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L'Oeil du Selen
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21 mai 2023

Réflexion sur la polarisation en temps totalitaire, et sur l'avenir de ce blog

 

J'ai donc délaissé ce blog pendant maintenant presque 6 mois. Il est temps de donner quelques explications et de me situer par rapport à ce blog qui a accompagné 15 ans de mon existence et devrait continuer à le faire.

 

La raison principale pour laquelle je suis en pause concernant mon blog, c'est que pendant 2 à 3 ans de délire covidiste, j'ai eu l'impression que tout avait été dit. Il y a eu une telle éruption de commentaires et de production d'articles et de vidéos dans la sphère de la résistance à tendance « complotiste » que j'ai eu le sentiment que ma « valeur ajoutée » était proche de zéro, et que je me bornais d'ailleurs à les citer, les relayer, les commenter moi-même, et ainsi de suite. Je n'ajoutais qu'un peu de viande, de matière, dans la farce de ce plat riche et roboratif, mais qui pouvait devenir carrément bourratif et écœurant à la longue. Je me suis demandé ce que je pouvais réellement ajouter, apporter, où prendre ma place autre qu'un simple répertoire de liens et de références, ainsi que de ce suivi de crise que je faisais, où je rapportais également les événements relatifs à cette autre éruption qui était celle d'une poussée de fièvre frénétique d'un système autrefois pré-totalitaire et rampant, aujourd'hui ouvertement totalitaire bien que beaucoup continuent de récuser cela en ergotant sur les définitions des termes de dictature, ou de tyrannie, ou de despotisme, en nous expliquant bien comme il faut que tant qu'on ne serait pas tombé au niveau de la Corée du nord, il serait toujours abusif de parler d'autoritarisme ou de totalitarisme. Il ne manque pas de slogans pour abonder dans leur sens : « tout ce qui est excessif est dérisoire », « si tu n'es pas content va donc voir chez Poutine », etc. Il est vrai que le slogan est devenue l'arme ultime de celui qui ne veut pas voir les choses en face, et des autres, dont certains gravement atteints du syndrome du larbin.

 

On en est arrivé à un tel niveau de polarisation qu'il est honnêtement devenu stérile de vouloir encore convaincre. Il y a deux camps, et chacun est consolidé avec les ossements des convaincus.

 

Mais moi, je n'ai jamais voulu être convaincu de rien. Je suis curieux de tout, et je conspue les dogmatiques comme les idéologues. Difficile posture en temps de guerre religieuse...

 

Et même si mon cœur va vers les complotistes, les contestataires et les réfractaires, et même si je hais ce système-machine qui broie particulièrement ceux qui veulent penser de manière indépendante, et même si j'ai pendant cette période trouvé ma place parmi les ennemis complotistes de ce machinisme qui nourrit partout l'inhumanisme, je ne sais pas faire autrement que de voir les écueils dans lesquels chacun peut tomber, et le fait sans cesse, dans chaque camp. Jamais je ne pourrai me résoudre à être complètement des uns ou des autres, pro ou anti, pour ou contre, noir ou blanc. Je ne suis disciple que de la nuance, et même si je mets la subjectivité un poil devant l'objectivité « froide et réaliste » (car conscient de son caractère déshumanisant : l'humain, à moins d'être nazi, a besoin d'adopter des points de vue qui lui sont propres, d'observer le monde avec ses yeux et ses sens plutôt qu'à travers les données d'études et de méta-analyses qui prétendent incarcérer le réel, et qui, au final, retombent invariablement, de toute façon, dans l'escarcelle de la subjectivité de tel ou tel groupe qui a choisi son « camp »), je pense qu'il faut aussi garder une place pour l'observation du réel tel qu'il est, et non tel qu'on le désire, qu'on le fantasme, ou qu'on souhaiterait le modeler. Si la pensée et les rêves participent à orienter le réel dans une nouvelle direction, jamais un individu n'est tout puissant par lui seul, et dès qu'il commence à le croire un peu, il y a ce risque qu'il cherche à se fédérer avec d'autres qui ont la même illusion, et qui voudront faire entrer leur idéal en confrontation avec le vôtre... Regardez ce qui se passe avec les transhumanistes... cela pourra arriver demain avec les libéraux, les zététiciens, les anars, les fascistes, les anti-fascistes, les wokes, les complotistes... pensez au principe de Lucifer, dès lors que quelqu'un essaye d'imposer ses vues, et même si ce n'est pas à vous.

 

Notre monde devrait être une sorte d’œuvre collaborative, et non l'affrontement de néo-tribus voulant imposer leur conception. Ce danger est aujourd'hui on ne peut plus présent, après que les élites démentes et corrompues ont réussi à dresser le père contre sa fille, et le jumeau contre son jumeau, à séparer des couples et à détruire la vie et le travail de millions de gens...

 

Pourtant c'est contre leur anti-oeuvre diabolique qu'il faudrait diriger nos énergies, ce qui veut dire de joindre nos énergies au lieu de les disjoindre. Difficile. Très difficile.

 

Trop sont encore dans la rancœur, la récrimination, la haine. Et on ne peut que le comprendre. L'once de chamane en moi comprend que c'est cela qui doit être guéri... et il sera difficile de ne pas en passer par un sacrifice et par un bouc-émissaire... il faut admettre que nos « élites » se sont assises bien confortablement sur ce trône du bouc, après tout ce qu'elles ont fait contre les populations, et contre l'humanité, pour ceux qui savent le voir... Il faudra donc qu'elles s'en prennent à elles-mêmes si « on » s'en prend à elles... Mais comment obtenir une forme de réconciliation sans cela ? Je ne sais pas. C'est que c'est allé trop loin, et qu'il faudra nécessaire un acte destructeur suivi d'un acte refondateur pour repartir, ou bien, et si cela traîne trop, l'humanité continuera de souffrir, en croyant que l'on veut son bien à travers les résolutions fallacieuses de problèmes inventés comme celui d'un climat qui a toujours évolué en demandant que l'on s'y adapte plutôt que de vouloir le formater à nos désirs technologistes et lucifériens.

 

J'ai vu, pendant tout ce temps, comment on instrumentalisait les espoirs et les peurs, les désirs et les idéaux. Le besoin d'harmonie écologique transformé en écologisme, c'est à dire en un capitalisme peinturé de vert, à travers les fabulations sur le climat et sur le « renouvelable » qui est fabriqué avec des ressources limitées, le besoin de sécurité instrumentalisé à travers des pénuries inventées ou alimentées par l'incompétence ou le calcul des corrompus au pouvoir (cf l'eau française que l'on voulait vendre dans le désert tout en nous parlant de sécheresse exceptionnelle... lors d'un des printemps les plus froids, gris, pluvieux et humides que j'ai jamais vus... sur fond de mégabassines faites pour exploiter des nappes phréatiques apparemment en tension... mais comment gère-t-on l'eau pour en arriver là, au fait ?), déconnectés du réel et de la vie des gens, et insensibles à leur souffrance, les idéaux manipulés à travers la guerre en Ukraine, alias les gentils nazis inclusifs contre les affreux russes arriérés dictatoriaux et quasi-nazis à leur tour...

 

Et ainsi de suite.

 

 

Mon problème avec les dogmatiques, zététiciens et autres fact-checkers

 

Le monde humain a été fortement polarisé par l'enchaînement des crises de ces dernières années, et nous avons pu voir que certains ont systématiquement pris parti pour les « informations officielles ». Appelons-le donc le camp du consensus, pour ne pas dire du conformisme. Un comble pour des gens qui ne cessent de prôner le doute, de l'exiger des autres, tout en ne pratiquant que la certitude.

 

Mais il ne faut pas être surpris. L'humanité forme un ensemble avec des tendances individuelles et grégaires, et pour certains, leur inclination est de se porter gardiens du déjà connu... sauf qu'ils semblent ignorer que le déjà connu n'est qu'un sous-ensemble du réel, et qui est en fait minuscule... ils confondent le savoir humain à un instant donné avec tout ce qui est, et tout ce qui est encore à savoir et à revoir. Et ces gens se sont formés dans leur bulle de filtre, qui a fini par leur faire des marques de bronzage tellement ils sont encastrés dedans... Et elles semblent toutes petites, car c'est tellement étroit qu'à mes yeux il n'y a pas beaucoup de lumière qui passe...

 

Comme exemples de cette obscurité, on pourra rappeler leur tendance à « raisonner » par slogans, idées arrêtées, défense de l'ordre établi à coup de justifications d'une « violence (prétendument) légitime », jamais en retard d'un train quand il s'agit de couvrir le pouvoir jusque dans ses abus. Et si certains le sont à leur corps défendant, parce qu'ils croient à ses bienfaits, à sa bienveillance, parce qu'ils voient dans la science un pilier inébranlable, sans en voir ni les limites, ni les excès, ni les dévoiements toujours minimisés et justifiés par du prêt-à-penser (style : « la science se remet toujours en cause » et blablabla, elle serait donc aussi parfaite et à jour qu'une chose peut l'être, du moment qu'on ferme les deux yeux avec la tête dans le sable pour refuser d'apercevoir son inertie et l'obstination de nombre de ses représentants), certains le sont, clairement, par idéologie ou par intérêt à choisir le camp du pouvoir qui, on l'a vu pendant l'affaire du fond Marianne, les subventionne, en détournant même le principe de fonds qui étaient supposés remplir un tout autre objectif que de consolider des vérités officielles. Stratégie qui signe à la fois la corruption de ce petit monde, et son inanité, incapable qu'il est de résoudre certains problèmes sociaux importants, mais peut-être est-ce simplement car ils n'en ont même pas vraiment la volonté...

 

Tout cela, je ne veux même pas vraiment l'argumenter. Je pense que j'ai assez fait en 15 ans de blog pour déciller les lecteurs, et parce qu'à ce stade, il faut vraiment être idiot ou de mauvaise foi pour ne voir ni la manœuvre, ni la direction générale que prennent les institutions officielles pour se perpétuer dans leur système de corruption, de contrôle et de prédation, où le mépris devient un bouclier contre la prise de conscience, permettant de continuer en toute bonne conscience, pour les maîtres comme pour leurs serviteurs.

 

Parmi les slogans en cours, une mention spéciale pour « le complotisme tue » et... la bien-pensance sauve des vies, donc ?

 

Il n'y a pas besoin de réfléchir beaucoup pour comprendre d'où est venue l'idée de ce slogan, chez des gens imbus de leur sentiment de posséder la vérité, et comment il nourrit un fanatisme, chez ce type de personnes, convaincues de combattre pour le bien, comme le faisaient les croisés ou n'importe quelle armée bien embrigadée ou bien payée.Rien de mieux que le sentiment de combattre le mal, le terrorisme ou des meurtriers pour se comporter en ordures parfaites, allant fliquer ce que les gens pensent, lisent, font, etc. Ils seront bien utiles pour exécuter les ordres d'un pouvoir totalitaire qui ordonne de penser et d'agir d'une certaine façon, et c'est déjà ce qu'ils font. Intéressant au passage de voir comment leur mouvement, à l'instar des wokes, se fracture dans des conflits inévitables. C'est ce qui arrive à tout groupe radicalisé et prétendant détenir une vérité unique et non soluble dans le réel. Car ne l'oublions pas : tout ce qu'ils ont soutenu pendant le délirium covid s'est révélé faux... Et il n'est pas possible de ramer indéfiniment contre le monde réel.

 

 

Mon problème avec les complotistes

 

J'aime les désignés complotistes. Mais il arrive au moins à certains d'entre eux de tomber dans les mêmes écueils que ses adversaires : un sentiment de certitude, par exemple. Et si les anti-complotistes sont parfois, en fait, les premiers à inventer des théories complotistes (on m'a, moi ou d'autres de la même tendance, accusé d'être financé par le kremlin, d'être responsable de nombreux décès par mon anti-science, et ce genre de choses), les complotistes sont souvent les premiers à virer dans la paranoïa et dans un système anxiodépressif qui arrangent bien leurs adversaires, qui ne veulent que les soumettre, voire les abattre. Ce sentiment défaitiste et catastrophiste ne les épargne pas davantage que les zététiciens experts des rapports fallacieux du GIEC (dont ils n'ont pas lu les prémices et les sources sur lesquels ils se basent et qui les contredisent souvent) qui nous promettent sans arrêt l'apocalypse climatique depuis trois quarts de siècle, un coup sur le ton de l'âge glaciaire, et depuis longtemps sous l'angle du réchauffement qui nous transformera immanquablement en crevettes grillées, seule étant posée la question du degré de la grillade. L'éco-anxiété, nouvelle maladie psychique, fait des ravages, autant sur le socle de la certitude zététo-scientisto-réchauffiste, que sur celui de la conviction effondriste et dépopulationniste des complotistes à l'imagination certes souvent juste, mais aussi souvent très fertile et excessivement pessimiste et défaitiste.

 

Et puis, beaucoup de complotistes sont également persuadés de détenir une morale supérieure, ne pouvant percevoir que leurs adversaires ont agi comme ils l'ont fait en croyant, eux aussi, bien faire. Chacun s'empoisonne donc au même puits, mais avec un seau différent. Et chacun avec ses procès d'intention, ses procès en moralité, ses positions pro et anti ceci ou cela, ou ses accusations dans ce sens (« antivax », « antiscience », et allons-y des antéchrists et autres « pro-Poutine », « antifascistes », « anti-racistes », en veux-tu en voilà, en guise d'accusations comme de revendications).

 

Mais ne l'oublions pas non plus : les complotistes ont réellement prédit tout ce qui est arrivé, tout ce qui arrive et arrivera, à la différence des autres qui se contentent du déjà connu. Les complotistes, qu'ils fussent altruistes ou individualistes, ou les deux à la fois, n'ont jamais qu'eu peur de ce qu'on voulait leur faire, à eux et au reste de la population, aux membres de leurs familles et à leurs amis, de ce à quoi on voulait les obliger, etc. Ils n'ont en rien été des égoïstes volontairement ignorants, et tout au contraire, ils en savaient souvent bien plus que leurs adversaires donneurs de leçons (et même s'ils en ont donné aussi), ils en savaient même parfois trop, et ce qu'on peut leur reprocher c'est surtout : 1) de ne pas avoir été du côté d'un pouvoir abusif, 2) d'être parfois allés trop loin dans leurs prétentions. Nul n'est parfait, et leurs adversaires auront joué de leurs excès pour les discréditer, ce qui n'aura pas empêché la nébuleuse dite « complotiste » d'avoir finalement raison sur l'essentiel, quand leurs adversaires continuent de s'enfoncer et de se donner tort sur l'essentiel. Simple constat, que j'estime assez honnête et objectif pour ne pas m'identifier outre mesure à ce groupe dont je fais certes partie, mais avec lequel je ne perds jamais mon indépendance d'esprit.

 

 

 

Mon problème tout court (avec ce blog)

 

Ces faits étant résumés, venons-en donc aux autres faits, concernant cette page.

 

Je suis une personne qui est toujours sur un chemin, et ce chemin, qui est parfois assez funambulesque et solitaire, en équilibre sur différentes positions dont je peux reconnaître les valeurs respectives, mais aussi les torts, prend souvent des virages inattendus. Et c'est tant mieux, mais cela demande donc de savoir s'adapter, changer son fusil d'épaule, accepter des compromis (mais jamais de compromissions), et de savoir aussi temporiser quand c'est nécessaire.

 

Comme je l'ai déjà énoncé, je suis donc passé par une phase circonspecte. J'ai certes choisi, en toute conscience, un camp, qui est donc celui que le pouvoir désigne comme celui des complotistes, des réfractaires et des irresponsables, dont je suis conscient des dérives, des faiblesses, mais surtout de ses forces, et de son élan pour construire un monde qui va de l'avant, au lieu de rester serti, pétrifié et engoncé dans le déjà connu et dans les vérités officielles certifiées par les différents ministères de l'amour, de la paix et de la vérité. Mais j'y cherche encore mon rôle.

 

Peut-être ce rôle est-il fluctuant, évolutif. Peut-être un généraliste comme moi devrait-il juste boucher des trous ici et là, apporter des bras là où il en manque, mais plus qu'un généraliste, je suis d'abord un contemplatif et un penseur, qu'importe ce qu'on peut penser de ma pertinence dans ces domaines. Je suis aussi un créatif. J'écris, j'invente des histoires et des jeux, et j'observe le monde pour en tirer autant de l'analyse que du ludique. Il me semble que, ces dernières années, je m'étais lancé avec ce blog dans des projets qui finissaient par être trop lourds pour moi et à ne pas me correspondre pleinement, à ne pas remplir ce que je souhaitais vraiment, tout en occupant trop de place dans des domaines qui n'étaient pas ceux qui me passionnaient le plus.

 

Qu'on s'entende bien. Observer et comprendre le monde me passionne, et avec le recul, je pense que j'aurais pu ou du faire sociologue : presque tous mes écrits, qu'ils soient fictifs, humoristique ou analytiques, ressortent d'une observation sociologique et psycho-sociologique de ce monde.

 

Mais, et c'est le lot d'une majorité d'artistes, j'ai une tendance à me perdre dans mes rêves et dans mes projets, à être éternellement insatisfait (de moi, de ce que je fais, et aussi du monde), et ce n'est pas nécessairement une tare : c'est aussi un moteur pour mieux faire (même si cela peut aussi, parfois, freiner). Je n'ai pas encore appris à en tirer le meilleur, et j'expérimente encore.

 

C'est ce qui conditionne aujourd'hui largement mon rapport à ce site. Après m'être enrichi de mon propre travail ici pendant plus de 15 ans (bientôt 17), et en espérant avoir pu contribuer autant que possible à enrichir de même mes lecteurs, il est temps de se poser et de se demander qu'en faire, pour y donner le meilleur, encore pour moi et les autres. Je n'ai pas encore trouvé, et suis donc toujours dans ce processus de réflexion. Comme pour mes livres et romans, j'emploie la même « technique » : je laisse le temps m'aider à faire mûrir mes idées et mes projets.

 

 

L'avenir de ce blog (cycles de vie et de renaissances)

 

Quel sera donc l'avenir de ce blog ? Je n'en sais encore rien, mais voici mes idées pour l'instant.

 

Toutes choses et tout être passe par des cycles d'évolution, des crises au sens strict, des phases. Ici, il est question de vie, de mort, de renaissance.

 

https://lesakerfrancophone.fr/la-prochaine-grande-nouveaute

 

Et contrairement à l'ironie contenue dans cet article, je dis cela très sérieusement : la mort n'est pas nécessairement une horreur. Elle est, tout court, une nécessité.

 

Il est donc temps de laisser mourir mon travail, et de le laisser former un humus aussi fertile qui soit. Il a déjà commencé, de son vivant, en semant ici et là des graines. Il continuera, et après une phase de silence relatif (et illusoire, car il y pousse toujours occasionnellement un article, une référence, un bourgeon de quelque chose, juste à l'abri des regards, comme la racine s'étire sous le sol), reprendra et reverdira. Il sera alors temps, sans doute, de revenir aux origines de ce blog.

 

En effet, je n'avais pas voulu, au départ, en faire un blog politique ou d'analyse socio-politique, bien que cela soit intéressant aussi. Mon élan premier était de me questionner sur ce monde, ces mystères, ses secrets. J'étais aussi plus jeune d'une bonne quinzaine d'années, et alors en pleine découverte chamanique, spirituelle, mais aussi de déploiement de ma vie sociale et personnelle. Tout cela, aussi, s'est replié aujourd'hui, comme une fleur qui se protège pendant l'hiver, et avant le retour d'un printemps qui est promis. C'est donc dans cette saison que j'en suis aujourd'hui : il y a eu les origines de ce blog, en pleine lumière de l'été de ma vie, éclatant de découvertes, de joies et même de plaisirs. Puis il y a eu cet automne, si long, que j'ai tellement aimé aussi, qui a été plus sombre en m'orientant vers la découverte de sales secrets humains cachés sous les feuilles. Les complots, oui, et les guerres, et l'ingénierie sociale, et le totalitarisme rampant, et les autres horreurs indicibles. Et puis le monstre est sorti de sa cachette et il est arrivé en même temps qu'un hiver de 2020. Il a fait très froid dans la maison de l'humanité, et certains n'ont pas passé cet hiver. Ceux qui ont bien voulu regarder par la fenêtre et voir ce qu'il fallait voir au travers du blizzard, ont vu les cadavres que l'on traînait, hors de vue, dans la neige et vers des coffres, loin des regards. Ils ont perdu des proches. J'en ai perdu. Pas de l'épidémie, non... mais de l'hystérie qu'apportait le monstre qui la promettait. Et j'en ai été horrifié, et scandalisé. Et j'ai cessé d'écrire. Il m'a semblé qu'il faisait trop froid pour mes doigts engourdis, et qu'assez de monde avait vu pour qu'il soit nécessaire de parler encore. Quand l'énergie manque, le silence est d'or. Il suffisait d'écouter le vent, et l'on savait. Certains se sont bouché les oreilles, mais d'autres, beaucoup, jamais assez nombreux certes, ont écouté, et ils ont entendu. Alors nous avons parlé ensemble, et nous avons dit ce que nous voyions, nous avons dit ce qui était, et cela nous a réconfortés et nous a soudés au milieu de cette horreur. Puis l'hiver monstrueux a peu à peu semblé perdre de son intensité. Le blizzard est retombé, et le brouillard, encore aujourd'hui, s'amincit, promettant à tous ceux qui n'ont pas voulu voir de devoir à leur tour affronter les conséquences de leurs évitements, de leurs hypocrisies. De leurs peurs, et de leurs soumissions.

 

Mon blog en est, lui aussi, à cette saison. Il sent qu'il va reprendre vie, mais il grelote encore dans ce fameux printemps de la sécheresse humide et grise des restrictions que nous promet le totalitarisme qui a pris racine au profit de cet hiver ignoble qui restera dans les mémoires de tous.

 

Mais il sait qu'on ne ressort pas pareil, après une telle épreuve, et que les questions qu'il devra aborder seront différentes, qu'elles seront autres. Qu'elles seront, certainement, plus essentielles et, on l'espère, plus profondes. Plus à la racine des choses... qu'est-ce qui nous pousse, nous humains, à vivre ainsi ? Quels sont les mystères et les magies sous-jacentes aux terreurs de nos vies ? Quels contes aimons nous nous raconter pour continuer à vivre et pour survivre aux hivers les plus terribles ?

 

Il sera, je pense, plus spirituel, peut-être plus philosophique. Peut-être plus littéraire qu'analytique ? Sans doute plus intime, et moins référentiel (moins d'avalanches de liens, plus d'explorations de notre nature mystique et profonde). Des choses que j'ai en moi, mais j'ai tenues étouffées derrière le paravent de mes analyses parfois trop terre à terre. Peut-être aussi que cela m'aidera à écrire, à m'exprimer en tant que moi, et moins en tant qu’œil regardant le monde et prétendant à une objectivité que j'ai toujours sue hors d'atteinte, et que je laisse aux prétentieux du scientisme, définitivement, mais non sans considérer l'intérêt de leur démarche... qui ne vaut rien en soi, mais qui est un bon outil pour critiquer le monde. Moins pour le vivre et pour le regarder en face dans tous ses aspects qui, pour beaucoup, échappent à l'analyse, aux cases, aux besoins humains de catégorisations, de rangements, de jugements.

 

Bref... Ce blog, il va renaître, à son rythme, peut-être en marchant très mal au début comme un nouveau né arrivé au printemps avec un seul parent, mais on ne sait pas qui il sera, une fois plus grand de nouveau, et ce si les aléas de l'existence, de la vie, le lui permettent.

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