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L'Oeil du Selen
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9 mars 2020

Chronique d'un monde en vrac, 6 Climat et épidémie à l'assaut d'un système à faible résilience

 

Les choses se précipitent autour du coronavirus, donc je poursuis ma série, même si j'aimerais aussi remettre en avant ma série sur la démarche de curiosité et autres sujets, mais je suis un peu occupé en ce moment, notamment par un autre travail d'écriture dont je parlerai peut-être une autre fois, du coup je vous gratifie d'un nouveau numéro de ma chronique, ce qui me semble tout de même bien dans l'air du temps.

 

La première idée sur laquelle je voudrais insister, c'est le fait que ce coronavirus se présente, comme on pouvait s'y attendre, comme un facteur de bouleversement du système, mais pouvait-on penser que ce serait forcément à ce point ?

 

En effet, les bourses sont en plein plongeon, déjà au niveau des valeurs de la fameuse crise de 2008. Quand on réalise que l'épidémie, quasi pandémie qui nous amène bientôt au stade 3 en France, est une maladie qui a fait 3500 morts dans le monde, et qui touche environ, au moment où j'écris, 0.0015% de la polulation mondiale, tandis que dans le même temps, presque 1 millions et demi d'enfants de 5 ans sont morts depuis le début de l'année, et 315 000 personnes du SIDA, on mesure que l'ampleur de cette quasi-pandémie n'est pas du tout à la hauteur de la panique mondiale qu'elle suscite, puisqu'il est très probable qu'elle fera moins de morts que la grippe (avec laquelle il ne faudrait pas du tout la comparer, bien que la plupart des médecins le font et savent qu'il ne s'agit que d'une nouvelle grosse grippe).

 

Je précise que pour autant, et dans le cas d'une nouvelle maladie comme celle-ci, avec un fort taux de contagiosité et une virulence non négligeable, je suis totalement favorable à l'application du principe de précaution et aux mesures de confinement, de quarantaine et d'hygiène renforcée. Chaque vie est précieuse, et les personnes âgées sont particulièrement en danger face à ce virus. Mais si la grippe ne provoque pas de psychose chaque année (bien qu'elle tue des centaines de milliers de personnes chaque année), alors cette maladie ne devrait pas non plus. C'est une question de sens de la mesure, c'est tout.

 

Toutefois, comme on dit, il faut raison garder. Je ne voudrais pas linker toutes mes sources, mais si vous les voulez, demandez les moi, j'ai regardé pas mal de conférences en milieu hospitalier ou faites par des médecins spécialisés, et on peut dire que généralement, ce qui se dégage de ces conférences, c'est que l'épidémie pose un problème de santé publique, car pouvant mobiliser pas mal de lits et de places spéciales (réanimation, chambres d'isolement, etc.) alors même qu'une épidémie de grippe saisonnière est en cours. Les médecins et personnels hospitaliers prennent la chose au sérieux et préconisent des mesures de confinement, à condition qu'elles soient proportionnées, mais rappellent que, quoiqu'on en dise, ce nouveau virus a toutes les caractéristiques d'une grosse grippe.

 

Il ne faut pas donc pas se laisser avoir par les données souvent exagérées et ridicules qui sont propagées sur de nombreux sites par des gens qui ont peur, et ne connaissent pas le sujet, se renseignant sur des sites paranoïaques plutôt qu'auprès de spécialistes. Le virus ne survit que quelques heures à l'air libre, et non plus plus d'une semaine, la létalité n'est pas de 8% comme on peut le dire, mais pourrait raisonnablement descendre sous les 1% à la fin de l'épisode. Pour le moment estimée à 2 ou 3% environ, mais sans tenir compte de plusieurs facteurs qui font que ce pourcentage ne concerne que les cas repérés, et aussi seulement dans des contextes où l'on n'est pas préparés. Certes, les chiffres de létalité vont monter au pic de l'épidémie, car les infectés ne meurent pas immédiatement, il y a donc un décalage dans le temps. Mais ensuite, c'est le chiffre des guéris qui va enfler, et l'on se rend également compte qu'en fait, beaucoup de cas sont tout simplement asymptomatiques, ce qui fera, en définitive, descendre ce chiffre fortement.

 

Et il en va ainsi de beaucoup d'autres facteurs avancés sur le net par des gens qui paniquent, et s'attendent à une hécatombe de millions de personnes. Rappelons qu'avec 10 à 11% de létalité, le premier virus de type SRAS a fait moins de 800 morts.

 

Tout ça pour dire qu'on surestime le danger, ce qui est peut-être une bonne chose en terme d'avertissement du public, mais demeure une mauvaise chose pour ce qui est des risques de panique, de surréaction, et a sûrement contribué à ces vols de masques dans des hôpitaux par exemple, alors que c'est là qu'on en a le plus besoin. Par ailleurs, il y a des arnaques aux masques sur internet, donc il y a fort à parier que ces vols sont à but de traffic, pour capitaliser sur la psychose engendrée par les médias depuis deux mois. Et voilà à mon avis le vrai problème. D'ailleurs Philippe Grasset titrait aujourd'hui même sur l'exceptionnalité de la crise causée par ce virus somme toute mineur par apport à d'autres dangers du même genre, en tout cas à l'heure où j'écris.

 

https://www.dedefensa.org/article/a-nulle-autre-pareille

 

« La violence cosmique de cette pandémie de 2020 n’est donc pas due à la maladie elle-même mais à la perception d’elle qui nous affecte, – et je parle à peine de perception consciente, et pour l’essentiel de perception inconsciente. Je veux dire par là que les deux principaux outils de propagation de la pandémie dans son éventuel impact civilisationnel qui ne serait autre qu’un effondrement civilisationnel du cadre où nous vivons, où nous sommes enfermés (le Système), ce sont la communication de l’information et essentiellement de la représentation (comme l’on parle d’une pièce de théâtre) de l’information d’une part (...) »

 

 

Encore une fois, le vrai problème se trouve du côté de la médiatisation, pour ne pas dire des médias eux-mêmes, qui tournent en boucle sur une information à la manière d'un toc mondialisé, qui se transforme en obsession, puis en angoisse, puis en psychose.

 

Il y a que l'humain se laisse facilement communiquer des émotions, c'est même sa nature profonde, pour ainsi dire inconsciente, d'animal social. Dans ce contexte de bruit et de peur, on ne retient pas tellement l'information en elle-même, mais essentiellement la charge de peur qu'elle contient, puis par biais cognitif, on cherche dans son environnement la source de cette peur, qui demeure invisible, hypothétique, improbable mais toujours possible... Quand les instincts se mêlent aux émotions, sur une espèce bien peu consciente d'elle-même en vérité, on obtient ce cocktail détonnant d'une maladie qui touche une ou deux personnes sur 100 000, mais qui concerne émotionnellement pratiquement 100% de la population... Quand bien même des tas de choses dans notre environnement quotidien nous menace davantage, et pour certaines causent quotidiennement des centaines de morts jamais médiatisés. Nous nous y habituons donc, et nous y immunisons psychologiquement pour ne pas être envahis émotionnellement. Nous apprenons à mettre psychologiquement les dangers de côté, et sommes démunis et submergés par les nouveaux dangers que nous ne maîtrisons pas.

 

 

Mais quel que soit le constat, et quelles que soient les données objectives, force est de constater qu'un malade confirmé sur 100 000 personnes et une poignée de morts semblent aujourd'hui suffire pour mettre le système à genoux. Car ce n'est pas seulement de la communication : les exportations chinoises ont baissé de 17% depuis le début de l'épidémie, or la population chinoise représente presque 20% de la population planétaire, et le pays est considéré comme la principale puissance économique mondiale. Ici, nous sommes en revanche dans les grands nombres...

 

Nous savons que le système vit en flux tendu avec des marchandises et des matières premières qui circulent essentiellement par l'Asie, en partie paralysée depuis un bon mois par la maladie. Et nous avons sous les yeux une démonstration factuelle des limites du système, de par la circulation mondiale quasi instantanée d'une maladie et la psychose qu'elle crée. Estimons nous pourtant chanceux. Les maladies virulentes avec des taux de mortalité supérieures à 20% sont possibles, et là ce sont de tout autres scénarios qui seraient à prévoir... C'est aussi pour cela que je prône un sens de la mesure dans le cas actuel, qui est relativement bénin, contrairement à ce que certains aiment à croire pour se faire peur (et répandre cette peur aux autres en s'appuyant sur des informations non vérifiées). Si un cas d'un ou deux degrés au-dessus se présentait dans les années qui viennent, ce serait un véritable traumatisme pour le monde... Et cet épisode a une vertu, puisqu'il nous indique clairement qu'on ne peut pas tout maîtriser, et qu'un système funambule en flux tendu perpétuel est aussi un système perpétuellement vulnérable. Et plus grave, qui met en danger les populations de la planète entière. Une leçon à tirer, mais le sera-t-elle ?

 

Pour moi, il faut clairement y voir un glissement de terrain, un épisode dans la série du grand effondrement déjà en cours. Je cite d'ailleurs encore P. Grasset :

 

« Ce qui est également remarquable, c’est la rapidité et l’absence de stupéfaction que montrent les psychologies devant l’évocation implicite, sinon inconsciente, devant l’hypothèse que cet événement ressemble à s’y méprendre à l’épisode final de la Grande Crise d’Effondrement du Système. Tout ce passe comme si les psychologies s’y étaient préparées, et même comme si elles appelaient de leurs vœux ce dénouement (...) »

 

Je ne crois pas que l'hypothèse de l'épisode final soit bonne. Je crois que c'est un pas de plus, et comme je le disais un glissement de terrain, au moment même où, sombre ironie, déraillait le TGV Paris-Strasbourg pour cause de glissement de terrain. Et oui, car on ne peut pas tout maîtriser. On ne peut pas maîtriser les intempéries, la nature, la planète, et d'ailleurs peut-on maîtriser l'humain, ou juste le dompter en manipulant ses émotions ou en l'enfermant pour des quarantaines, comme a pu le faire le gouvernement chinois.

 

 

Et pour en revenir aux intempéries, je ne peux m'empêcher d'établir ce parallèle avec le climat. Dmitry Orlov nous a gratifié d'un article fleuve, qui nous prouve qu'il n'était pas ironique, dernièrement, en retournant sa veste du côté du « climato-réalisme ». Excellent article dont je ne partage pas tous les détails, mais qui pose très bien les différents nœuds de la controverse climatique, avec certes un parti pris ferme, mais que je partage.

 

 

http://versouvaton.blogspot.com/2020/03/le-culte-apocalyptique-du-rechauffement.html

 

Pour moi, le passage clef du texte :

 

« L’idéologie du réchauffement climatique, ainsi que le culte apocalyptique qu’elle sous-tend, est une solution à court terme pour préserver la stabilité psychologique de la société occidentale. Elle offre une explication acceptable à la crise croissante des économies physiques de ces sociétés. Elle fournit également le fondement moral de la tentative acharnée mais futile de voler les ressources des nations riches en combustibles fossiles impurs qui refusent de sauver la planète et de réorienter ces ressources vers des fins vertueuses telles que les installations éoliennes et solaires. »

 

 

Climat et coronavirus, même combat : celui de démontrer qu'une civilisation est à sa fin, lorsqu'elle ne peut plus admettre 1 seul degré de changement de température, ni encaisser quelques milliers de morts d'une maladie émergente.

 

Nous sommes arrivés à nos limites, pas forcément des ressources de la planète mais des ressources psychologiques de l'humain, et je crois fermement que c'est la clef de voûte de la problématique. Le climat comme le virus soulèvent, exhibent et décuplent des peurs fondamentales auxquelles le système ne peut répondre, et dont il est d'ailleurs coupable. Et de là, la boucle est bouclée : en instaurant une dynamique déshumanisée où les algorithmes trônent à côté des grands nombres supposés gérer l'espèce humaine par la statistique et par la manipulation des psychologies jusqu'à la perte totale de sens et même au déni de la biologie, le système s'est tiré un obus dans le pied et marchera bientôt sur une mine qu'il aura posée lui-même, de l'autre. Cela au détriment de tous ceux qui profitent encore d'un certain confort (dont moi) et craignent donc de le perdre, allant ainsi dévaliser les supermarchés pour faire des stocks de conserves et de sucre (comme j'en suis témoin, ici).

 

Le système est malade, et porte en lui les germes de son auto-digestion. Avoir conditionné les populations au confort par l'abrutissement et par la dépendance, en avoir fait des chats domestiques obèses, en oubliant qu'ils avaient toujours des griffes, qu'ils sortiront quand ils seront dos au mur.

 

Mais cela n'est pas encore évident à tous.

 

Le système s'accrochera comme une moule jusqu'au dernier instant. Assange sera peut-être l'un de ses derniers martyrs...

 

https://lesakerfrancophone.fr/le-kafkaien-proces-de-julian-assange

 

Et le féminisme un de ses derniers combats d'arrière-garde :

 

https://fr.sputniknews.com/france/202003081043213511-une-charge-policiere-brutale-contre-la-marche-feministe-a-paris--videos/

 

Avec l'anti-fascisme, par ailleurs police de la pensée gauchiste et idéal supplétif des violences policières plutôt droitardes, quant à elles, pour prendre en étau tout mouvement revendicatif, faisant ainsi le terrain d'un extrême-centre, fascisme moderne et tout terrain :

 

https://francais.rt.com/france/72119-journee-droits-femmes-militantes-anti-immigration-agressees-antifas-paris

 

Que dire d'autre... Impossible de manifester pacifiquement en France, désormais ? Absolue nécessité de violenter tout ce qui revendique quoique ce soit et qui que ce soit ? La société prend clairement le chemin de violence... qui en deviendra peut-être du coup un mal nécessaire pour se défendre et pouvoir encore exister, voire lorsqu'il s'agira de parachever l'échec de cette société qui pour le moment se renverse toute seule, de par sa propre absurdité, problèmes multiples non gérés, et par les divisions qu'elle a engendré. Auto-digestion, vous disais-je.

 

Et derrière tout ça, les piécettes de Soros qui tente de répandre dans le monde sa mentalité discutable :

 

Vidéo youtube : Charles Gave sur George Soros : "Je le vois le moins possible, il met mal à l'aise"

 

 

Bref, je pourrais encore m'étendre, mais l'essentiel a été dit sur le moment que nous vivons en ce début 2020. Malheureusement, ce système se referme comme un piège sur lui-même. Les quelques bienfaits ou chances qu'il aura permis ne seront pas oubliés, mais je m'en souviendrai personnellement comme d'un piège de l'esprit du à une gigantesque machination psychologique basée sur des montages financiers, où la technique prend le pas sur l'homme, le domine et l'étouffe. Un géant aux pieds d'argile pouvant être potentiellement terrassé par la mort d'un pourcentage infinitésimal de sa population, ou par des variations de température imperceptibles, dès lors que cela s'imbrique d'une certaine façon dans sa dynamique foireuse.

 

 

Pour finir, je vous dirai de ne pas avoir peur du virus SRAS 2. Prenez les précautions d'usage, et agissez en votre âme et conscience, afin de protéger au moins les personnes fragiles comme les personnes âgées, et dites vous bien que c'est essentiellement une grosse grippe à garder sous surveillance (car la grippe est déjà une maladie plus sérieuse qu'on a tendance à le considérer, il faut le dire). Je linke ici deux des conférences qui m'ont servi à me faire une opinion plus juste de la dite menace, déjà un peu datées (une bonne semaine), mais toujours très instructives.

 

Vidéo youtube : Coronavirus, des experts répondent à vos questions – conférence de l’UNIGE

 

 

Vidéo youtube : Intervention Pr Matthieu REVEST - Covid-19 - CHU de Rennes

 

 

Et n'oubliez pas que c'est, dans l'absolu et à long terme, une chance si ce système finit par rendre la main. Espérons simplement que la transition ne soit pas trop brutale, et sachons que ce n'est pas gagné, car le système ne rendra la main, lui aussi, qu'au dos du mur.

 

 

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