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L'Oeil du Selen
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25 juin 2016

Morale et modernisme (3/4) Illustrations de propos

Finalement, avant de passer sur ma partie finale sur Krishnamurti, j'ai trouvé matière à illustrer mon propos des deux précédents articles, sur internet.

 

Je vais faire bref, et je vais commencer par le plus énorme.

 

https://fr.sott.net/article/26388-Corruption-du-feminin-les-jeunes-filles-et-les-herbacees

 

Ce texte n'est heureusement pas représentatif du féminisme en général. Il est par contre représentatif jusqu'à la nausée de l'effet repoussoir que je décrivais, dans mon article sur le racisme, ainsi que dans l'article plus philosophique.

 

Je ne vais pas revenir sur ce que j'ai déjà dit sur les effets pervers du militantisme moraliste, et sur la contestation que l'on peut exercer, de nos jours, à l'encontre de toute posture morale.

 

Le texte que je viens de proposer utilise des procédés de rhétorique manipulatoire tellement scandaleux que je le classe dans mon panthéon des trucs les plus immondes que j'ai jamais lus. Remplacez dans ce texte toutes les allusions à ce qui est masculin par des allusions aux juifs, et vous découvrez un extrait d'un Mein Kampf d'un genre nouveau. La logique qui sous-tend le discours n'apparaît nulle part, et est sûrement à trouver dans un vécu difficile connu par l'auteur, à sa décharge. Prétendre que 100% des maux de la Terre proviennent du « patriarcat », assimilé en réalité à la nature et à l'objectif profonds que cache en lui tout homme, et que 0% reste à reporter sur autre chose se suffit à soi-même. Je pourrais prendre n'importe quel extrait de ce texte au hasard en lançant un dé et tomber de ma chaise devant les raccourcis proprement ridicules et infamants qui sont proférés.

 

Cela manque tellement de nuances qu'il n'y aurait plus rien à rajouter, si l'on voulait parodier une telle chose. Ce texte est véritablement le produit d'un esprit malade.

 

Mais c'est néanmoins un texte féministe. Plus précisément de l'intégrisme féministe. Il n'y a pourtant aucun besoin de se réclamer du féminisme, pour décrier formellement l'excision sous toutes ses formes, les dérives scientistes, et autres calamités du modernisme ou de la religiosité bigote.

 

L'homme de sexe masculin y est représenté, sans même aucun argument, comme une évidence qui ne nécessite même pas d'être éclairée, et sans aucune forme de précaution ni de nuance, mais toujours à travers un discours faussement paisible et présentant certaines apparences de la rationalité, comme la source absolue de tous les maux, de tous les torts. Sur tous les plans que l'on puisse imaginer, il a commis absolument tous les torts et toutes les erreurs que l'on puisse imaginer. Il est fondamentalement sadique, dans sa nature propre, et son grand et unique plaisir n'est que de faire souffrir pour maintenir la Femme sous contrôle.

 

Et pendant ce temps, que faisait la femme ? Il faut bien sûr comprendre qu'elle était attachée, enfermée dans sa soumission absolue et sans borne, décrétée par le Masculin, qui est Satan en personne.

 

Le comble étant que l'auteur se réclame implicitement d'une sorte de pensée façon Hypothèse Gaïa (avec des références explicites à « femmes qui courent avec les loups » que je n'ai pas lu, mais dont on ne m'a dit que du bien), pseudo-néo-paganisme moderne, alors que tout son discours est axé sur les péchés de l'homme de sexe masculin, qui serait affecté d'une sorte de tare originelle, façon « pomme d'Adam », nouvelle version judéo-paganisée du mythe de l'Eden. Insulte suprême à toute la mentalité païenne, qui malgré toutes les tares qu'on puisse lui trouver, n'a rien en commun avec ce tissu de manichéisme sur-boosté. Mais il serait bien trop long et inutile de réfuter chacune des inepties affirmées ou sous-entendues dans ce texte qui ne relève, en fait que d'une idéologie politisée, et de ce fait, frappé de la même infamie que ce qu'il croit dénoncer de cette manière si implacable.

 

Un tel texte, tout caricatural qu'il soit, est comme je l'ai dit, représentatif de l'esprit de division qui finit par s'installer dans tous les courants militants moralistes. Il ne renvoie jamais à autre chose qu'à une séparation, qui est celle-là même qu'il ose prétendre corriger. Il l'alimente avec toute la mauvaise foi qui est à sa disposition. Il dénonce, il « décrypte, il accuse.

 

Tout ce qui est à l'image de l'auteur est raison. Tout ce qui ne l'est pas est le Mal.

 

Vous me rétorquerez que c'est aussi ce que je fais avec ce texte, et précisément, c'est bien cela qui pose problème avec ce genre de réquisitoire moraliste. On ne peut que les ignorer complètement en les traitant par le mépris, ou se pencher sur leurs effluves puantes, en se mettant à leur niveau, comme j'assume de le faire ici pour les besoins de mon propos.

 

Dès qu'on est positionné sur la morale, on ne peut plus qu'accuser, culpabiliser. On entraîne alors l'autre dans ce registre, qui est obligé de se défendre, se justifier, laver sa conscience. Il est très difficile d'y échapper. En décidant de contrer ce ramassis d'injures polies faites à un genre que constitue ce texte, je ne pouvais pas me situer sur un autre registre.

 

Il est utile de préciser à ce stade que je ne me sens aucunement concerné par tout ce qui peut être dit dans ce texte. Jamais je ne me suis senti appartenir à une caste patriarcale qui opprime, et s'il est vrai que j'ai parfois nourri une image illusoirement positive de moi-même, c'est ce que nous faisons tous. Il m'est en effet arrivé de me comporter en salaud, à ma propre surprise et à mon corps défendant, car cela me correspond très peu, et d'ailleurs ces occasions furent rares et toujours choquantes, peut-être plus pour moi-même que pour autrui, même si je ne peux vraiment l'affirmer.

 

Quoiqu'il en soit, à ces moments là, ce n'était que moi et rien ni personne d'autre, qui agissait. Je n'étais pas l'émissaire des valeurs et attitudes d'un patriarcat-Satan ou de je ne sais quoi d'autre. Je refuse de me cacher derrière ce genre d'excuse, comme je refuse que ma méchanceté passagère soit mise sur le compte d'un Masculin foncièrement mauvais. Il serait intéressant de préciser que ces occasions ont presque toujours été provoquées par des femmes. Devrais-je alors en tirer une généralité, et prétendre, à l'instar de l'auteur, que tout le tort du monde est en réalité causé par les manipulations causées par les femmes, ces êtres machiavéliques et sataniques qui font croire aux hommes qu'ils sont si vils ? L'auteur s'autorise bien ce type de raisonnement, et ce sans même se donner la peine de présenter les faits et les arguments qui conduisent à ces implications. Un véritable procès en sorcellerie.

 

L'une des raisons, aussi, pour lesquelles je répudie le féminisme avec toutes les autres formes de moralisme, est que, bien qu'il a pu, et peut encore m'arriver de friser moi-même ce moralisme, j'affirme qu'il ne s'agit de rien d'autre qu'un de ces répugnants conditionnements qui nous affecte tous.

 

On me dira sans doute que ce conditionnement précis est utile et bon, et je répondrai que j'ai déjà expliqué en quoi cela est faux, et même bien au contraire.

 

Peut-être est-ce, encore une fois, ma particularité autistique, mais ma forte sensibilité (dont je conçois qu'elle ne se voit pas au premier degré dans mes textes) me repousse au large de ces agressions culpabilisantes.

 

C'est que j'expérimente en moi tous les dégâts qu'elles sont à même de produire, et aussi parce que je ne me sens personnellement affilié absolument à aucune catégorie fermement bornée. Ainsi suis-je certes un homme, mais je suis passé par une brève phase de féminisme aux alentours de l'adolescence, pour des raisons d'affinité personnelle avec ce courant, et aussi pour cause de conditionnements sociaux. L'idéologie féministe (qui n'est pas une philosophie, mais bien une idéologie purement politique) trouvait en moi un écho, un espace dans lequel résonner. Je me trouvais en adéquation avec ces idées, simplement car je ne me sens pas pleinement homme, ayant une conscience aiguë de mes aspects féminins. Je me retrouve d'ailleurs toujours spontanément dans des groupes et activités qui rassemblent surtout des femmes, comme les soins naturels, mais d'une manière générale, mon affinité, sans doute de part ma sensibilité, a toujours été repoussée par le purement viril.

 

Pour autant, je ne tolère pas ces distorsions que l'on répand sur le masculin, qui est une force de vie tout aussi nécessaire que le féminin. J'en ai marre des ces assertions assommantes sur l'idéal du matriarcat, la prétendue primauté de la responsabilité du féminin dans l'existence même de la vie et de la conscience, la douceur féminine (je suis bien plus doux que certaines femmes que j'ai rencontré), l'énergie féminine, et tout ce blabla new age vendeur. J'ai vu des femmes faire souffrir, j'ai vu des femmes être dures, menaçantes, manipulatrices, tordues, parfois vicieuses, parfois nymphomanes, mythomanes, kleptomanes. J'ai connu des cas d'agressions pédérastes commises par des femmes, et ne mentionnons pas le laisser-faire, les encouragements. Ne parlons pas non plus de la tendance bien commode de certaines femmes à jouer les éminences grises, puis à se décharger de toutes les responsabilités sur le Satan Masculin.

 

Oui, j'ai vu tout cela, parfois même est-ce moi qui en ai été la victime, et pourtant, j'aime toujours les femmes, et ne me permets pas d'en tirer des généralités qu'un Hitler ne renierait pas. J'ai seulement perdu quelques illusions, et c'est bien. Cela m'a permis de devenir plus lucide, plus humain, de cesser de répéter des inepties et de me faire le relais de caricatures sur les genres.

 

Seulement voilà, ces textes, ces Bibles et ces Corans pseudo-animistes (un comble qui me met vraiment hors de moi) qui répandent la Sainte parole Féministe, on en trouve encore un peu partout, de différentes sortes. La majorité sont beaucoup plus subtils, sans être pour autant plus sains.

 

Je l'ai dit dans mon précédent article, si l'on suit l'idée que des valeurs artificielles ont remplacé les principes, des femmes bien intentionnées se font les porte-voix de ces discours qui sonnent l'entame d'un monde de plus en plus dépersonnalisé et aseptisé où, sous couvert de quelques astuces de novlangue, on vantera une diversité et « les différences », alors que ces choses auront disparu, dissoutes dans une immonde soupe relativiste où tout se vaut puisque tout se ressemble.

 

L'homme pourra porter la jupe et la femme la cravate, et ce fait futile sera le véritable aboutissement du féminisme, en même temps que la marque de la frivolité de celui-ci, suivant un angle de vue spirituel. Avoir détruit aussi bien le masculin que le féminin, alors même qu'ils n'existaient déjà pas vraiment, hors des cauchemars traumatiques de quelques convaincu(e)s, en réalité embrigadés dans un système, sera le triomphe de ces prêtres et prêtresses d'un monde borgne et manchot.

 

Faut-il que la femme touche un salaire égal à l'homme ? Sûrement. Faut-il que la femme soit également représentée dans les gouvernements ? Peut-être, encore faudrait-il réfléchir, pour répondre plus justement à ces questions, aux problèmes causés par la discrimination positive, qui sont en bien plus grand nombre que ceux qu'elle résout. Il faudrait aussi se demander s'il est bien pertinent de vouloir ériger la femme en « égale » (c'est à dire en fait en identique) de l'homme, quand celui-ci serait si entaché par les tares incommensurables que l'on dit. Sans parler de réfléchir à la notion même de gouvernement, dans le contexte du post-modernisme. Mais je ne veux pas trop m'étaler sur ce point, dans un article qui se veut surtout illustratif, alors passons plutôt directement au lien suivant :

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/londres-la-ville-dont-le-maire-est-182115

 

Le ton est réactionnaire, le style nettement moins retenu que dans le lien précédent. Je retiens surtout que tout cela est nettement plus authentique et moins hypocrite. Point de décorations « idéologistes » pour défendre un point de vue qui n'est que celui du droit à être ce qu'on est, quitte à devoir passer par une période d'affirmation. Ce genre de discours amoral, qui accepte la vie telle qu'elle est, est rudement plus difficile à faire passer, pourtant, que le texte précédent qui malgré toutes ses outrances, est lisse, presque caressant (féminin ?), et utilise même la maladie pour mieux faire passer un propos pourtant sans aucun rapport, permettant de faire croire qu'il existe un lien logique entre la nature tout court et la nature féminine (quand bien même elle serait affligée d'une maladie, dont on ne sait pas l'origine, et qui, si l'on suit certaines traditions païennes, pourrait indiquer un manque d'attention envers soi-même, ce qui, aux esprits avisés, sonne comme une inclination tout à fait féminine), qui n'existerait en revanche apparemment pas en ce qui concerne le masculin, tarte-à-la-crème par excellence du féminisme hippie. L'homme n'aime pas les animaux, vraiment ? Non mais qu'est-ce que c'est que cette connerie...

 

Mais revenons justement à ce second lien. On voit bien comment l'auteur s'oppose à un féminisme envahissant. Quel que soit le caractère désordonné de ses arguments, tous ont une légitimité, et même si je ne suis pas d'accord sur tout, je lui reconnais un certain courage de se confronter ouvertement à un discours dominant, sans chercher à arrondir les entournures, là où le premier discours était en revanche entièrement sophistique, cherchant à convaincre, à se concilier le lecteur par toutes sortes de détours rhétoriques dépourvus de tout enchaînement logique propres à les soutenir, ceci étant compensé par le moralisme implicite qui tire le lecteur par la manche... Cela s'appelle de la manipulation.

 

Or, un lieu commun des revues de psychologie (dont on voit bien que la cible marketing privilégiée est « la femme » en général) est de parler du pervers narcissique à toutes les sauces. A noter qu'à l'instar des pratiques rhétoriques utilisées dans le texte du premier lien, il s'agit pratiquement toujours de « le pervers ». Ce procédé qui consiste à insister sur le caractère supposément masculin de toute forme de vice est d'ailleurs intéressant, en ce qu'il constitue une insinuation à mettre en parallèle avec la tendance qui s'étend d'année en année, qui consiste à féminiser des mots qui étaient neutres ou sans genre défini, sans aucun égard envers leur harmonie scripturale, ce qui personnellement me dérange. Ainsi les mots comme « auteure », aberrations monstrueuses qui s'apparentent à des barbarismes, prennent sur eux de compenser le préjudice moral subi par des générations de femmes opprimées, faisant payer à la langue les « torts du patriarcat », le tout se traduisant par un saccage hideux de la langue. Où le beau et l'équilibre se trouvent une fois de plus, comme dans l'art dit contemporain, l'architecture actuelle, et toutes les formes perverties de l'art, appelées par exemple art conceptuel, ou art « moderne », sacrifiés sur l'autel d'un moralisme qui n'a d'égal que le politiquement correct qui lui sert de base idéologique. Jamais on est dans le sage, le beau et le vraiment bon, toujours l'on est dans la posture morale, le « raisonnable », les multiples visages d'une repentance interminable qui oblitère notre vision et biaise notre jugement. Autant d'autres raisons de rejeter le moralisme moderne, avec sa première ministre, le féminisme. Ou devrais-je dire ministresse pour ne pas mériter la guillotine ? Par chance, je mourrai avant de voir l'aboutissement de ce genre de projet, ou bien le système s'écroulera de lui-même avant d'avoir enfanté les pires versions de ces monstres. Optimisme, quand tu nous tiens.

 

A force, donc, d'en lire sur ces sujets, on trouve des définitions si étendues qu'on finit par conclure que tout homme qui se respecte est au moins un peu un pervers narcissique. Que la virilité équivaut à la perversion narcissique, en sachant que la perversion narcissique s'appuierait sur une manipulation mentale, de l'ordre de l'intellect, mais s'appuyant pourtant sur les faiblesses émotionnelles de la victime.

 

Est-ce d'ailleurs vraiment pertinent de différencier catégoriquement manipulation mentale et manipulation émotionnelle ? Mais c'est un autre débat, toujours est-il que ces idées communément répandues tendent à faire passer les hommes dans leur ensemble pour des salauds. Dans le meilleur des cas, des salauds qui s'ignorent. Et plus ils s'ignorent, plus on peut les en convaincre. Plus leur position sur le sujet est fragile et leur caractère malléable, plus on se les conciliera. De sorte que les pires salauds resteront toujours des salauds, et que ceux qui n'en étaient pas, ou pas spécialement, se verront affligés des torts des premiers. N'est-ce pas une correcte peinture de ce que ferait un pervers narcissique ? Ou faut-il ici que j'écrive, une perverse narcissique, pour satisfaire à la rectitude linguistique nécessaire à un égalitarisme propre ? C'est qu'on n'est pas nécessairement égaux que dans les vertus, n'est-il pas ?

 

Le point où je veux en venir est qu'à un discours stigmatisant correspond une réaction d'égale violence, presque comme une loi de la nature, presque comme la gravité ou le principe d'Archimède. A force d'agiter le spectre du patriarcat et de distordre toutes les composantes culturelles pour complaire à une idéologie du moment, on n'en finit plus de dresser des barrières entre les gens. Cela participe exactement de ce qui a été dit dans mes précédents articles, aussi arrêterai-je là sur ce point.

 

 

Un dernier lien pour en finir :

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-verite-a-marteler-l-182110

 

Il est bon, en effet, de le répéter, puisque dans tous les discours moralisateurs, même d'une finesse et d'une pertinence bien supérieure au texte caricatural que j'ai soulevé plus tôt, on finit par rencontrer cet amalgame, ou un autre du même acabit. Toutes les précautions oratoires de Chems Eddine Chittour, penseur admirable qu'on ne peut soupçonner d'avoir un parti pris raciste, illustre bien à quel point nous évoluons en plein territoire de la police de la pensée.

 

Je l'ai raconté dans mon premier article : parlez d'une dérive concernant certains musulmans, et il y a une forte chance qu'on vous tombe dessus pour vous asséner que vous insultez toute une communauté d'êtres humains. Un milliard 700 millions, m'a-t-on dit à cette occasion. Vraiment ? Est-ce qu'un milliard 700 millions de musulmans cautionnent vraiment les dérives scientistes et prosélytes de certains extrémistes ? Dans ce cas alors, il faudrait peut-être vraiment que je revois mon point de vue sur l'islam... Heureusement que je ne suis pas stupide et que je ne crois pas un mot de ce qui m'a été dit à ce moment là. Heureusement que, depuis l'enfance, je fréquente des musulmans qui n'ont rien à voir avec cela, et qui seraient probablement consternés de lire pareil propos. Sans quoi...

 

Sans quoi il me serait très facile, à cause du zèle de cette personne, de basculer du côté sombre de l'islamophobie. Et je crains que cette personne bien intentionnée n'ait atteint ce résultat plus d'une fois avec d'autres, moins bien assis en eux-mêmes, ce qui corrobore exactement ce que j'ai déjà abondamment argumenté : en combattant contre le racisme, elle ne fait que l'alimenter.

 

Mais même d'autres, dotés d'une pensée plus fine et d'une susceptibilité moins exacerbée, pensant œuvrer en toute conscience pour une cause, peuvent aboutir au même résultat, du moins c'est ma conviction pour y avoir assisté. J'ai vu des gens se mettre à douter, après un échange avec ce type de personne. Mais douter, dans le sens inverse de ce que la personne propageant la bonne parole croyait induire. Beaucoup de personnes, sans pour autant être têtues, détestent être prises pour des cons à qui il faut dire quoi penser. Ces personnes n'ont pas nécessairement un avis tranché sur les choses, et se bornent en général à vivre leur vie sans faire d'histoire, jusqu'au moment où, comme ils ne sont dans aucun camp, quelqu'un vient leur apporter la bonne parole, à coup d'arguments plus ou moins bien sentis. Ils ressortent dans la discussion avec le sentiment légitime et d'ailleurs plutôt bien vu, qu'on a voulu leur faire entrer quelque chose dans le crâne.

 

C'est que c'est exactement ce qui se passe. Les zélateurs des bonnes causes, des bonnes intentions et des bonnes pensées, qui propagent la bonne parole, sont les agents d'une idéologie au sujet de laquelle ils sont, en toute innocence, persuadés qu'on ne la leur a jamais implantée.

 

Pourtant, le féminisme, le racisme, tous ces trucs là, sont bien des délires de notre époque. Ces termes sont apparus en même temps que les idéologies qui les utilisaient, un peu comme une novlangue inversée où l'on ajouterait des termes plutôt que d'en enlever, mais toujours dans le but d'implanter ou d'ôter une idée dans la tête des gens.

 

Et même si tout n'était pas rose par le passé, avec les colonies ou l'esclavage, et qu'en effet nos sociétés modernes sont encore imprégnées des conséquences de ce passé (qu'il ne faut pas oublier), au moins n'était-on pas soumis à ce genre de moralisme. C'est que les gens de ces époques subissaient le martèlement religieux... que ce nouveau moralisme a précisément remplacé. Le moralisme que je dénonce ici n'est donc rien d'autre que la survivance du prosélytisme et de la bigoterie de cette époque, et j'entends bien pouvoir dénoncer les deux !

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