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L'Oeil du Selen
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10 juin 2020

Les émeutes américaines : historique ou hystérique ?

 

Je me suis longtemps demandé comment traiter la cascade d'événements que nous vivons. Devrais-je les analyser séparément en détails, ou bien tenter une longue synthèse ? Devrais-je insérer ça dans ma chronique « un monde en vrac », ou y accorder un article à part ?

 

J'ai pas mal de choses à dire, et d'un autre côté il y a déjà une foison d'articles sur le net pour aborder la pandémie et les émeutes américaines. Qu'est-ce que je peux vraiment apporter de plus en évitant les redites ? Mon but serait de tenter d'y mettre un peu d'ordre, afin de prendre du recul avec les idéologues de différents camps qui nous assènent leurs versions, et c'est dans ce sens que je vais présenter mon propos au fil de la plume, en me concentrant plus spécifiquement sur les événements partis des USA, afin d'éviter trop de dispersion.

 

En vérité, au cours de ces derniers mois, ça a été une véritable cacophonie d'infos discordantes, et voilà qu'on a trouvé de quoi prolonger ce tintamarre. Une chienne n'y retrouverait plus ses petits. De mon côté je ne perds pas pieds, mais j'ai repéré quelques points à mettre en avant qui susciteront peut-être votre intérêt, afin de me démarquer de toutes les analyses précipitées et orientées que l'on trouve un peu partout. Quand je disais que je trouvais indigent tout ce qui s'écrivait ou se disait en ce moment, c'était bien sûr exagéré, mais cela résultait d'un raz-le-bol d'être confronté à toutes sortes de propos irréfléchis, ataviquement orientés selon un point de vue pré-construit et souvent même pré-mâché.

 

D'un côté, les médias dominants font ce qu'ils font de mieux : nous inonder d'infos insignifiantes allant toutes dans le même sens.

 

D'un autre côté, les médias alternatifs sont dans leur rôle de fournir des versions différentes, souvent biaisées et paresseuses à leur manière.

 

Toutefois, on trouve toujours plus de grain à moudre dans les secondes, qui ne policent par leur discours en fonction de ce qu'il serait bon de dire ou de taire suivant les intérêts des financeurs. Mais c'est leur manière de faire eux aussi dans le sensationnel vendeur, il ne faut pas s'y laisser prendre.

 

 

Tentative de synthèse introductive

 

Le tableau qui se présente à nous est celui d'une grande excitation mondiale faisant suite à la longue apathie mondiale du confinement. J'ai déjà dit à quel point pour moi cela faisait un sens évident : après la passivité, l'immobilité, il fallait du mouvement, de la dépense d'énergie, de l'excitation, une décompensation émotionnelle. Le confinement nous a fait macérer dans des peurs et une émotivité négative, et les émeutes « contre le racisme » nous assaisonnent à la sauce des bons sentiments et de l'espoir instrumentalisé après la peur.

 

Je ne peux pas dire que ce soit une grande surprise pour moi. Un moment suit un autre, et les explications colorées de « complotisme » ne me parlent pas beaucoup, en tout cas plus que les exposés lénifiants nous racontant la fin du racisme et des violences policières, l'égalité entre les êtres humains et tous ces contes de fée.

 

Ce que nous vivons est une décompensation, et si certains glosent en grandes théories sur pourquoi le cas George Floyd suscite un tel intérêt et un tel écho dans le monde, l'explication en est pour moi relativement simple : les USA avaient besoin d'une diversion. Quelqu'un dans ce pays, en période d'année électorale, se sera probablement servi de ce prétexte pour politiser les événements, et ce serait alors une énième récupération opportuniste d'un type d'accident déplorable qui se produit pourtant tous les deux jours aux USA, puisque c'est cela : aux USA, tous les deux jours un noir meurt de la violence policière. Cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agit de racisme, ce sont plutôt des concours de circonstances statistiques à l'échelle d'un pays intrinsèquement violent, gangrené par les problèmes sociaux et ethniques. A chaque fois qu'un noir est tué par un policier, 11 noirs sont tués par d'autres noirs. C'est la réalité américaine, mais je développerai tout cela plus loin.

 

 

Un mouvement spontané contre l'injustice et le racisme ?

 

A la lumière de ce que je viens d'énoncer, je crois que la réponse est assez claire. S'il s'agit d'un mouvement « spontané », cette spontanéité est largement commandée par des impératifs inconscients. Pourquoi, autrement, ce fait aurait-il été autant gonflé alors que des images comme ça, nous en voyons cycliquement, venant des USA ? Peut-être les images sont-elles encore un peu plus accablantes que d'habitude, et cela aura-t-il été suffisant à faire la différence, dans un contexte explosif qui s'y prêtait ?

 

Les USA sont à fleur de peau, à cause du confinement, à cause d'une année électorale particulièrement explosive en contexte de crise, avec l'affrontement multi-partite comprenant Trump, l'état profond, les services secrets, l'armée, et bien sûr les démocrates qui depuis des années jouent la carte du progressisme sociétal mais aussi de l'agitation de la société contre Trump. Il n'y manquait qu'une étincelle, et la voici. Pendant des mois, les allumettes avaient été gardées bien au sec et « paf » !

 

De là, il me semble illusoire de croire qu'il en surgira réellement du positif. Pendant qu'on essaye d'y voir l'historique, j'y vois essentiellement l'hystérique. Nous sommes submergés d'informations contradictoires depuis des mois et nous n'y voyons plus clair. Quand un événement à lui seul synthétise les tensions de toute une société, il les catalyse. Méchant contre gentil, blanc contre noir, police contre peuple. Simple, efficace.

 

Et pourtant, Floyd n'était pas tout blanc, si j'ose dire.

 

Et pourtant, son assassin avait 17 plaintes au cul. Est-il représentatif de la police ?

 

Peut-être surgira-t-il de cet événement un peu plus de justice ? Oui, peut-être. Mais je crois que ce n'est pas ce qui domine. Ce qui domine dans tout ça, c'est l'agitation, la manipulation, l'instrumentalisation des bons sentiments. Il en résultera probablement, en fait, davantage d'asservissement, davantage d'hypocrisie. Cette insoumission est le résultat d'un mouvement de ressort consécutif au confinement, mais qu'en restera-t-il dans quelques mois ? A moins que la société américaine ne vacille et ne bascule dans une crise générale, dont ces événements peuvent être un déclencheur.

 

 

 

Une révolution colorée ?

 

Est-ce donc une révolution tout court, ou encore une révolution colorée, pilotée par des agents de propagande ?

 

Il me semble impossible de dire comment les choses basculeront, en revanche on peut envisager que les américains se dirigent vers une quatrième guerre civile, ce qui est l'hypothèse avancée par Thierry Meyssan, qu'on ne peut écarter :

 

https://www.voltairenet.org/article210159.html

 

Il faut aussi noter que des manifestants disent avoir été payés pour manifester. Malheureusement j'ai égaré la vidéo de ce chômeur américain qui témoigne de cela, et explique l'avoir fait parce qu'il était fauché (à cause du confinement ?). Je le cite de mémoire : « i wish more people knew about it ». Ceci n'est pas nouveau et ne devrait pas vous surprendre, cependant, et nous indique qu'en fait de révolution des peuples contre les violences de leurs dirigeants et contre l'injustice, il s'agit bien en fait de dresser les uns contre les autres et d'instrumentaliser politiquement des faits de société, comme toujours... Et Soros est dans le coup de ces habituels jeux de division.

 

Ceci étant, ce n'est pas parce qu'une révolution est télécommandée qu'elle ne peut pas aboutir, c'est même en fait la norme dans l'histoire que d'utiliser les volontés et les frustrations du peuple pour les intérêts d'autres, donc « wait and see ».

 

 

Les problèmes sociaux de fond qu'on passe sous silence

 

Dans le contexte actuel, j'entends beaucoup parler de « racisme systémique », de « patriarcat », de justice sociale, etc. C'est vrai que les slogans sont pratiques pour communiquer, et pour faire répéter les perroquets incapables de réfléchir au fond des problèmes.

 

Je ne vais pas faire ici de la sociologie avancée, seulement rappeler quelques faits sur nos sociétés en général.

 

Nous utilisons depuis « toujours » une main d’œuvre docile et à bas prix. Au départ, nous utilisions tout simplement les autochtones, jusqu'à ce qu'ils deviennent trop chers et trop capricieux. Lisez Germinal et dites moi si on y trouve beaucoup de personnages d'esclaves noirs. La génération de mes grands parents a servi dans les usines sidérurgiques et d'armements de la région stéphanoise, ainsi que dans ses mines. J'en retire des histoires de morts dans des accidents d'usine ou de galeries, mais aussi des enfants morts dans des écoles pendant les bombardements qu'a subi ma région pendant la guerre, région qui était une zone de production stratégique. Toutes ces victimes, des blancs privilégiés ? Et que dire des prolétaires et chômeurs qui en descendent ?

 

La semaine dernière, Le Média sortait cette vidéo :

 

Vidéo youtube : NOUS SOMMES TOUS DES NÈGRES, ET NOUS VAINCRONS

 

Un édito bien senti, qui rappelle que nous sommes tous des esclaves d'un système exploiteur, mais surtout, des vœux pieux. Je ne crois pas que les gens, pour la plupart, soient prêts à comprendre. Non, je crois qu'ils sont souvent satisfaits de leur condition d'esclaves, et que l'agitation des peurs les rend encore plus dociles. L'ignorance, aussi. L'ignorance de l'histoire, l'ignorance des conditions de vie dans les ghettos, l'histoire de ces conditions urbaines déplorables qui se sont construites, non pas spécifiquement sur la colonisation des « noirs », mais toujours sur l'exploitation des faibles et des pauvres, dont les africains font effectivement partie, mais qui marchait tout aussi bien avec les polonais, les portugais, les italiens, etc. Si on avait pu exploiter les eskimos, les russes, les suédois et les philippins, on aurait fait exactement pareil, parce qu'il n'est pas question de blancs qui exploitent des nègres, il est question de pays puissants exploitant tous les pauvres qu'ils peuvent trouver. Il se trouve qu'incidemment, ces pays puissants sont aujourd'hui dirigés surtout par des « hommes blancs », mais pas que. Et il se trouve aussi qu'en tant que « mâle blanc », je me trouve aujourd'hui dans le camp des opprimés, que je réprouve de toutes mes forces le meurtre de George Floyd, car c'est intolérable, car en tant que pauvre, j'aurais pu être à sa place, et non car c'est un blanc qui a tué un noir. C'est le peuple qu'on assassine, et d'ailleurs on l'a bien vu pendant les gilets jaunes, et citons encore le cas Chauviat, un blanc, qui s'ajoute à tous les opprimés nègres, maghrébins, siciliens, espagnols, et tout ce que vous voulez qui vit en « banlieue », « cité », « ghetto ». Aux USA, même chose avec les mexicains, porto-ricains, amérindiens, etc.

 

https://francais.rt.com/france/75847-george-floyd-cedric-chouviat-tous-deux-condamnes-a-mort-par-controle-selon-son-pere

 

Pour toutes ces raisons, je me refuse à mettre un genou à terre, geste effectué par des policiers américains, à forte charge symbolique et émotionnelle, bêtement copié par ces gens à la mentalité d'esclaves :

 

Vidéo youtube : Taking a Knee | #BLM PROTEST TOTNES

 

 

Ce n'est pas en mettant un genou à terre qu'on proteste contre l'injustice. C'est en mettant un genou à terre qu'on se soumet à des injonctions, à des paradoxes, à des absurdités, à des injustices et à des oppressions. Tous ceux qui travaillent sur le corporel le savent, qu'ils travaillent comme coachs, dans la sophrologie, la relaxation, la psychologie, le chamanisme, le théâtre, le sport, etc. La posture modifie l'énergie physique et psychique, elle induit des états mentaux. Ceux qui se sont agenouillés ainsi ne sont pas dans une disposition de résistance à la violence, ils se sont mis dans une disposition de soumission, de culpabilité, d'auto-flagellation. Ils sont maintenant exposés à la manipulation mentale et au conditionnement, auquel ils étaient déjà prêts de toute manière.

 

Le geste des policiers était un beau symbole, un message d'apaisement, de recueillement, une main tendue. Entre les mains des manipulateurs et des crétins, il est devenu un signe répugnant de renoncement, de soumission, de culpabilisme, et si les blancs qui se sont soumis à cette suggestion scandaleuse l'ont fait par message d'apaisement contre le racisme, ils sont bêtes. Cela signe qu'ils s'en sentent implicitement coupables, qu'ils acquiescent à l'idée qu'ils ont fait quelque chose de mal. Que faut-il qu'ils fassent pour ce débarrasser de cette honte toxique qu'on leur a inculquée ? Qu'ils aillent travailler gratuitement dans des champs de coton ?

 

C'est ainsi qu'on instrumentalise les bons sentiments, l'espoir, la bonté. En les vidant de leur sens, en les détournant et en les inversant.

 

Si l'on voulait vraiment combattre le racisme et l'injustice, il faudrait y aller tous ensemble, de toutes les couleurs, en bombant le torse et en levant le poing ! On a rendu les gens idiots et serviles. Heureusement pas tous...

 

 

J'en reviens aux problèmes sociaux de fond. Larry Elder nous dit pourquoi, selon lui, on fait fausse piste sur le racisme aux USA :

 

Vidéo youtube : LA VÉRITÉ SUR LE RACISME AUX USA

 

 

Les raisons qu'il avance sont sans doute un peu simplistes, il n'empêche que le problème des familles dites « monoparentales » est bien connu aussi en France dans les banlieues, et j'en témoigne en tant qu'ancien travailleur social dans ce milieu. Ce problème fait au minimum partie des explications diverses qui permettent de comprendre le tableau de la société.

 

Le fait est que, colonisation ou pas, les pays puissants ont, comme je le disais, exploité les pauvres, et ont toujours cherché plus pauvres que ces pauvres pour perpétuer l'exploitation et les bénéfices. La Chine ne fait pas mieux que les « blancs » de ce point de vue. Le Japon a exploité et envahi les peuplades de sa région du pacifique, la Chine exploite les pauvres chinois et les pauvres asiatiques du sud-est, l'Inde a enfermé le Bangladesh derrière des murs et exploite ses pauvres, etc., etc. Encore une fois, ce n'est pas un trait génétique des blancs que d'exploiter les autres peuples... Les blancs exploitent les blancs à chaque fois qu'ils peuvent, les arabes ont colonisé le nord de l'Afrique et exploité ses populations, et il y a encore aujourd'hui de nombreuses tensions entre arabes et berbères pour ces raisons, parmi d'autres exemples. De même les turcs, les mongoles, et je pourrais en trouver des centaines d'autres, ont fait ainsi en envahissant, colonisant et exploitant des régions. Et les romains, les grecs, les perses, les zoulous, les aztèques, et je n'en finirai jamais s'il fallait citer tous les peuples en ayant colonisé, envahi ou exploité d'autres.

 

C'est simplement l'humain qui fonctionne ainsi.

 

La Gaule a été envahie. L'Amérique a été envahie. Toute l'Europe est une terre d'invasion, comme l'Afrique, comme l'Amérique centrale, et cela bien avant les « blancs »...

 

Peut-on comprendre ça ?

 

Peut-on cesser de chercher des coupables qui ne le sont pas ? Ce sont toujours les puissants qui attaquent et exploitent les moins puissants...

 

Et qu'on ne me parle plus du patriarcat, concept idéologique flou et pratique qui sert encore à la division. Les femmes sont 51% de l'humanité, si elles avaient voulu empêcher les guerres qui ont commencé avant les débuts même de l'histoire humaine, elles auraient pu le faire des millions de fois. Elles ne l'ont tout simplement pas fait. Quand une femme arrive au pouvoir, elle fait comme les hommes.

 

Alors arrêtons de chercher des coupables et des responsables, arrêtons de projeter notre haine toujours sur l'autre. Acceptons que nous sommes une race prédatrice et invasive, et travaillons avec ça pour un monde apaisé, qui accepte notre nature au lieu de la refouler, de la haïr, puis de rejeter ces torts sur l'autre, ou même de retourner cette violence et cette haine contre soi. Ça ne nous mène absolument nulle part.

 

Ce qu'il nous faut, c'est comprendre et accepter notre nature. Comprendre notre société et l'améliorer, pour enfin faire progresser les droits et faire reculer l'oppression, et non en faire des sujets de jalousies, de territoires symboliques, de « et moi je » et de « toi tu es ». Qu'on en finisse avec cette altérité toxique...

 

Comprend-on ce que sont les ghetto ? Ce qu'ils représentent, ce qu'ils symbolisent, ce qu'ils expriment de notre nature, de notre société, de notre époque ? Ce qu'ils disent de comment notre système s'est construit, et sur quelles bases ? Va-t-on continuer à parler du racisme, du sexisme, de la pollution, sans comprendre que, fondamentalement, ces choses ne sont que des symptômes de quelque chose de beaucoup plus profond qu'on ne réglera pas en n'en traitant que les symptômes ? On déplore que la médecine fonctionne ainsi, mais c'est simplement car elle est à notre image... On pratique la médecine comme on interagit avec le reste du monde : sans le considérer comme un ensemble. Nous ne voyons que nos travers, nos défauts, et c'est comme si nous refusions de voir qu'ils sont partie intégrante d'un tout que nous rejetons tout entier avec ce qui est perçu comme nos « vices ». Sommes nous prêts à nous intégrer à nous-mêmes, avant de vouloir nous intégrer harmonieusement au monde ? Il faudrait pourtant commencer par là...

 

 

Conclusion : les luttes sociétales sont une diversion

 

Comme je l'ai dit, nous nous laissons distraire par des détails, par des faits « divers », et ne parvenons pas à avoir une vision d'ensemble.

 

Nous vivons un autre épisode de démence façon « Je suis Charlie », en agissant par la pensée magique, sur notre bonne conscience, sur notre culpabilisme judéo-chrétien occidental, et nous demeurons apparemment inaptes à saisir notre nature, à la regarder en face, sans affect parasite, sans haine de soi.

 

Nous regardons les choses par le petit bout de la lorgnette. Pendant que, dans la foulée de la psychose pandémique, nous enchaînons sur une hystérie sociétale sur un terrain bien préparé par la bien-pensance institutionnalisée, nous ne nous apercevons pas que les exploités des cités n'ont pas besoin de la police pour crever de leur condition, et de leurs conditions de vie.

 

https://francais.rt.com/france/75704-jeune-16-ans-abattu-seine-saint-denis-enquete-ouverte-pour-homicide-bande-organisee

 

 

Ce fait là n'a pas pris, dans l'hystérie actuelle. Cela m'a un peu intrigué, mais pas étonné. Cela m'a même conforté dans mon jugement. Quand j'ai présenté ce fait divers à des gens, ils n'ont même pas vu où je voulais en venir, ni le rapport avec le délire du moment. Il est pourtant évident...

 

Pendant que nous nous obnubilons d'un fait divers particulier qui agite la planète, et dont beaucoup se servent dans des buts divers, le train-train de l'exclusion et du crime se poursuit sous les radars.

 

Je comprends bien que le meurtre d'un citoyen par un policier est hautement symbolique et qu'il est vu comme un coup porté au contrat social nécessaire pour que chacun puisse avoir foi en la société. Mais en quelle société voulons-nous avoir foi ? En celle qui perpétue la banalité de la violence et du mal dans ses cités reculées, loin du regard des caméras ? Pourquoi les meurtres policiers sont souvent filmés et jamais les règlements de compte en banlieue ? Il doit bien y avoir des raisons...

 

Le fait est que notre société est toute entière fondée sur l'exclusion et les inégalités. C'est ce qu'on s'attendrait à trouver dans des systèmes qui fonctionnent avec une hiérarchie pyramidale, et c'est exactement ce qui se passe. Plus vous êtes en bas, plus vous êtes écrasés par le poids de la pyramide, plus vous souffrez, plus vous devez littéralement vous battre pour survivre, en tant que dealer, clodo, junky, et plus vous êtes insignifiant. Votre mort n'a tout simplement aucune importance. Elle est banale, perçue même comme normale. Tout le monde s'y attend, on détourne les yeux, on passe à autre chose.

 

Mais si un fait divers présentant une forte charge superficielle d'injustice est mis en avant, filmé et diffusé partout, on ne peut plus l'ignorer. Ça sert de catalyseur, de catharsis, et d'instrument politique. On a l'impression que toute l'injustice va pouvoir être lavée en traitant ce fait, selon la logique du bouc-émissaire, et cela permettra de continuer à laisser de côté la violence ordinaire, qui elle ne touche pas un malchanceux de temps en temps, mais des masses considérables de population travers le monde.

 

Le sentiment d'impuissance face à ce problème sert aussi sans doute de prétexte. Un sentiment créé de toute pièce en habituant les gens à la soumission.

 

Quoiqu'il en soit, le résultat est que, en se divisant dans des petites luttes de chapelles mesquines mettant en scène le sexisme, le racisme ou autre point de focalisation médiatique des tensions et des inégalités sociales, on entretient en réalité le problème en ne s'intéressant jamais à sa racine, et en ne coupant que les feuilles qui dépassent. Il y a une grave maladie de société dont on ne parle jamais qu'en surface, dont on sensationnalise les aspects les plus exploitables, et la population générale s'arrête aux effets de loupe. On s'intéresse à ce qu'on voit, mais on peut difficilement réfléchir à ce qu'on ne voit jamais.

 

Les familles nombreuses dans des appartements insalubres, les squatteurs que personne ne voit quand ils sont shootés et qu'un d'eux crève sur son matelas dans un coin, les suicidés que les services ramassent à la pelle dans des caves, des greniers et des bosquets ou des fossés. Le « racisme systémique », c'est peut-être ça... Laisser la misère dans son petit coin discret où elle n'empêche pas les affaires de continuer. Laisser les paumés et les échoués de la société se planter entre eux, sans distinction de couleur ni de race, car leur seule race c'est la pauvreté, l'inutilité et l'échec.

 

Ceux qui ne sont rien. Même pas black, blanc ou beur.

 

Et pendant ce temps, on lave des cerveaux et on répand la folie :

 

https://fr.sott.net/article/35770-La-revolution-culturelle-et-l-apocalypse-zombie-sont-arrivees-en-Amerique

 

Désolé, j'ai encore de l'espoir, mais je n'arrive pas à être « positif ». Je me débats avec l'énergie de la colère, dans une mer d'ignorance entretenue. Vivement le vent du vrai changement.

 

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