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L'Oeil du Selen
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9 juin 2016

Une vision critique du prêt-à-penser climatique, partie 2/3 - analyse de vidéo

J'avais pensé intituler cette série autour du caractère de pseudo-science de la climatologie, tel que dénoncé par un Benoît Rittaud, mais j'ai préféré me concentrer sur la tournure de propagande que le problème a pris au fil des ans, et donc de la manière dont certaines personnes vulnérables à la pensée unique se transforment en petits soldats de cette tendance idéologique. Idéologique car la science qui se trouve cautionner cette discipline est instrumentalisée bien avant de servir de cadre.

 

Certes, les personnes qui avalisent cette idéologie en publiant des études sont des scientifiques, et sans doute des scientifiques honnêtes, mais ils sont prisonniers d'un système qui les pousse, par divers biais, à produire des conclusions en accord avec ce qui est attendu, ce qui est totalement anti-scientifique, et je suis loin d'être le premier à l'affirmer. Pour pouvoir dire cela, il faut souvent se faire entendre au milieu d'un flot d'affirmations climato-béates qui ne font que ressasser le discours courant tout en agressant ceux qui sont sur une autre ligne, ou en déformant ou entachant leurs propos d'accusations souvent puériles.

 

Ce que je déplore est précisément cela : le climat idéologique est pourri, et sous prétexte de l'urgence d'agir – qui demande à être démontrée, ou encore l'efficacité des actions suggérées reste sujette à caution, sans parler du risque de jouer à l'apprenti-sorcier avec un élément clef de notre planète que nous ne comprenons que très mal, quoiqu'on en dise – on est sommé d'adhérer à l’Église du moment, qui est celle du climat.

 

Or, il se trouve qu'au milieu de tout cela, je suis tombé il y a quelques temps par hasard sur une vidéo qui n'était pas inintéressante, et après l'avoir vue, je me suis aussitôt dit qu'il faudrait qu'un jour je m'attaque à ce morceau pour tenter de montrer qu'en fait de vulgarisation scientifique, il ne s'agit que de relayer sur youtube une idée reçue qui ne risque pas de bousculer grand monde, et qui fera bonne figure sur la chaîne.

 

Mais loin de moi l'idée de dénigrer cette chaîne qui, au contraire, a beaucoup de mérites, et je dis cela sans ironie. Il s'agit de la chaîne ScienceEtonnante, dont le contenu me semble d'habitude très intéressant en matière de vulgarisation, et qui vient de se lancer dans une série de vidéos sur les biais cognitifs, justement, dont voici les liens :

 

https://www.youtube.com/watch?v=xJO5GstqTSY

 

https://www.youtube.com/watch?v=fxTxU0Echq8

 

Il est question de l'effet de halo et de l'effet d'ancrage, qui ne sont pas sans rejoindre les sujets régulièrement abordés sur mon blog.

 

Il est particulièrement ironique que cette chaîne présente ces effets, tout en tombant dedans à l'occasion de la vidéo que je vais vous partager.

 

Au départ, ayant découvert cette chaîne par le biais de cette vidéo, je dois avouer que j'étais vraiment sceptique quant à ses contenus, ce qui m'a entraîné à visionner plusieurs de ses vidéos en cherchant la petite bête. J'ai été déçu, le contenu n'est pas mal du tout, en prenant en compte qu'il s'agit de vulgarisation adaptée à youtube (rien de très haute volée non plus, donc, mais ça nous change de la masse de trucs beaucoup plus idiots qu'on y trouve).

 

Vous voyez donc que je suis de bonne foi, avant de vous entraîner dans ma critique de cette fameuse vidéo qui s'intitule « faut-il croire au réchauffement climatique ? » Tout un programme donc, et je ne parle même pas de la relative maladresse du choix des mots qui, déjà, donne le ton, et avait attiré mon attention en premier lieu. En effet, est-il pertinent, en matière de science, de se demander pour commencer s'il est nécessaire de croire à une thèse ? Les habitués du blog apprécieront le champ sémantique de la foi, mais passons directement aux faits :

 

https://www.youtube.com/watch?v=R6eywXdssMw

 

Donc pour commencer, il se présente comme scientifique non-climatologue à qui est souvent posée la question titre, ce qui justifie ce dernier. Soit. Mais malgré cette honnêteté préliminaire, quelle légitimité a-t-il pour autant à traiter cette question ?

 

A ce stade il est tout de même important de rappeler un fait qui est tellement central avec le problème du climat qu'il est pour moi LE problème central de la climatologie.

 

Je me suis laissé aller à dire, comme Benoît Rittaud, que la climatologie est une pseudo-science, et, si l'on souhaite forcer un peu le trait, cela n'est pas complètement faux, mais reste tout de même péjoratif.

 

Je ne crois pas qu'au sens strict, il s'agisse d'une pseudo science, mais plutôt d'une science de la complexité qui va prendre énormément de temps pour mûrir. Cela pourrait même expliquer pourquoi elle est encore si immature, si guidée par des intérêts autres que la science actuellement, comme un enfant qui se ferait balader par des adultes ayant intérêt à se servir de lui.

 

Il y a les sciences dures, dites « exactes », il y a les sciences dites « humaines », qui relèvent plus de l'interprétation et de méthodologies légèrement différentes, et puis des sciences comme l'archéologie, la géologie, que l'on pourrait considérer comme intermédiaires : utilisant la physique, mais nécessitant une certaine forme d'empirisme analytique.

 

Les sciences de la complexité appartiennent à une nouvelle catégorie qu'il reste encore à définir, et qui seront inévitablement multi-disciplinaires. La tendance à ce type de science est relativement nouvelle d'après moi, mais ne peut que se développer, poussée en avant par un constat trop souvent fait : les sciences sont de plus en plus morcelées en spécialités qui ne communiquent pas assez entre elles, s'inscrivant dans un tableau quasi-schizophrénique d'un milieu scientifique ou tel spécialiste ne peut pas comprendre la spécialité d'un autre, et donc, chacun reste plus ou moins dans son coin.

 

Les nouvelles sciences telles que la climatologie (l'écologie est un exemple d'une autre science de la complexité, plus ancienne) sont l'espoir de la science, dans le sens qu'en rassemblant enfin ces spécialistes, elles vont ouvrir de nouvelles perspectives à la recherche et même, potentiellement, à une redéfinition de ce que nous appelons la science.

 

Mais cela pose un certain nombre de problèmes, particulièrement lorsqu'une telle discipline est noyautée et orientée par des courants politiques, et organisée selon des schémas et agendas qui relèvent du politique et pas du scientifique, forçant les scientifiques à rentrer dans un cadre qui n'est ni fait pour eux, ni propice au développement d'une science saine.

 

Puis cela pose une autre question, qui est plutôt troublante : dans une assemblée de chercheurs en climatologie, où l'on rencontre des spécialistes des océans, des spécialistes de la météorologie, des géologues, des glaciologues, des mathématiciens, et j'en passe, tout ce monde coopérant pour créer des modèles, qui est vraiment légitime pour se dire « climatologue » ? Personne ici n'est climatologue. Mais en même temps, si c'est personne, c'est tout le monde, et c'est de nouveau la foire, et ce d'autant plus que l'on travaille non pas sur le réel, mais sur des modèles fonctionnant sur des éléments partiels du réel, tentant de reproduire le fonctionnement de celui-ci.

 

La question est alors : pouvez vous étudier le comportement du corps-humain en disposant et en reliant un tas d'organes sur une table d'opération ? Non. Pouvez-vous le faire en simulant le corps humain dans un ordinateur ? Personne de sérieux ne songerait à faire cela, il y aurait trop de choses qui ne seraient pas modélisables correctement.

 

Or le climat n'est autre qu'un système complexe comme l'est le corps humain.

 

Mieux que cela, sur ce système modélisé, coopèrent des gens dont aucun n'est spécialiste du corps humain, puisque la spécialité n'existe pas, et c'est donc comme réunir un spécialiste du cerveau, un spécialiste des organes génitaux, un spécialiste des viscères, pour comprendre non pas seulement le corps humain, mais la manière dont il vit, la manière dont il s'insère dans le monde.

 

Car rappelons-le, même si nous parvenions à modéliser justement et précisément le fonctionnement de la Terre, nous aurions à peine fait la moitié du travail, car il faudrait encore l'insérer dans le système, lui aussi complexe, dans lequel elle s'inscrit, c'est à dire le système solaire, la galaxie, l'univers... Car la Terre est un objet « vivant », en mouvement dans un cosmos lui-même en mouvement. Analyser ce genre de chose séparément n'a guère de sens. On ne peut pas mettre la Terre sous cloche, ou sous éprouvette.

 

On se rend compte de plus en plus de ce qui était évident dès le début : les modèles ne fonctionnent pas, donnent tous des résultats différents, qu'il faut ajuster en fonction d'a priori potentiellement non fondés, en tout cas complètement arbitraires, et cette façon de procéder est de plus en plus remise en question, comme cela a été évoqué en première partie de l'article.

 

En effet, comment se fier à des expérimentations où l'observateur introduit les données qu'il veut, sans vraiment savoir si elles sont pertinentes ? Voilà le meilleur de ce qu'a produit la climatologie politisée, à ce jour. Et si je crois que cela s'améliorera, cela passe en tout cas par une phase qui risque, à terme, de poser un sacré coup à la crédibilité de cette science encore immature.

 

Ceci étant dit, nous pouvons passer à la vidéo proprement dite.

 

Celle-ci tient en trois points. Le premier se passe de commentaire, puisqu'il est simplement un fait que l'homme rejette du CO2, et que la concentration de ce gaz augmente dans l'atmosphère.

 

Toutefois, le coup de « ça a tellement grimpé que je dois changer l'échelle de mon graphique plusieurs fois » est une astuce visuelle agaçante et peu honnête vis à vis du spectateur... En effet, pourquoi présenter d'emblée un graphique qui ne s'étage que de 260 à 320ppm, si ce n'est précisément pour modifier spectaculairement l'échelle ensuite ? Il aurait suffi de présenter d'emblée un graphique allant de 0 à 500, et cela n'aurait été ni moins clair, ni moins intéressant, et cela aurait été plus honnête... D'autant que ne pas commencer le graphique à zéro accentue l'effet et donne une fausse impression de multiplication du taux de CO2, alors qu'au final, l'augmentation n'est « que » de 50%. Passons, mais ce n'est pas rien, ce genre d'astuce d'échelle étant quasiment la norme, pour faire passer tel message plutôt que tel autre, de la même façon qu'on peut présenter tel chiffre selon telle ou telle orientation d'opinion ou d'idée pour manipuler des gens. Si je m'y connaissais et savais comment utiliser les logiciels pour ce faire, j'aurais pu le démontrer facilement, mais peu importe.

 

 

Ensuite on attaque directement sur l'effet de serre, et alors là, je vous renvoie illico sur la page de pensée unique sur ce point :

 

http://www.pensee-unique.fr/effetdeserre.html

 

A 4'25, l'animateur de la chaîne nous déclare dors et déjà que l'effet de serre tel qu'il est défini est absolument incontestable et qu'il n'existe absolument aucun débat sur sa réalité. Premier couac, puisque l'on sait que la définition de l'effet de serre a été attaquée dès le début du 20e siècle, et vous pouvez au minimum vous référer à la conclusion de la page de pensée unique pour vous rendre compte que rien n'est jamais acquis, et qu'il faut en toute circonstance se méfier des certitudes, surtout lorsqu'elles sont en fait des modèles théoriques, appuyées par des équations mathématiques ad hoc, c'est à dire créées pour appuyer le modèle, et non pour le démontrer, comme cela est affirmé fallacieusement dans la vidéo.

 

On pourra aussi se référer à cette page sur les doutes concernant l'effet de serre :

 

http://www.pensee-unique.fr/doutes.html

 

Car oui, il y a des doutes sur non seulement la modélisation de l'effet de serre, mais aussi sur sa conceptualisation même, à laquelle certains n'hésitent pas à substituer des concepts se basant sur le gradient de température, qui seraient dans certains cas en meilleure adéquation avec les observations, non seulement concernant notre planète, mais aussi Vénus. Certains modèles se passent totalement du principe de forçage radiatif, et il s'agit en fait d'un thème scientifique d'actualité, qui fait encore publier de nos jours. De quoi se méfier réellement des certitudes en la matière.

 

Mais il est vrai que beaucoup sont moins intéressés par la vérité (qui moi, m'intéresse), qu'à diffuser efficacement des messages qui propagent leurs intérêts. Ce qui fait que dès que vous doutez, vous êtes pris en tenaille par la prétendue nécessité d'agir (alors qu'on n'a su déterminer aucune action efficace pour modifier les éventuelles causes d'un réchauffement anthropique, à part d'imposer des taxes, ou de diminuer, peut-être un jour, les émissions industrielles de 5 misérables pourcents, dans quelques pays... arrêtons de rêver) et par l'exigence de vérité. Excusez-moi de pencher pour la seconde, et ce d'autant plus que je ne vois pas comment mettre en œuvre la première.

 

A ce sujet, je ne résiste pas à citer ce passage du site pensée unique, qui contredit totalement ce qui est dit dans la vidéo à propos du calcul de l'effet de serre, et où il nous est montré, image à l'appui, le développement enfantin de l'équation qui permet d'en calculer l'intensité précise :

 

« Nous noterons aussi que, toujours selon Gerlich et Tscheuschner, le fameux réchauffement de +33°C dont bénéficierait la planète du fait de l'effet de serre naturel, résulterait d'un calcul erroné dont le manque de rigueur laisse rêveur un physicien consciencieux mais qui, apparemment, ne trouble pas le sommeil de certains apprentis experts en climatologie. »

 

 

Bon, ensuite on nous explique en quoi le CO2 est un gaz à effet de serre, et ça y est, on voit se dessiner le credo que va nous présenter la suite de la vidéo, ignorant que certains spécialistes de la thermodynamique par exemple affirment que ce n'est pas aussi simple que cela (se référer encore à pensée unique, premier lien, pour ceux qui veulent vraiment creuser le sujet).

 

Mais même en admettant que tout cela soit juste, vers 8 minutes, la vidéo tente d'estimer l'augmentation de température due à l'augmentation de CO2, ce qu'on appelle le forçage radiatif. Et là on est dans le plus grand étalage de fausses certitudes, faussement établies sur la base de calcul qui font bien. Je vous renvoie à ce que je disais un peu plus haut : le climat ne s'appréhende qu'à partir de données multiples appartenant à des domaines différents, peut être sujet à des réactions, ajustements, rétro-actions positives ou négatives induisant elles-mêmes d'autres réactions et rétro-actions, donc il est totalement illusoire et même naïf de prétendre obtenir des résultats précis dans ce domaine, sous prétexte que, selon une théorie, la valeur du forçage serait telle ou telle. Ce qui veut dire que, même si le résultat du calcul est juste, cela ne démontre rien dès lors que le raisonnement est faux, biaisé ou incomplet.

 

Vers 9'30, on a le classique contre-argument opposé au climato-sceptique, comme dans la vidéo de la première partie, si vous vous rappelez, évoquant les cycles naturels en rapport avec le soleil.

 

Comme si c'était le seul argument des sceptiques... Façon de faire croire (à soi-même d'abord, sans doute) que ces sceptiques là sont décidément un peu courts dans leurs idées. Je passe sur le graphique censé démonter ce point, alors que c'est hors-sujet, dès lors que l'on considère que, contrairement à ce qui est fermement prétendu, le principe du forçage radiatif est, lui aussi, loin d'être solidement démontré.

 

Il faudrait encore mentionner que le problème ne se résume, potentiellement, pas à ce fameux forçage radiatif, puisque le soleil ne se contente pas de nous envoyer de la chaleur, mais aussi de la lumière, du vent solaire, des rayons gamma, le tout impactant avant tout la haute atmosphère et la magnétosphère, et pas seulement le sol. On compare donc des choses qui ne sont pas comparables, et on simplifie abusivement des systèmes complexes en les réduisant à des calculs basiques, alors que tout cela s'inscrit dans une multitude d'éléments dynamiques en mouvement, se répondant les uns et les autres à chaque instant. On aboutit a une fausse impression de clarté et d'évidence, qui est l'effet pervers auquel on peut s'attendre lors de toute vulgarisation, a fortiori lorsqu'elle est présentée par un non-spécialiste.

 

La suite est malheureusement à l'avenant. Par exemple, on nous dit qu'à l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère depuis le début de l'ère industrielle correspond mathématiquement une élévation d'environ 1 degré. Encore une fois, dans une approche purement mathématique, le calcul est sûrement exact, mais présenter les choses ainsi ne tient pas debout : si ce réchauffement s'est produit (ce qui est bien possible), il s'est produit au fil du temps (pratiquement au cours de 2 siècles), ce qui d'une part signifie une augmentation moindre que certaines modifications produites par la nature seule, et d'autre part, puisqu'elle s'est produite au fil du temps et non pas en un instant T (ce que pourrait presque laisser penser la présentation dans la vidéo), la nature a très bien pu soit l'amortir, soit la compenser, soit l'accentuer, directement (par enchaînement de cause à effet) ou fortuitement (parce que d'autres phénomènes ont été beaucoup plus influents sur la température), et elle se serait donc perdue dans une masse. Il est certain en tout cas que cette élévation, si elle a eu lieu, est impossible à isoler, n'est pas vérifiée, et ne peut donc être démontrée. S'il apparaît en effet un réchauffement lors de certaines périodes seulement du 20e siècle, entre-calées entre des périodes de refroidissement, le fait est qu'on ne sait pas affirmer à quoi elles correspondent réellement, puisqu'elles ne suivent pas la courbe du taux de CO2. Un fait tellement élémentaire devrait faire douter tout scientifique qui se respecte, étrangement il semblerait que douter soit devenu le dernier des péchés.

 

Comprenez-moi, je n'essaye ni de noyer le poisson, ni de minimiser un phénomène qui est peut-être réel, mais simplement de dire qu'il n'est pas démontrable scientifiquement en l'état de la connaissance actuelle, et au vu des faits dont nous disposons. Le réchauffement dont il est question semble exister, mais le fait est que nous ne l'expliquons pas, et encore moins les périodes de refroidissement très récents (jusque dans les années 70) qui ont eu lieu pendant cette même ère industrielle supposée engendrer un four planétaire global toujours plus chaud.

 

Ce que je dénonce, c'est le manque de précautions prises par toutes sortes de spécialistes proclamés, incluant les messagers du GIEC qui se proclament climatologues, discipline qui, en toute rigueur, n'existe pas. Et cette vidéo ne fait pas exception à la règle.

 

A partir de 10'30, on nous présente par exemple un exemple de rétro-action positive, puis c'est parti, on enchaîne sur d'autres, et on cerne de mieux en mieux l'idée préconçue qui sous-tend la vidéo. Il est particulièrement intéressant qu'autour de 12'30, il commence à citer les rétro-actions négatives, en les assortissant de tournures conditionnelles comme « mais » ou « sauf que », comme lorsqu'il estime que ces rétro-actions là sont difficiles à estimer, comme si les autres étaient aisées en revanche...

 

Il est certes aisé de dire par exemple que les glaciers fondent, idée reçue par excellence, qui certes se vérifie localement et sans doute globalement aussi puisqu'il y a un léger réchauffement constant depuis le minimum de Maunder, au 17e siècle, mais il est bizarrement plus dur d'expliquer pourquoi certains continuent de progresser sans que leur région se soit refroidie ou réchauffée pour autant, comme si, finalement, la nature nous narguait en nous disant : vous voyez, c'est plus compliqué que ça, bande de petits malins ! Sauf qu'on relève toujours les faits qui vont dans le sens de la narration choisie en évitant soigneusement les autres, ce qui est bien pratique et se rapporte à... l'effet d'ancrage présenté sur la même chaîne youtube ! Étonnant, non ? Nous demanderait monsieur Cyclopède.

 

Quoiqu'il en soit, à 13'15, vous avez un graphique des estimations officielles, assorti des observations, qui sont totalement dans la marge la plus basse de ces estimations, ce qui m'a d'autant plus fait sourire pour une vidéo qui essaye clairement de confirmer un a priori (biais de confirmation, autre biais cognitif... vivement l'épisode sur la chaîne...) que ce simple fait, évident à l’œil, n'est pas commenté oralement, accordant tacitement plus de crédibilité aux estimations humaines faillibles ne reposant sur pas grand chose de tangible ni de bien établi, qu'à ce que produit la nature dans les faits. Une scène qui reflète parfaitement l'état risible du prétendu « consensus climatique » actuel...

 

Et pas un mot sur le fait que, dans l'histoire observée de la planète (pas des estimations, mais des faits, une fois encore), ce n'est pas la température qui suit le CO2 et ses évolutions, mais toujours l'inverse, le cas des épanchements humains étant finalement assez spécial ici, puisque ces émanations ne proviennent pas d'équilibrages ou de processus naturels spontanés, mais de nos déversements, qui, si ça se trouve, n'auront aucun ou quasiment aucun impact à long terme, car après tout, qu'en sait-on ? Il semble que la nature sache très bien absorber certains trop plein, au moins dans certains cas.

 

Enfin il est en effet possible que tout cela débouche sur un dénouement catastrophique, je n'en sais rien non plus, mais comme on a de toute façon, aucune vraie solution efficace mise en œuvre ou même simplement qui se profile dans les réflexions, et bien, j'ai envie de dire, tant pis, qui vivra verra, car ça ne risque pas de changer...

 

Bon, et puis à 14 minutes, on a une petite fable de physicien sur les incertitudes, dans le but de les ridiculiser et de prôner le principe de précaution. Sauf qu'analogie n'est pas raison, et en la matière, il aurait mieux valu se demander si, en ne changeant rien au réchauffement, au lieu de savoir exactement où et comment on tombe à l'arrivée, de quel étage on saute exactement ? Est-ce bien du 7e ? Ou est-ce du 10e, du 3e, du rez-de-chaussée ? Voilà où se situe l'incertitude dont il est question.

 

Ce que je pense, c'est qu'on court à la catastrophe, mais pas nécessairement à cause du dérèglement climatique. Je n'ai pas besoin d'étaler toutes les causes environnementales, mais aussi sociales, économiques, humaines, qui font que l'on va au désastre en courant joyeusement (et de plus en plus tristement à mesure qu'on s'en rapproche, mais en accélérant toujours) à notre perte, en tout cas à celle de notre civilisation.

 

Ce qui serait sympa, par contre, c'est qu'on cesse de nous raconter des fables, et qu'on cesse de nourrir l'infantilisation des populations. Il se pourrait qu'à terme, cela aide grandement... Nous pourrions, en effet, admettre la complexité des choses, la beauté de leur incertitude, et arrêter de nous bercer soit d'illusions confortables soit d'un catastrophisme qui nous fait vibrer. Si la fin de la civilisation arrive, elle ne viendra pas forcément du climat, dont il est admis du bout des lèvres, lorsque l'on sait écouter, qu'il n'est qu'un élément déstabilisateur d'un système qui est en équilibre funambulesque permanent, et qui ne demande qu'une pichenette pour capoter complètement. Le climat n'est donc pas un problème, il n'est que le spectre des peurs d'occidentaux s'agrippant à leurs conforts, et craignant de voir le ciel leur tomber sur la tête. La fin de la vidéo ne fait d'ailleurs que confirmer ce constat.

 

La dernière minute est d'ailleurs une ode au progrès scientifique qui va nous sauver de ce péril, autre chimère de notre époque que je ne cesse de dénoncer. On se repose encore sur un deus ex machina, sous prétexte que la science nous a sorti de l'ombre il y a à peine plus d'un siècle avec l'électricité. Qui sait si cette période n'aura pas été qu'un battement de cœur dans l'histoire de l'humanité ?

 

Et oui, je ne cesse de prôner les incertitudes, non pas dans une entreprise de déstabilisation de la foi que les gens se sont construits autour du péril climatique, attitude irrationnelle laissant de côté des périls bien plus tangibles, mais dans une perspective de montrer que l'incertitude est partie intégrante d'une conscience qui chemine et appréhende le monde, laissant abattre au jour le jour ce qu'elle croyait acquis encore la veille.

 

J'ai moi aussi longtemps rabâché toutes ces bêtises sur le climat et le reste, et puis j'ai aiguisé mon esprit critique, ai fait des efforts pour me documenter. Ce n'est pas un don, ce n'est pas un privilège, ce n'est pas une chance ou une obsession, c'est simplement le souci et la volonté de s'informer, d'aller au devant de la vérité, et de ne laisser personne me dicter quelles sont les bonnes croyances, les bonnes idées, la bonne morale. Cela est possible à tout le monde, et en tout cas à tous ceux qui font confiance à leurs capacités mentales, non pas pour les entraîner ou les maintenir dans des illusions, mais pour les conduire sur les sentiers exaltants de la découverte de sa propre autonomie personnelle. Chose difficile dans un monde si vaste où l'arbitraire cherche toujours à gagner du terrain, et il faut reconnaître que c'est plus facile...

 

Enfin bref, faites vous votre propre idée, mais surtout réfléchissez et faites réfléchir, je crois que c'est un point essentiel qui fera bien plus que n'importe quelle poubelle de tri, ou n'importe quelle bonne conscience écolo-climatique. Encore faut-il voir à long terme, dans un monde où l'on ne vit que dans le court-termisme, y compris dans la résolution des problèmes, ce qui n'aboutit qu'à justifier en retour le court-termisme qui les engendre... A bons entendeurs... Portez-vous bien.

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