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L'Oeil du Selen
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11 novembre 2020

La nouvelle religion sanitaire et le déni de la dimension psychologique humaine

 

1) Déni de la dimension psychologique

 

En commençant cet article, j'ai tout d'abord une crainte qui est d'écrire quelque chose de désespérant. Il me faut toutefois aller au bout de ma démarche, car il s'agit d'un propos qui a quelque chose d'intime et qui est propre à éclairer la situation actuelle par des lumières qu'autrement je ne pourrais pas partager, car ma réflexion demeurerait un peu trop théorique ou simplement observationnelle.

 

Mon premier constat, en préambule, est que je n'arrive toujours pas à reprendre des textes sur d'autres sujets que le contexte actuel, si envahissant et si prégnant, qui touche à tous les aspects de cette société qui me fascine depuis si longtemps, et je ressens donc l'urgence de considérer cette situation avec beaucoup d'attention et un certain soin du détail.

 

On a beau critiquer l'expérience de Milgram – et c'est une chose parfaitement légitime puisque la science est faite de controverses – force est de constater que même si Milgram lui-même avait quelques doutes sur sa propre expérience – mais qui n'en aurait pas face à des conclusions si choquantes et inquiétantes ? –, celle-ci a été répliquée et réinventée de nombreuses fois, et les conclusions en sont toujours les mêmes : sous l'influence d'une autorité, dont la nature peut varier, l'être humain est prêt à exercer des violences à l'encontre de son prochain. Non seulement cela, mais cela concerne une proportion non négligeable des personnes qui sont expérimentées dans l'expérience, qui varie de 25% à 80% selon le protocole. Quoique puissent dire ceux qui contestent, cela prouve qu'en ayant recours à un protocole de conditionnement efficace, on peut atteindre un très haut taux de soumission dans une population banale.

 

Il a été dit que les profils des personnes soumis sont plutôt relatifs à des QI moyens et des scores d'empathie ne dépassant pas la moyenne, et que les personnes qui refusent sont plutôt des personnes ayant un fort score d'empathie. On peut bien sûr contester tout cela à l'infini, en ergotant sur tel ou tel détail, mais ce qui m'émerveille, c'est qu'il y a rarement un tel soin du détail et qu'un tel sens de la probité expérimental est rarement constaté face aux expériences liées à la science dite dure.

 

Or c'est précisément, ici, mon point principal. En dépit du culte matérialiste dominant, n'importe quel esprit exercé et psychologue peut constater autour de lui cette soumission et ce conformisme, sans même avoir besoin d'avoir recours à l'expérience de Milgram qui, comme toute expérience scientifique, est finalement une sorte de prétexte pour présenter une source d'autorité scientifique. Rien qu'en cela, cela signe le besoin de se ranger derrière une autorité, ce qui, encore une fois, est un fait que n'importe qui peut constater, et qui, je le pense, fait même consensus général chez tout humain doué de raison : nous nous rangeons tous derrière des figures d'autorité, au cours de notre vie, qu'il s'agisse des parents, du maire, de la police, des gouvernements, de la science, des médias, etc.

 

L'expérience de Milgram ne nous parle, en fait, que d'une certaine modalité de cette soumission à l'autorité, naturelle chez l'homme, mais qui révèle ici sa nature potentiellement néfaste et dévastatrice. On a beaucoup dit que l'expérience fournissait tout simplement une explication ou une sorte de modélisation au comportement des nazis durant la seconde guerre mondiale, et finalement je ne vois pas ce qu'il faut de plus pour valider le principe général de l'expérience, car que s'est-il passé d'autre, à ce moment historique précis (mais qui s'est en fait reproduit de nombreuses fois dans l'histoire humaine des dictatures) qu'un fait concret de soumission de masse à une pratique générale de maltraitance et d'extermination ? Peut-on croire que tous les nazis étaient tout simplement des humains animés de pulsions mauvaises et meurtrières ? Non. Ils étaient seulement conditionnés à une idéologie et soumis à une chaîne de commandement qu'ils n'avaient pas forcément les moyens de critiquer ou d'empêcher. Ils étaient comme nous. Comme n'importe quels autres humains. Et ils ont d'ailleurs trouvé un peu partout des gens pour les aider dans leurs agissements.

 

Donc soit l'humain est fondamentalement mauvais – et ce n'est pas ce que nous constatons au quotidien –, soit l'humain est influençable par les quelques mauvais qui se hissent aux postes décisionnels. C'est une chose que je constate, et je ne vois pas de meilleure explication. Par conséquent, je me range derrière les conclusions qu'offrent l'expérience de Milgram, en toute connaissance de cause des limites existantes.

 

Mais c'est aussi parce que, dans mon expérience personnelle, dans mon trajet d'écrivain, dans mon parcours chamanique, dans mes formations para-médicales, ou encore dans les psychothérapies que j'ai suivi, j'ai fait ce chemin de comprendre factuellement comment fonctionne l'âme humaine. Comment fonctionne l'âme de cet animal rationalisant qu'est l'homme.

 

Et c'est une chose que j'ai souvent tenté d'expliquer et de décrire dans les pages de ce blog : la nature profondément animale de l'homme. Sa sujétion à ses instincts, ses croyances, son imparfaite maîtrise de l'intellect comme de l'émotionnel. Son manque de sagesse face à ses pulsions, et son manque de clairvoyance par rapport au monde tout court, et par rapport à ce qu'il fait de ce monde dont il est un acteur qui tantôt se sous-estime, tantôt se sur-estime dans son impact.

 

Les philosophes des lumières ont fait une lecture de l'homme que j'ai souvent reprise, avant de réaliser qu'elle était largement fausse. Je veux parler de cette tendance matérialiste de croire l'intellect supérieur à l'émotionnel, alors que les deux sont complémentaires et agissent de concert, au moins dans un esprit équilibré. C'est ce que j'appelle, personnellement, le mental, qui serait la conjonction de l'intellect et de l'émotionnel. C'est d'ailleurs de ceci que l'on parle, lorsqu'on évoque par exemple le mental d'un sportif : sa capacité émotionnelle à résister à la pression, adjointe à sa capacité intellectuelle de comprendre la situation, s'y adapter, y opposer une stratégie pour ne pas la subir. Dans cette définition, l'émotionnel nourrit l'intellect, qui sans cela s'effondrerait. Un sportif n'est pas qu'un corps, pas qu'une machine, il a besoin de motivation pour performer et pour avancer dans ses objectifs, comme tout homme.

 

Car aucun homme n'est qu'une machine corporelle qui devrait s'amputer de ses émotions pour devenir je ne sais quel surhomme, ou plutôt, un sous-homme, car c'est la seule perspective que cela offrirait : un homme sans motivation, sans espoirs, sans désir, n'obéissant qu'à une volonté extérieure, celle d'un autre, ou celle d'une ruche.

 

C'est ce genre de profil qui est promu par l'idéologie scientiste, qui relève d'un pur intellectualisme, et qui découle des philosophies matérialistes et mécanistes qui dominent encore largement notre époque, et ce depuis les lumières. Et c'est cela, qu'aujourd'hui, je rejette.

 

Il y a, en effet, dans cette crise que nous vivons, un parfait moment de l'idéologie matérialiste. C'est une chose qu'ont touché du doigt tous ceux qui ont eu à faire, par exemple, à un médecin qui qualifiait leur mal de « psychosomatique ». Le sous-entendu étant toujours perçu ainsi : c'est psychique, donc c'est faux, cela n'existe pas. Ce n'est certes pas toujours ce qu'entend tout à fait le médecin, qui quel que soit son degré d'empathie, sent tout de même qu'il est un humain doué d'émotions, même s'il fut conditionné dans sa formation par une idéologie scientiste et mécaniste qui ne s'intéresse qu'aux mécaniques de la cellule, du corps, des organes.

 

Si ce qui est psychique est faux et inexistant, alors les symboles ne servent à rien. Alors les émotions ne sont que des parasites, et non des guides menant à des décisions équilibrées. Et une maladie psychique est une sous-maladie qui pourrait mériter d'être ignorée, tout comme une mort par une suicide, selon ce filtre de pensée, sera perçue comme une triste erreur de jugement de celui qui se l'est administrée, et non comme le résultat d'une souffrance psychique authentique. Pas plus tard que ce matin, je lisais par exemple, dans la bouche d'un médecin qu'il faudrait « raisonnablement » annuler Noël et la Saint Sylvestre, avec comme motif de cette idée, les termes suivants : «Si je devais avoir un avis purement scientifique et rationnel, je dirais plutôt d’annuler Noël et la Saint-Sylvestre sans hésiter»


Voici donc quelle idée l'on se fait facilement, dans notre civilisation moderne, de ce qu'est quelque chose de « purement scientifique et rationnel ». C'est quelque chose qui ne tient pas compte du désespoir bien pire qu'engendrerait une telle décision. Quand bien même une telle décision éviterait 5000 morts d'infections hivernales, mais engendrerait 20 000 morts par suicide et 1 million de dépressions, une idéologie matérialiste déréalisée de part son manque de connexion aux émotions, pourrait facilement la considérer comme rationnelle, efficace et justifiable. Car les morts dus à une faillite organique sont comptabilisables, mais ceux issus d'une souffrance psychique sont compliqués à prendre en compte, à comprendre, et tout simplement, à voir, car ils ne s'entassent pas forcément ensemble dans des salles de réanimation.

 

En discutant autour de moi, je suis toujours choqué lorsque j'entends que le confinement actuel est jugé par certains comme « nécessaire », alors que ce jugement se fonde justement sur ces perceptions partielles, borgnes, inhumaines car fermées à cette notion de souffrance psychologique humaine, ainsi qu'aveugle à toutes les autres conséquences sociales et économiques qui induiront, sur le plus long terme, loin des yeux et du cœur des facilement influençables par la dramatisation médiatique immédiate, beaucoup plus de dégâts humains. Ces gens se laissent dicter leurs pensées par une autorité scientifique qui leur dit qu'il faut « se protéger pour protéger les autres », et ne pas « tuer mémé ». C'est le retour du refoulé de l'émotionnel au sein même de la philosophie scientiste : en rejetant les émotions comme illusoires et fausse, on finit par en devenir paradoxalement les esclaves, en exacerbant les émotions immédiates et immédiatement perceptibles, et en demeurant ignorant à ce qu'elles déroulent dans le long terme, ainsi que dans la profondeur du champ. Nul ne veut « tuer son grand père » avec le covid, mais s'il meurt du syndrome du glissement, que dira-t-on ? Qu'on ne pouvait pas l'éviter, car les mesures qui ont conduit à ce décès étaient « nécessaires » ? C'est donc un aveu étrange que l'on ne peut, en fait, pas contrôler les conséquences d'une épidémie... Alors que ces mesures ne ressortent que de la prétention d'y parvenir coûte que coûte. À quand l'aveu d'échec qui ferait enfin tomber ce château de cartes, et qui ferait passer notre société à l'acceptation, tout simplement, de la réalité du monde vivant ?

 

Nous préférons encore, pour le moment, ce déni. Mais peut-être est-ce l'occasion d'un important apprentissage...

 

En attendant, nous nous situons en fait dans une néo-religion sanitaire qui ressort de cette société de plus en plus aseptisée (sur laquelle je vais probablement commencer à écrire mon essai durant ce confinement). Ainsi, comme nous croyons fermement pouvoir stopper cette épidémie, nous nous fions à des signes, à des méthodes que nous trouvons dans le passé ou dans l'ailleurs. L'une des rengaines les plus lourdes actuellement est ce refrain sur la magnifique Asie, la Chine, le Japon, et leurs masques.

 

Le fait est que, si les pays asiatiques ont, globalement, un meilleur résultat que nous, cela peut s'expliquer par un ensemble de facteurs qui restent encore à expliquer, et qui ne sont sûrement pas aussi simples que le port ou non du masque, dont il n'existe toujours aucune preuve formelle de l'efficacité, même en bloc opératoire (cf études présentées dans un article précédent). Même si les habitudes culturelles dont une culture, bien que plus relative qu'on veut bien le dire, du port du masque, peuvent expliquer en partie leurs meilleurs résultats, je remarque en tout cas qu'ils ne sont pas épargnés par l'épidémie, à part peut-être la Chine, qui impose une quarantaine absolument drastique, et qui peut très bien mentir sur ce qui se passe réellement chez elle, avec tous les moyens de coercition dont elle dispose, le fait que nous ne savons pas lire le chinois en général pour chercher des informations à la source, etc.

 

De plus, le masque est utilisé, en Asie, pour des raisons de pollution, ainsi que pour des raisons psychologiques... Et l'on peut arguer qu'un pays comme le Japon est l'un des pays les plus psychologiquement malades du monde, avec une culture très dure et impitoyable, qui a donné des phénomènes psychologiques massifs totalement inexistants ailleurs, comme celui des hikikomori, ces jeunes qui refusent parfois de sortir de leur chambre, tant ils sont terrorisés par le monde. Le Japon connaît aussi un taux de suicide très important.

 

Mais puisque c'est psychologique, cela n'existe pas vraiment, ou n'a pas vraiment d'importance, n'est-ce pas ? En tout cas, avant de servir le Japon ou la Chine comme exemples à suivre – ce qui devient vraiment fatigant – j'aimerais qu'on réfléchisse un peu, plutôt que de servir des poncifs ne tenant pas compte du contexte... ça fait toujours du bien.

 

Et puisque l'on parle de psychologie, je voudrais avancer encore un fait remarqué dans les débats récents, et que j'ai également trouvé très choquant, et qui va toujours dans le même sens.

 

Ainsi, l'on assène en permanence que l'épidémie serait très dangereuse d'un côté, en mentionnant la moindre des particularités de la maladie, parfois constatée sur seulement 2 ou 3 malades dans le monde, mais en revanche, du côté des masques par exemple, ils ne poseraient strictement et absolument aucun problème, et d'ailleurs, ce qui est souvent répliqué aux critiques de cette mesure imposée sans discussion, c'est que la gêne qu'ils imposeraient serait purement psychologique. Oui, encore. Et vous avez compris le refrain : si c'est psychologique, c'est que ça n'existe pas, que c'est faux, qu'il suffit de changer d'idée à propos du masque pour ne plus ressentir de gêne, etc.

 

Passe encore. Pourtant, le masque n'est pas un concept, une idée, c'est un objet à plusieurs épaisseurs que l'on plaque sur les voies respiratoires externes, et qui a donc forcément un effet mécanique sur l'air qui passe.

 

On tient donc un exemple de déni de sa fonction mécanique, mais cela va parfois plus loin. Les médias chiens de garde ont déniché des médecins et des pédiatres qui vont jusqu'à affirmer que, non, le masque n'a aucun effet psychologique sur les enfants.

 

Ils affirment ainsi qu'ils n'entravent pas le développement psychologique, et que les enfants le vivraient très bien. Il est vrai que les enfants sont, en apparence, très malléables, mais un véritable pédiatre ou psychiatre le sait très bien, ou est censé le savoir : ce qui n'est pas manifesté immédiatement, peut tout à fait être refoulé et rejaillir sous forme d'angoisses, de cauchemars, ou encore se manifester par des troubles rampants de la relation ou du développement émotionnel, que l'on ne verra apparaître que plus tard sous la forme d'une déficience ou d'un trouble de la personnalité. Dont on cherchera peut-être, en vain, l'origine, qui pourrait avoir été facilitée par le port prolongé du masque, mais aussi par le contexte anxiogène général dans lesquels on les fait grandir – selon moi – pour rien. On joue en fait aux apprentis sorciers, sans savoir ce que l'on fait avec ce stupide principe de précaution, mais pire, on applique un déni formel, encore une fois, sur tout le domaine de la psychologie, ce qui est d'autant plus insupportable que cela est avancé par de prétendus spécialistes, auxquels on se demande bien qui voudrait confier son enfant...

 

On peut se moquer de ces affirmations qui sont irrecevables, car tout parent peut constater qu'ils sont faux, et toute personne douée d'un sens émotionnel à peu près sain le comprend instantanément. Si le port du masque, par exemple, n'avait strictement aucun impact, ni sur la santé physique, ni sur la santé psychologique, alors pourquoi ne pas l'imposer en permanence, même hors épidémie ? Et pourquoi la nature ne nous a-t-elle pas doté d'un tel filtre à particules, s'il ne présente que des avantages et strictement aucun inconvénient ? Sans doute parce que c'est totalement faux, voilà tout. Il est totalement irrationnel et irresponsable de prétendre qu'un tel objet – même si on en exagère d'un autre côté les conséquences – n'a strictement aucun impact, et s'il n'en a aucun, alors pourquoi en a-t-il sur les particules virales seulement ? On sait bien, en médecine, que n'importe quel traitement fonctionnel a forcément des effets secondaires... sinon cela voudrait dire qu'il ne fonctionne pas. C'est, du moins, leur dogme. Peut-on demander un peu de cohérence à ce sujet ?

 

Fondamentalement, cela pose d'ailleurs une autre question. Si la psychologie est déniée, si l'émotionnel est perçu comme une scorie détestable et inutile de la personnalité humaine, c'est in fine que l'on souhaite un être humain déshumanisé. Que, par conséquent, la déshumanisation n'est pas un problème, et peut-être même, en poussant un peu cette logique, qu'elle n'existe même pas, puisque l'être humain est ou devrait être quelque chose sans émotions, et donc sans capacité de socialisation. Fonder une perspective sanitaire ou sociale sur une telle base est tout simplement le signe d'une très grave maladie mentale, qui concerne l'ensemble de la société, et qui préexistait déjà.

 

Toujours est-il que ces penseurs matérialistes qui dénient les émotions humaines, ignorent leur portée, sont eux-mêmes terriblement victimes de celles-ci, puisque totalement régis par la peur, dans leurs raisonnement qu'ils prétendent « purement rationnels et scientifiques » : la peur de la mort, de la maladie, de l'hécatombe, etc.

 

Et en voulant interdire les fêtes, réguler jusqu'à la sexualité, ils tuent la vie pour empêcher la mort. Autre signe de grave pathologie mentale.

 

On peut d'ailleurs mentionner aussi le fait que cette psychose se fixe sur une maladie contagieuse, comme si le fait qu'elle soit contagieuse la rendait intrinsèquement pire qu'une autre. On peut se demander, ici, s'il n'y a pas une représentation psychologique de la contamination qui se rapporterait à l'impureté de la matière qu'il faudrait éviter de laisser se répandre. Le syndrome du pourrissement, la crainte de sa propre chair et de celle des autres, ce qui tendrait à expliquer pourquoi on veut même régir la sexualité alors que même avec le SIDA, ce n'est jamais allé aussi loin, et alors même qu'il est lui aussi contagieux, mais sans avoir jamais donné lieu à une telle psychose collective.

 

Mais laissons de côté cette hypothèse, et songeons que, à l'occasion de cette gestion sanitaire calamiteuse, ce sont tout aussi bien les maladies non contagieuses qui vont se répandre, car ce n'est pas parce qu'une maladie n'est pas contagieuse qu'elle ne se répand pas et qu'il n'en existe pas des épidémies... Elle le fait simplement d'une autre manière. La manière peut être mentale, psychosociale, liée au manque de dépistage et de soins, ou à des habitudes culturelles, alimentaires, etc. Ainsi, il y a des épidémies de cancers qui peuvent avoir un lien avec le stress (il y a souvent des explosions du cancer quelques mois après des crises sociales), des épidémies de suicide, d'obésité, ou par exemple de troubles cardio-vasculaires directement augmentés par un confinement, comme on l'a observé lors de celui du printemps : la population française avait, en moyenne, gagné plus d'un kg. Vous croyez que ceci aura un impact symbolique, psychique ou psychosomatique ? Ce qui en aura, en tout cas, c'est le confinement en soi, puisqu'il engendre, on le sait, une épidémie d'angoisses, de dépressions et, socialement, de chômage, qui peut être considéré comme une maladie de la société. De plus, les troubles psychosociaux ont toujours une dimension contagieuse, eux aussi. Et l'anxiété, en soi, liée à la peur du virus, peut aussi bien jouer sur les cancers que sur les troubles cardio-vasculaires, à ce jour les deux premières causes de décès dans nos pays, loin devant les pathologies respiratoires. A-t-on mesuré cela ? Ou bien cela n'existe pas, car une cause psychologique n'est pas assez mesurable ?

 

 

 

2) La problématique de l'empathie

 

J'en viens à un aspect plus personnel de ma réflexion. Pendant mon existence, j'ai été soumis à divers chocs émotionnels qui ont laissé des traces et m'ont conduit à rechercher une psychothérapie, pour enfin trouver, après des années, la thérapeute qu'il me fallait. Même si thérapie m'a fait beaucoup de bien et m'a aidé à me renforcer et à me redresser, je n'ai jamais compris d'où me venaient ces traumatismes. C'est en me documentant, sur le tard, sur l'autisme, que je me suis auto-diagnostiqué autiste Asperger, en réalisant à quel point cela collait parfaitement à mon profil. L'ironie de la chose, c'est que si ce diagnostic n'a toujours pas pu être confirmé médicalement, c'est à cause de la crise actuelle, car j'étais en liste d'attente, et celle-ci s'est étirée au fil de l'année, passant de 6 à 9 mois, puis 13 mois, et mon passage est repoussé en 2021... voire pire ? Et c'est bien dommage car, même si mon auto-diagnostic se révélait faux – ce que je ne crois pas – cela m'aiderait en tout cas à creuser cette question là.

 

Et bien, c'est juste une chose de plus qui ne fonctionne pas, à cause de cette crise sanitaire : les handicapés sont, comme on peut s'y attendre, l'une des dernières roues du carrosse (en attendant d'être, peut-être un jour, des sacrifiés parmi bien d'autres). Il faut préciser que je suis considéré comme « handicapé » quoiqu'il en soit, de par une inadaptation à la société qui m'a été diagnostiquée il y a fort longtemps. Et si je ne parle pas de ces choses là en général sur mon blog, c'est parce que je n'ai jamais voulu en faire un carnet intime. Mais il me semblait intéressant de le préciser, au moment où j'évoque ma propre expérience qui éclaire ma vision de cette situation.

 

Le vécu émotionnel qui fut celui de ma jeunesse fut très dur, quoique je l'ai bien encaissé finalement, grâce à cette porte de sortie du handicap, sans laquelle, je le dis tout net, je ne serais probablement plus de cette Terre aujourd'hui.

 

C'est pourquoi il m'est particulièrement pénible, de nouveau, de vivre une situation qui accentue cette déshumanisation de la société, qui met à l'écart les gens fragiles socialement ou émotionnellement, en plus de laisser pourrir les vieux et de maltraiter les plus jeunes, et qui dénie aussi le suicide comme cause de décès à prendre au sérieux...

 

Il y a, je l'ai constaté toute ma vie, une véritable problématique autour de l'empathie dans nos sociétés. Que cette période ne fait que mettre en lumière cruellement, et peut-être même aggraver sur le moyen ou long terme, de par la division qui s'est accentuée, ce clivage poussant chacun à camper sur ses positions, et le conditionnement qui a été effectué pour désigner qui est à risque ou non, qui ou quoi est essentiel ou non, qui crée automatiquement une injustice. Une injustice d'autant plus inutile et épouvantable que, de toute façon, on ne protège pas les personnes à risques, et qu'on exclut de toute façon ceux qui ont une activité considérée arbitrairement comme non essentielle. En laissant les vieux crever, voire en les euthanasiant passivement, en mettant les autres au chômage, en obligeant ceux qu'on autorise à travailler à circuler en métro s'ils n'ont pas d'autre moyen, on expose, en fait, tout le monde, puisqu'en ce faisant, on détruit l'humain aussi sûrement que l'économie, et l'on porte un coup à tout le système dit de sécurité sociale. A la fin, tout le monde paiera le prix : les vieux, les jeunes, les travailleurs, les chômeurs, les handicapés, les inadaptés. Sauf les plus riches, ça va de soi. Et quelques niches économiques qui profitent de la situation, temporairement, car elles dépendent tout de même du système qu'elles parasitent...

 

En passant, je m'inscris en faux sur l'idée que les autistes manquent d'empathie. Leur empathie fonctionne différemment, c'est tout, et dans cette période difficile, je ne pense pas tant que ça à moi, et beaucoup plus, avec beaucoup de tristesse, au monde que l'on prépare pour les nouvelles générations, aux traces psychologiques indélébiles qu'on est en train d'imprimer sur elles, aux enfants captifs d'adultes qui leur imposent autoritairement le masque sans paraître comprendre la souffrance inexprimée qu'ils ressentent, aux vieux qui dépérissent, aux désespérés de tous poils tels que les artisans et commerçants dont on détruit le moyen d'existence, alors que de mon côté je jouis, pour le moment, d'une allocation qui disparaîtra peut-être si le système s'écroule à cause de cette gestion calamiteuse, et que le confinement ne m'affecte que très peu, car mon autisme s'accommode très bien de l'isolement (même si, dernièrement, je luttais contre, et que donc c'est un pas en arrière qui m'est imposé). Et si je vis assez vieux pour mourir d'une infection quelconque, je le vivrai, je le sais, comme une libération après une vie exaltante, mais aussi douloureuse et épuisante. C'est pourquoi je me moque de cette pseudo-pandémie qui se situe quelque part entre la grippe et le rhume... Ce n'est pas ça qui va ravager l'humanité, mais seulement la manière dont on la gère et dont on la perçoit... Oui, là aussi, la psychologie est reine...

 

En tout cas, si je suis né dans une société inhumaine (toute proportion gardée), c'est qu'elle avait déjà commencé à se construire, suite à des événements de l'histoire, des choix sociaux, politiques, scientifiques, des révolutions sociétales, etc. Je vis aujourd'hui ce qui est une nouvelle étape de ce processus, et c'est aussi fascinant qu'effroyable. C'est pourquoi j'ai les yeux fixés sur ce phénomène, désormais, qui est exactement le type de phénomène que je n'aurais jamais voulu vivre, puisqu'il nous rapproche d'un totalitarisme craint, mais c'est ainsi, on ne choisit pas.

 

 

3) Conclusion

 

J'avais beaucoup d'autres idées en me lançant dans cet article, mais je m'aperçois que je m'étale déjà, et je peux caser tout ça dans cette conclusion.

 

Nous vivons donc sous l'égide d'une religion sanitaire, mais une religion sanitaire entièrement et absolument focalisée sur une seule maladie parmi des milliers qui nous assiègent en permanence et dont un certain nombre sont bien plus dévastatrices, et pourraient mériter un peu plus d'attention sanitaire, tel que le cancer ou les maladies cardio-vasculaires, dont on sait qu'un abaissement du niveau de stress général aurait un effet épidémique favorable. Mais on fait l'inverse... Pour moi il est plus qu'évident qu'on fait tout l'inverse de ce qu'il faudrait faire dans une approche sanitaire et médicale holistique : préserver la sérénité de la population, ne pas affoler inutilement pour une maladie qui ne tue presque que des personnes qui sont déjà à l'article de la mort (l'âge moyen et médian de mortalité du covid est plus élevé que l'espérance de vie générale) et qui passera peut-être ou s'ajoutera aux autres du même genre, et se concentrer sur la constitution d'un système hospitalier capable d'accueillir ce surcroît, alors qu'il n'était déjà pas capable d'accueillir les affaires courantes et qu'on continue de l'affaiblir...

 

On peut s'interroger sur le fait que cette religion sanitaire dérive d'un agenda occulte – j'ai déjà dit que je refusais de spéculer là-dessus – ou qu'elle soit finalement un délire collectif, et en même temps le prolongement logique d'une idéologie matérialiste et techno-scientiste qui domine déjà notre époque. Je n'ai pas la réponse, mais je penche pour la seconde hypothèse, défendue par Thierry Gourvénec (cf annexes). Ce qui est sûr, c'est que nous assistons à quelque chose de sans précédent en terme de dérives politiques, scientifiques, judiciaires, conflits d'intérêts à l'échelle planétaire, qui peuvent s'expliquer de diverses manières qui probablement concordent entre elles : ultra-judiciarisation qui pousse à la déresponsabilisation politique, gros sous, parasitage de la politique par les stratégies électoralistes habituelles, mais aussi la foi dans le tout technique et technologique, tout concourt à ce nouveau théâtre de la stratégie du choc.

 

De ce méli-mélo découle une stratégie sanitaire risible et calamiteuse qui relève tout simplement de la superstition, et nous en payons tous le prix. L'animal rationalisant qu'est l'humain ne semble pas apte à une véritable rationalité éclairée, mais seulement à une soupe de croyances techno-centrées qui s'auto-alimentent par le biais de confirmation, le manque de sens critique, la « preuve sociale » et autres phénomènes décrits par la psychosociologie, mais ignorés par un public qui n'est formé qu'aux sciences « dures » et contrairement à ce qu'on prétend à propos de ce prétendu manque d'acculturation : au contraire, le public est totalement embrigadé par ce type de science, mais sans être apte à la comprendre et donc à la critiquer. Et lorsqu'il ose le faire, c'est qu'il n'est pas assez bien intégré dans le troupeau, d'où le choix intéressant de cette expression de « manque d'acculturation ». Plus innocent que « déficit de conditionnement ». Nul doute qu'on tâchera d'y remédier en inculquant avec encore plus de religiosité une science dont la fonction sociale est d'être un simple ciment des croyances, une superstition populaire moderne qui nous rapprocherait encore un peu plus de cette fourmilière sans âme, sans humanité ni émotions authentiques que certains semblent souhaiter si ardemment, derrière leurs fantasmes transhumains. Mais on verrait alors peut-être que l'humain sera toujours plus que cela, et même plus qu'un cyborg. Qu'il ne peut se passer ni de ses émotions, ni de ses instincts, ni de ses désirs ou de ses pulsions, et que c'est ainsi qu'il faudra, tôt ou tard, accepter de le gouverner, à moins de diriger l'humanité vers la mauvaise cinématique de fin... Clin d’œil aux gamers, comme par exemple les amateurs des excellents Deus Ex.

 

 

 

 

Annexes et commentaires subsidiaires

 

 

Plusieurs articles intéressants sur sott.net à propos de la situation :

 

https://fr.sott.net/article/36260-Le-culte-de-la-Covid

 

https://fr.sott.net/article/36258-Pandemie-ou-le-retour-du-grand-Pan

 

Aussi celui-là qui nous parle des pigeons de Skinner :

 

https://fr.sott.net/article/36262-Choisirez-vous-la-liberte

 

Je cite :

 

« Les partisans du confinement n'acceptent rien : ils croient fermement pouvoir dominer ce virus, même s'il a fallu 200 ans pour éradiquer la variole, et que la grippe n'est toujours pas contrôlée, pas même avec des médicaments et des vaccins. Ils sont à ce point esclaves de leur illusion de contrôle qu'ils ont replongé dans les ténèbres, délaissant la science de l'immunité de groupe au profit de remèdes miracles (confinement, masques) et de guérisseurs (politiciens). Les stratèges du confinement savent comment exploiter ce trait ancestral : ils savaient que nous nous comporterions comme les pigeons superstitieux de Skinner. »

 

 

Thierry Gourvénec et son hypothèse (de plus en plus vérifiée) d'un délire collectif. Ses articles sur agoravox :

 

https://www.agoravox.fr/auteur/thierry-gourvenec

 

Et sa dernière vidéo chez Eric Remacle :

 

Vidéo youtube : L'hypothèse de la bouffée délirante collective : interview du pédopsychiatre Thierry Gourvénec

 

J'aime beaucoup son concept et son terme d'unanimisme à opposer au disqualificatif de « complotisme » et je lui ai promis de le réutiliser. On pourrait aussi parler d'orthodoxisme, dans le cadre de cet esprit réellement religieux et superstitieux qui caractérise le délire autour du covid.

 

Un autre article sur agoravox, qui critique lui aussi le terme de complotisme, et prolonge ma réflexion récente sur ce sujet :

 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-machine-ideologique-anti-228460

 

 

Une vidéo sur l'ingénierie sociale qui reprend beaucoup de choses dites sur mon blog au fil du temps, mais un autre point de vue et un récapitulatif font toujours du bien :

 

Vidéo youtube : Comprendre l'ingénierie sociale & la crise du coronavirus, avec Philippe Bobola

 

Un article sur le port du masque au Japon, sans profondeur, mais qui montre au moins que ce n'est pas qu'une habitude sanitaire et que cela a des racines culturelles qui vont bien plus loin, et qui témoignent d'un mal être :

 

https://gogonihon.com/fr/blog/pourquoi-le-port-du-masque-au-japon-est-il-si-populaire/

 

 

Pour ceux, angéliques, qui ne parviennent pas à imaginer que la situation actuelle pourrait perdurer, et que l'urgence sanitaire pourrait s'inscrire dans le droit commun, alors que cela a déjà été le cas pour le terrorisme, le point de vue d'un médecin pourtant proche de LREM :

 

https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/le-gouvernement-aurait-l-intention-87505

 

 

Enfin, pour mentionner en passant l'un des très nombreux problèmes aggravés par le confinement, qui démontre l'ironie de cette urgence sanitaire qui crée plus de problèmes sanitaires qu'elle n'en résout :

 

https://francais.rt.com/economie/80653-multiplication-penuries-medicaments-ufc-que-choisir-denonce-incurie-etat

 

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Commentaires
C
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Tombé sur votre blog au hasard des circonstances, je tiens tout particulièrement à vous féliciter de votre couverture poussée, honnête et synthétique à la fois de la crise covid.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis l'un des co-auteur du blog casentleroussi (voir adresse ci-dessous) lancé il y a quelques jours et dont des billets devraient vous intéresser. Nous tentons, entre autres, d'apporter notre pierre à l'édifice contre cette folie sanitaire touchant tous les pans de la société. Si c'est le cas, vous pouvez bien entendu les relayer avec plaisir.<br /> <br /> <br /> <br /> https://casentleroussi.fr<br /> <br /> <br /> <br /> Exemple de billet :<br /> <br /> https://casentleroussi.fr/2020/11/08/la-courbe-eco-sanitaire/<br /> <br /> <br /> <br /> Salutations fraternelles,
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