cas à cet âge là, on a rarement une culture politique. Celle-ci se développe au fil des années, et bientôt se dessine une conviction plus ou moins marquée (je précise ici que je ne me réfère pas à mon cas, car c'est très différent dans mon vécu: père engagé à gauche, mais qui ne m'a jamais embrigadé, n'a jamais même cherché à m'intéresser à la politique, ni à m'en dégoûter, je me suis fait mes idées tout seul, mais dans un contexte où j'avais déjà des bases) et alors on va voter pour la première fois (il faut bien commencer un jour) ou voter pour la première fois d'une manière un peu éclairée. En somme, c'est ce qu'elle nous décrit : une prise de conscience politique qui lui permet de sortir de ses idées préconçues assez superficielles sur le personnage. Rien que de très banal, et je me permettrais de supposer, quitte à paraître condescendant à mon tour, mais c'est juste parce que je suis passé moi-même par les mêmes questionnements, et que j'ai moi aussi envisagé de voter Mélenchon, que cette personne est loin d'avoir vaincu sa naïveté, et, comme il me semble qu'elle est douée d'intelligence, je serais curieux de voir son opinion sur tout ça dans 10 ou 20 ans...

 

Bref, il y a en ce moment une bulle Mélenchon, parce que Mélenchon parle de 6e république, parce que son discours s'est affiné au fil des ans pour devenir de plus en plus cohérent, et parce qu'en effet, plusieurs de ses propositions et revendications sont frappées au coin du bon sens.

 

Il n'en reste pas moins que je me rappelle des déçus de Mélenchon que j'ai dans mon entourage, et dont je n'ai jamais compris précisément d'où venait leur déception. Je crois seulement qu'ils n'avaient pas bien lu le personnage, et qu'ils avaient entendu ce qu'ils voulaient entendre dans ses propos, sans tenir compte de nombreux facteurs qui sont en fait hors du champ de leur perception et donc de leur intellection.

 

Mélenchon peut évoluer, s'améliorer, mais il sera toujours cet être colérique et véhément, cet animal né pour la politique, car la politique actuelle n'est autre qu'un exercice du rapport de force dans lequel il excelle. Croire qu'un Mélenchon peut incarner le changement, le basculement vers une 6e république qui pourrait évoluer vers une démocratie véritablement représentative, et qu'il s'effacerait au bénéfice de cela, c'est n'avoir pas compris qui est Mélenchon, ce qu'il incarne en réalité, et ce que peut-être et ne pas être un homme politique à notre époque. C'est vouloir entendre derrière ses paroles des choses qu'il ne dit pas et qu'il ne dira jamais, car il suffit d'entendre ce qu'il dit pour se convaincre que Mélenchon reste, comme les autres, un gros ego au service d'une personne. Une personne qui, certes, est d'une probité bien supérieure à ce qu'on observe ailleurs, mais qui reste quelqu'un au service du pouvoir, qui ne sera jamais capable de mener jusqu'au bout un processus de renversement du système sans fournir des gages à celui-ci (ce qui équivaut à dire qu'une éventuelle 6e république pourrait ressembler comme deux gouttes d'eau à la 5e, étant donné le contexte politique actuel et l'uniformisation de la pensée, les brides données aux débats, etc.).

 

Bref, croire en Mélenchon, c'est se bercer d'illusions, et surtout, c'est faire un acte de foi que je ne suis pas prêt à faire. Je peux évidemment me tromper, mais je ne crois pas. Je ne crois pas, par exemple, que Mélenchon serait très différent de Marine Le Pen sur bien des points, dans la pratique, c'est à dire dans la réalité du rôle politique que l'un et l'autre pourraient jouer.

 

 

Quant à Asselineau, beaucoup de remarques faites à propos de Mélenchon valent pour lui également. Ces deux candidats font l'objet d'une bulle sur internet, et m'est avis qu'aucun des deux n'a de réelles chances (surtout Asselineau, bien que j'aurais une légère tendance à le préférer à tous les autres), même si tout est encore possible, dans l'état de bouleversement dans lequel se trouve le monde.

 

Asselineau, qui refuse l'étiquette anti-système, est certainement le plus anti-système de tous, dans le sens que c'est celui qui est le plus ferme sur la question de la sortie de l'UE, et c'est bien aujourd'hui une question absolument essentielle. Les médias, qui sont comme on l'a vu au service de Macron, ne s'y trompent d'ailleurs pas, eux qui l'ont identifié comme bien plus anti-système que leur « candidat anti-système » à eux :

 

https://francais.rt.com/france/35437-quand-cia-financait-europe-historia-censure-asselineau

 

Qui est au fait le propriétaire de ce magazine ?

 

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/06/23/claude-perdriel-seul-proprietaire-des-magazines-historia-l-histoire-le-magazine-litteraire-et-la-recherche_4956891_3236.html

 

Qui Claude Perdriel soutient-il ?

 

http://www.lopinion.fr/edition/politique/claude-perdriel-proprietaire-challenges-c-est-macron-112306

 

On voit qu'il n'y a vraiment pas besoin de chercher bien loin l'explication de cette censure... Censure d'autant plus exemplaire qu'il s'agit d'auto-censure, que l'on sait être le pire et le plus pernicieux mécanisme de propagande tendant à renforcer une uniformisation de la pensée.

 

Asselineau dérange, donc, mais représente-t-il vraiment une alternative politique fiable, qui pourrait convenir à mes aspirations ? Voyons sa déclaration de candidature, pour ceux qui sont vraiment intéressés :

 

https://www.youtube.com/watch?v=7Sor-BAf2bE

 

Dans laquelle il explique qu'il n'a aucune intention de réformer la république, d'en finir avec l'électoralisme et tout cela. Sa seule proposition en ce sens est de prendre en compte le vote blanc et d'éliminer tous les candidats, dans le cas où le vote blanc triomphe. Inutile de dire que ça ne risque pas d'arriver. Et si cela arrivait, il faudrait y trouver tellement d’accommodements que cela serait intenable. Par ailleurs, cela ne résout aucunement le problème de la représentativité, et cette idée est complètement bancale et insuffisante, tout au plus peut-on lui reconnaître que cela pourrait déstabiliser le statu quo.

 

 

Conclusion

 

Il est temps de synthétiser et d'expliquer, à la lumière du premier article et de ce tour d'horizon, pourquoi tout cela ne saurait me convenir.

 

D'abord, la seule chose qui saurait me convenir serait que l'on balance ce système pour le remplacer par un autre qui n'en serait pas la continuité ou une simple variante avec accommodations ne servant qu'à protéger un degré certain de statu quo.

 

Pourquoi ?

 

Parce que ce système de représentation est vérolé jusqu'à la lie, et que rien ne saurait en sortir qui irait dans le sens marqué de la décence commune. C'est chez moi une conviction profonde, toujours confirmée par l'observation des turpitudes politiciennes et la conscience que j'ai de la nature humaine, qui se servira toujours, aussi bien au niveau des candidats que de la « base » des détours et calculs qu'un tel système favorise et qui en réalité, le paralyse.

 

On affirme qu'un système basé sur autre chose que la représentativité ne pourrait fonctionner car il serait beaucoup trop lourd, mais a-t-on essayé ? En réalité, c'est ce système et sa bureaucratie galopante, faite de milliers et milliers d'élus en situation de cumul de mandats, ainsi que de hauts fonctionnaires tirant les ficelles, dans la pénombre de leur « état profond », qui ne peut pas fonctionner car beaucoup trop lourd et irréformable.

 

Les candidats les plus « fous » proposent de passer à la 6e république ou de comptabiliser le vote blanc, et c'est cela que je devrais considérer comme un panel « forcément représentatif » ?

 

Non, il manque à ce système une fluidité qui empêche l'émergence d'idées qui autrement seraient au sommet des débats publics, et qui parfois n'y parviennent, mais au prix d'explosions de colère massives, sans parler des dérives qui engendrent ou favorisent le terrorisme, qui permet de nous maintenir divisés. Les manœuvres, c'est la quintessence de ce système, et il faut en sortir, comme dirait l'autre : TINA !

 

http://www.dedefensa.org/article/tina-plus-que-jamais-mais-a-lenvers

 

Ce ne sont pas les idées qui manquent. Il y a bien sûr celles d'Etienne Chouard, mais il serait aussi possible d'imaginer, dans le même esprit qu'une assemblée constituante, et qui n'a rien de choquant, puisque c'est déjà peu ou prou le fonctionnement – à défaut d'en être l'esprit – de nos assemblées générales, régionales, etc., que les régions gagnent en autonomie, ce qui allégerait considérablement la charge bureaucratique, permettrait plus de souplesse, relâcherait certaines tensions communautaires, et ne nécessiterait plus de présidence. Au lieu de cela, nous pourrions avoir un genre de comité non-professionnel qui changerait d'année en année, et qui remplirait les fonctions diplomatiques du chef de l'état. Ce comité réduit à une poignée de personnes et un porte-parole parlerait au nom des régions, et l'on aurait alors des votes suivant un parcours ascendant, au lieu du parcours descendant actuel : Bruxelles imposant une politique commune à tous les états de l'UE, au mépris des souverainetés nationales et locales, ce qui ne fait qu'induire toutes sortes de tensions et de déséquilibres, en plus de la lourdeur dont je parlais.

 

Une telle idée serait bien sûr à creuser, et pourrait être un intermédiaire entre le tout démocratique à la Chouard, et le tout oligarchique actuel, et la corruption qui va avec. Cette idée n'en est qu'une parmi tant d'autres, qu'il faudrait bien sûr creuser et soumettre à débat, ce qui est totalement impossible dans le contexte actuel, où le débat n'est permis qu'entre une poignée de personnes, toutes filtrées au préalable par le système.

 

Et donc voilà, c'est pourquoi je ne voterai toujours pas. Je n'irai pas à la pêche non plus, par contre je ne préoccuperai pas de ces élections, dont le résultat sera relativement anecdotique, comme de coutume. Par contre, je continuerai de suivre le déroulement de tout cela, avec plus de curiosité que d'intérêt, car je sais qu'il n'en ressortira vraisemblablement rien de déterminant.

 

Tout ce que j'espère, à l'instar des réflexions que propose Philippe Grasset sur son site dedefensa.org

souvent cité ici, c'est que de tout cela, il surgira assez de chaos pour alimenter l'effondrement du système, qui a déjà commencé à se produire, et dont nul ne peut dire comment il se déroulera et se terminera. Je peux seulement dire que ce sera une bonne chose en soi, même si on ne sait pas ce qui en ressortira. Probablement de très gros remous, dans lesquels on peut espérer que bouillonnera un esprit citoyen qui a commencé à se déployer sur internet, mais qui pour le moment est encore essentiellement récupéré par les éléments borderlines du système. Borderlines, certes, mais fondamentalement inscrits dans le système.

 

Or ce système ne me convient pas, je ne voterai pas pour un de ces candidats, et je continuerai en revanche à œuvrer à mon niveau pour une réflexion qui dépasse le bout du nez de la pseudo-démocratie actuelle. C'est pourquoi on pourra continuer à me traiter d'« abstentionniste », à défaut de trouver un terme meilleur. Disons par exemple : abstentionnisme actif ou abstentionnisme militant. En y réfléchissant, l'expression abstentionnisme engagé me conviendrait assez bien, et consiste dans tous les cas à refus de voter pour le candidat qui correspond le moins mal, et de participer à un système construit pour flouer les gens et maintenir une caste au pouvoir.

 

 

Un dernier lien pour prolonger la réflexion et illustrer l'imposture et l'infamie de ce système, sur l'influence illégitime des médias, qui est la conséquence des collusions que j'ai déjà nommées :

 

http://www.les-crises.fr/post-democratie-apres-hollande-lemedia-elimineront-ils-fillon/

 

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