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L'Oeil du Selen
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2 juillet 2017

Valérie Bugault, Jean Rémy et l'économie schizophrène

Mon propos sera ici simplement de commenter une interview de Valérie Bugault et Jean Rémy, publiée sur le blog « Vers où va-t-on ? »

 

On trouve aussi des informations sur Valérie Bugault sur le saker francophone :

 

http://lesakerfrancophone.fr/interview-de-valerie-bugault-sur-pravda-ru

 

L'interview en question se trouve sur ce lien :

 

http://versouvaton.blogspot.fr/2017/06/valerie-bugault-et-jean-remy-du-nouvel.html

 

Je n'ai pas lu le livre (et je me garde bien de lire sur l'économie, qui est un sujet qui m'horripile et m'horrifie, j'ai sans doute tort mais c'est comme ça, j'aimerais mourir d'autre chose que d'ennui, l'économie me semble plus un sujet symptomatique de notre époque que très révélateur en lui-même, quand je vois toutes les interprétations contradictoires que l'on peut tirer de cette « science »), mais l'interview m'a parue tout à fait intéressante, et ça m'a suffi pour vouloir produire un commentaire.

 

Mon opinion sur l'économie (dont on se fiche, mais c'est pour me situer dans le sujet) est que c'est un domaine du chaos plus ou moins organisé qui semble focaliser énormément l'attention de beaucoup (trop) de personnes, quand on regarde le doigt au lieu de regarder la lune. L'économie ne m'intéresse pas en soi, parce qu'à notre époque, elle est clairement trop déconnectée des réalités, et en même temps sert trop à focaliser l'attention sur elle. Et si c'est le cas, c'est bien que quelque chose ne va pas. L'économie ne devrait être qu'au service d'une société, et pas être en soi une entreprise, une prétendue science, tout cela finalement pour dissimuler la spéculation et tout ce qui s'ensuit. Les romains avaient, à n'en pas douter, un certain bon sens à interdire l'excès d'usure comme un crime.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Usure_(finance)

 

Si l'économie a pris tant d'importance, c'est pour moi le signe patent d'un dysfonctionnement. Une sorte de pathologie de la spécialisation. C'est comme si, chez vous, vous ne pensiez à chaque instant qu'à la consommation de l'électricité et à comment la régir, comment en tirer un bénéfice, l'optimiser quitte à en générer des effets de bulle et donc des coupures de courant occasionnel. C'est un usage inadapté et obsessionnel de vos ressources, qui ne sont là que pour rendre pratique l'habitation de votre logement.

 

Tout l'intérêt de cette interview est justement qu'elle donne quelques clefs pour resituer l'économie dans une perspective plus naturelle.

 

« Malgré ce défi, le livre se lit avec beaucoup de facilités. Il y a de nombreux rappels historiques ou sémantiques. Les auteurs prennent le temps de poser les mots, de les définir avec précisions, de déconstruire le sens orwellien où le système actuel les a parfois plongé. 

 

(…)

 

En moins de 200 pages, ils nous font revisiter l’architecture actuelle de nos sociétés, les glissements insidieux qui la transforment jour après jour en toute opacité comme le fait économique qui prend le dessus progressivement sur le fait politique, la disparition programmée des États au profit d’un totalitarisme marchand assumé. »

 

Quelle surprise y a t-il à réaliser que, dans le domaine de l'économie comme dans tant d'autres, le système a imposé sa novlangue et même sa double-pensée, dans le but non-avoué d'empêcher de réfléchir au sujet ? Aucune. C'est le contraire qui serait étonnant, surtout que l'économie est au cœur du système, je dirais même que c'est le cœur du système, et c'est en ça que l'on peut se dire qu'il y a un dysfonctionnement suprême.

 

Car faut-il manger pour vivre ou vivre pour manger ?

 

http://cafes-philo.org/2013/02/faut-il-manger-pour-vivre-ou-vivre-pour-manger/

 

Le sujet est éminemment économique, et ce n'est pas pour rien que Molière en avait développé toute une scène de « L'Avare » :

 

http://www.toutmoliere.net/acte-3.html

 

« VALÈRE.- Est-ce que vous avez envie de faire crever tout le monde ? Et Monsieur a-t-il invité des gens pour les assassiner à force de mangeaille ? Allez-vous-en lire un peu les préceptes de la santé, et demander aux médecins s’il y a rien de plus préjudiciable à l’homme, que de manger avec excès.

HARPAGON.- Il a raison.

VALÈRE.- Apprenez, Maître Jacques, vous, et vos pareils, que c’est un coupe-gorge, qu’une table remplie de trop de viandes [5]  ; que pour se bien montrer ami de ceux que l’on invite, il faut que la frugalité règne dans les repas qu’on donne ; et que suivant le dire d’un ancien, il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger [6] . »

 

 

On comprend tout à fait pourquoi on peut vouloir aménager l'économie, dans le but d'aider à la prospérité générale ou particulière, et il n'y a sans doute rien de mal à cela, en soi. Le problème survient lorsque celle-ci évolue dans une sphère irréelle, déconnectée du monde physique et fini, comme simple caution donnée artificiellement à l'idéologie de la croissance. Et qu'il n'y a plus de limites aux inventions servant à se dissimuler les limites du monde et de ses ressources, en travestissant cela par des masses illimitées d'argent fictif, d'argent-dette, d'argent sorti de nulle part.


À cet égard, je recommande bien sûr la fameuse vidéo de Paul Grignon sur l'argent-dette, un classique :

 

Vidéo youtube : L'argent dette de Paul Grignon

 

Il en existe également d'autres versions, ici une version longue, sur cette chaîne :

 

https://www.youtube.com/channel/UCO11J3d5oYgUAOQT_ikeN4A/videos

 

 

D'abord, Valérie Bugault nous parle d'une transition du droit (et pas seulement en matière d'économie), sorte de négation insidieuse de ses principes fondamentaux, qui a eu lieu à partir de Maastricht. Quelqu'un pour s'en étonner encore, dans la salle ?

 

Le silence.

 

« Dans ce contexte de changement radical récemment imposé à « l’esprit des lois » tel qu’il existait précédemment, l’idée d’intituler notre livre « Du nouvel esprit des lois » m’est dès lors apparu nécessaire : il s’agissait de se dresser contre ce « nouvel ordre » imposé par des forces anonymes et extérieures à des peuples inconscients. J’ai voulu, par-là, dénoncer l’imposture de ce nouvel ordre qui sévissait dorénavant en montrant que ce qui avait subrepticement, autant que radicalement, changé récemment pouvait à nouveau être à son tour modifié dans un sens beaucoup plus positif et constructif pour les peuples et pour l’avenir de l’humanité. »

 

Voilà un esprit que je ne saurais que saluer. En ce qui concerne « les peuples inconscients », je dirais surtout, des peuples maintenus dans l'ignorance et l'inconscience, comme toujours tenus écartés des décisions, des lois, de tout ce qui le concerne, en vérité. On en voit le résultat avec le brexit et autres remous de la surface européenne, qui cachent des mouvements de profondeur qui ne demandent qu'à émerger.

 

On nous parle ensuite d'une nouvelle conception du droit, d'inspiration anglo-saxonne, et qui serait une imposture.

 

« Il s’agit d’une imposture car de façon radicale, fondamentale, le droit pour être et rester du « droit », ne peut pas dissocier la technique de ses finalités : en décider autrement revient à utiliser des termes vides de sens pour désigner tout et n’importe quoi. C’est précisément ce à quoi on assiste actuellement : un monde orwellien dans lequel les termes n’ont plus de sens et ne servent donc plus à communiquer, le langage perd lui-même ainsi son utilité sociale. »

 

Chose que l'on constate dans toutes sortes d'autres domaines que le droit ou l'économie. On l'a déjà vu par ici, mais il conviendrait de rentrer un peu plus dans les détails, pour voir à quel point ce néo-langage sans utilité sociale participe à la dissolution des liens. Mais restons concentrés sur le sujet, pour le moment.

 

 

« S’agissant des économistes, on assiste, peu ou prou, à la même désynchronisation entre les techniques et les finalités : cette dissociation a été opérée à la faveur de l’abandon de la politique économique au profit de la prétendue « science économique ». Il est ici question, comme en matière juridique et comme dans tous les domaines de la société, de « dissociation », de parcellisation des connaissances.
Cette méthodologie de la parcellisation des connaissances, trop systématiquement suivit dans tous les pays occidentaux pour pouvoir être considérée comme le résultat d’un « hasard malheureux », induit un manque cruel de vue d’ensemble et finalement une incapacité intellectuelle globale à comprendre son environnement pour tout le monde. Les « savants » sont transformés en « sachant » : ils maîtrisent tous les détails et ignorent l’essentiel qui est le tableau d’ensemble.


En un mot, les experts de tout bord sont malheureusement des individus qui savent tout sur rien. Nous vivons actuellement dans une ère d’imposture intellectuelle généralisée. »

 

Je m'arrête ici sur un terme important : dissociation, pour évoquer la spécialisation (parcellisation).

 

Le choix du terme me paraît particulièrement bien vu. L'hyper-spécialisation actuelle dans tous les domaines, et en particulier la science, est invariablement présentée comme une sorte de mal nécessaire. Le découpage des disciplines en spécialités permettrait, prétendument, une performance inégalée. Cela peut être vrai jusqu'à un certain point, pourtant on en discerne de mieux en mieux les limites, et il me semble aller sans dire qu'aucune amélioration de la société humaine ne pourrait survenir sans dépasser ce paradigme délétère.

 

La parcellisation fait que les spécialistes ne peuvent que difficilement communiquer entre eux, voire pas du tout dans certains cas, ce qui nuit en réalité à l'efficacité de la science, comme à la compréhension du monde et de la société. Cela est le résultat, non pas d'une évolution naturelle de l'humain, comme on le croit trop souvent, mais bien d'un choix à l'intérieur d'une société, qui promeut l'excellence dans un domaine (à travers nos approches universitaires, nos systèmes de notation, nos diplômes « avec mention », etc.). Il s'agit de politique, il s'agit du fruit d'un système de financement impensé à l'échelle globale. Le but étant de faire sortir des universités les meilleurs savants, c'est à dire les plus excellents dans leurs domaines particuliers, mais totalement handicapés intellectuellement quand il s'agit de voir globalement : une sorte d'autisme financé par la société. Et l'on s'étonne de voir ce mal progresser. Ayant moi-même des traits autistiques, je me demande toujours si la progression (peut-être apparente, mais sûrement réelle dans une certaine mesure) de l'autisme, ne serait pas le résultat – plutôt que des vaccins, des médicaments ou de la pollution – d'une direction générale prise par la société occidentale, en terme de diminution du lien social, de dévalorisation de l'humain en tant que tel – cet être organique répugnant – et d'hyper-spécialisation. Il faudrait voir... est-ce que l'autisme progresse autant dans des régions où la vaccination et la médicalisation sont les mêmes que chez nous, mais les valeurs sociales différentes, par exemple ?

 

https://www.psychisme.org/Clinique/Schizophrenie.html

 

« Il ne s’agit pas d'une forme de personnalité acquise, mais d’une maladie multifactorielle qui survient sur une personnalité préexistante et qui produit de profonds remaniements. Elle provoque une pathologie sévère et chronique associant, dans des proportions variables, dissociation, autisme et expérience paranoïde. »

 

Dans l'état actuel des connaissances, la schizophrénie ne serait pas une pathologie acquise, par contre, son origine serait multifactorielle. Tiens donc ?

 

La dissociation et l'autisme tiennent un rôle dans la schizophrénie. Tout comme la paranoïa, qui elle aussi me semble montrer des signes de progression assez évidents, pas forcément dans sa dimension pathologique au sens strict, mais encore une fois en général, et puis après tout, où se situe exactement la frontière entre pathologie et normalité ? Qui peut la tracer ?

 

La dissociation, donc, est liée à des troubles d'ordre chronique. L'humain étant adaptable, il s'adapte éventuellement par de nouvelles conformations mentales, à la société dans laquelle il vit, au monde qu'il habite. Si cette société encourage la dissociation, l'humain va immanquablement produire des dissociations dans son esprit, à un certain degré, c'est à dire la séparation d'éléments mentaux censés aller tous ensemble.

 

J'ai souvent dit que notre société porte atteinte à la santé mentale humaine (et j'ai un article à l'état de projet sur un autre aspect de ce phénomène), en voici un exemple très concret. Il faut savoir que la dissociation provoque un état de coupure avec ses émotions, possiblement de difficultés empathiques, et donc potentiellement de brisure de lien entre l'individu et son entourage : la dissociation, au sein des disciplines que la société promeut, encourage la dissociation de l'individu qui les pratique et, au-delà, porte le potentiel de scinder la société.

 

J'avais déjà publié ce genre de données :

 

http://www.aladom.fr/blog/jeunes-et-vieux-de-plus-en-plus-isoles-et-pourtant-des-solutions-existent-647.html

 

http://www.bfmtv.com/societe/l-isolement-en-augmentation-touche-de-plus-en-plus-de-jeunes-1067007.html

 

 

Ainsi, le droit serait-il fautif, ou suit-il seulement un mouvement qui est celui, global, de la société ? De la poule et de l’œuf... Mais il faudra bien songer à stopper ce mécanisme mortifère... avant qu'il ne soit trop tard. Car pour comprendre ce mal, il faut être encore capable de faire des liens entre les choses, comme je viens de le faire... Or c'est précisément ce qu'empêche la dissociation... Cercle vicieux en perspective, et à la lumière de cette réflexion, il me semble qu'on peut tout à fait envisager que la progression de l'autisme comme d'autres pathologies mentales peuvent être le fruit de mécanismes généraux, qui dominent la société, tout à fait délétères. Or je doute que la société actuelle puisse, à cause justement de son extrême spécialisation, produire une étude scientifique qui pourrait aller dans ce sens. Il y aurait trop de biais ! Me répliquerait-on. Certes. Alors, dans le doute, enfermons-nous dans notre autisme et notre schizophrénie ?

 

 

« A la vérité, un État qui impose un revenu minable, à peine suffisant pour vivre dignement, à un groupe ou à une catégorie de personnes considérées comme de seconde zone fait évidemment penser à de la corruption : cette méthode revient à acheter, à vil prix, la dignité humaine. »

 

Autre facteur qui, bien sûr, favorise l'isolement. Et la souffrance morale et mentale. On pourrait presque penser que tel est le but : celui qui souffre ne demande qu'à ce qu'on l'aide, qu'à ce qu'on le sorte de là. Il est plus facilement dépendant qu'un autre, puisque par essence, il est fragilisé. Il accepterait facilement n'importe quel compromis, suivant son degré de souffrance et de résistance à celle-ci.

 

 

« Je pars du principe qu’il est absolument odieux d’imposer d’un côté la paupérisation active et radicale de catégories entières de population et de l’autre côté de se présenter comme un « sauveur » en jetant en « grand seigneur » quelques miettes d’argent tout juste nécessaire à la survie à cette même population. Il s’agit ici comme dans tous les autres domaines, d’une imposture généralisée.
Imposture qui n’est pas sans rappeler celle consistant, pour les très grands prédateurs financiers, à créer des « fondations » afin de diffuser la « charité » et d’en recevoir les gratifications sociales. Nous sommes ici dans la même logique que celle, organisées par et pour les principaux propriétaires des banques d’affaires internationales, consistant à d’un côté organiser la prédation financière des États par les multiples paradis fiscaux, et d’un autre côté à prétendre lutter contre l’évasion fiscale ou le blanchiment d’argent par, d’une part l’organisation de Traités d’échange de renseignements, lesquels se heurteront de façon mécanique et conceptuelle à l’opacité des propriétaires de capitaux (trusts anonymes) et par, d’autre part la disparition de l’argent sous forme matérielle (disparition des espèces), qui mettra de façon tout aussi mécanique et conceptuelle les peuples dans les mains du seul bon vouloir des banques.


Nous sommes à la vérité plongés collectivement dans une imposture intellectuelle et morale systématique, d’ordre systémique : une imposture en imposant une autre, ad vitam aeternam. »

 

D'autant que l'on sait à quoi servent nombre de ces fondations... comme par exemple l'ingérence politique ou idéologique dans des pays extérieurs, s'incorporant probablement à un projet de destruction des nations, à plus long terme. Sans parler aussi du fait que beaucoup sont, comme par hasard, spécialisées dans un domaine (humanitaire, écologie, santé, éducation, etc.) comme si là encore, nous n'avions pas besoin de revenir à une vision d'ensemble. Mais c'est que, si nous permettions cette vision d'ensemble, les choses deviendraient soudain un peu trop claires, n'est-ce pas ? Claires et complexes à la fois. Pour diviser les gens, quoi de mieux que de les maintenir à la fois dans la confusion et dans la simplification ? Ainsi, ils s'opposent, ne voient le mal que chez les autres, bref ils s'occupent l'esprit et le corps.

 

Les ONG et autres fondations servent avant tout à un spectacle de pantomime. On voit bien, quand y prête un peu attention, par exemple, que l'un des aspects du pugilat politique qui a lieu en ce moment à Washington, consiste en une sorte de guerre des milliardaires d'un camp contre ceux d'un autre camp (les milliardaires « de gauche » type Soros, et les milliardaires conservateurs, type Trump... on ajoutera les Rothschild, les Bloomberg, les Rockfeller, les tout ce que vous voulez, quel que soit leur « camp », ça ne m'intéresse pas vraiment et ne change rien au fond).

 

 

« JR – La situation de faiblesse des déclassés, salariés et petits patrons est de plus en plus évidente. Elle va encore s’accroître avec les ordonnances promises par le gouvernement Macron. J’ai pu constater au cours de ma vie professionnelle que la précarité s’est généralisée, alimentée par le règne dans les esprits d’un individualisme délirant. Mais ce qui est tout à fait grave, c’est les outils juridiques d’un esclavage réel individuel et collectif sont en passe d’être mis en œuvre dans nos pays. »

 

Rien à ajouter à cela, sinon que beaucoup de petits patrons croient encore que ce système est de leur côté... Ils déchanteront, un jour ou l'autre.

 

L'interviewer pose alors une question fondamentale, tant on a vu que l'opinion accepte de plus en plus le principe d'une société autoritaire :

 

« Est ce que les populations sont si naïves sur leur situation réelle? Qu’est ce qui donne encore envie aux Hommes d’être libre au XXIème siècle? »

 

La réponse qui suit est tout à fait réaliste :

 

« VB – Le problème que vous posez, celui de la liberté, est difficile. L’imposture généralisée sous laquelle nous vivons empêche une bonne partie des gens de percevoir clairement la réalité de la domination dont ils sont victimes ; ils en ont en revanche une conscience diffuse, laquelle me semble d’ailleurs devenir plus claire de jour en jour (note d’espoir).


Les médias imposent un faux sentiment de liberté à tous mais cette liberté est savamment encadrée par des principes rigoureux indépassables, on pourrait appeler ce cadre « un cadre de verre », en référence au « plafond de verre » auquel chaque individu n’appartenant pas à la caste dominante se heurte un jour ou l’autre. L’apparence de liberté consiste à dire que chacun est libre d’aimer le football ou la danse classique, la glace à la vanille ou au chocolat, de regarder la télévision ou de lire les journaux, d’aller au spectacle ou de rester regarder, ou non, celui-ci de chez soi…


Mais la véritable liberté, celle consistant pour chacun à décider réellement des conditions de sa propre vie et celles des générations futures, échappe de façon radicale à tous les individus, à l’exception de ceux appartenant à la caste dominante des tenanciers économiques planétaires.


JR – Les gens acceptent le totalitarisme ambiant, car beaucoup pensent qu’il n’y a pas d’autre issue, et cette idée est distillée abondamment dans l’opinion. »

 

C'est entre autre Franck Lepage qui l'explique très bien dans ses « conférences gesticulées » (cherchez dans les liens du blog), non seulement les mots ont été distordues, mais surtout l'idée même de liberté a été ramenée à des trivialités sans intérêt, consternantes et factices. Quand je lis certains débats sur la liberté d'expression, par exemple, je suis absolument atterré par ce que j'y lis, et par les attitudes que j'y vois. Il est d'ailleurs frappant que cette expression revienne si souvent, comme si elle était un problème, un carrefour de conflits. La liberté d'expression a toujours rencontré des résistances, mais il me semble, comme je m'y attendais, que cela a pris une nouvelle ampleur depuis l'attentat de Charlie Hebdo. J'avais perdu une prétendue amie, à l'époque, en écrivant sur ce sujet. Peu importe ce que j'avais dit, le fond du sujet est que j'avais fait usage de ma liberté d'expression. Cela est devenu un reproche, par les temps qui courent. Il faut se serrer les coudes. Ça ne veut rien dire... on ne se serre pas les coudes pour défendre une société qui promeut la maladie mentale. On serait mieux avisé de le faire pour combattre cette maladie... Mais c'est précisément ce que certains, contaminés par la propagande de masse, nommés à juste titre Charlie-zombies, ne veulent pas. Car ils ne comprennent pas, et comprendront-ils un jour ? Ou continueront-ils de déplorer les effets dont ils chérissent les causes ?

 

Il est vrai que notre pouvoir est limité, dans le peuple, mais c'est aussi par ce que nous y mettons beaucoup du nôtre pour nous tirer mutuellement des balles dans le pied. Il faut dire que cela est savamment orchestré.

 

 

« Par ailleurs, les monnaies actuelles (et je ne crois pas que Jean Remy me contredira), ne sont réellement adossées à aucune richesse tangible, elles sont tout à fait hors sol et vivent de façon autarcique sans contrôle autre que celui imposé par leurs propres conditions d’existence.


En un mot : lier irrémédiablement les questions monétaires aux énergies fossiles disponibles me semble être une imposture de plus, mais on n’en est plus à ça près… »

 

Hors-sol comme nos cultures. Dans un monde ou même ce que l'on mange est à ce point dénaturé, coupé du monde physique réel et originel, comment s'étonner de la prééminence du pétrodollar ? Dans cette partie, je n'ai pas tout cité, les auteurs versent un peu dans la naïveté, à mon avis, mais soit.

 

La conclusion est un peu du même tonneau, et me semble verser un poil dans l'angélisme, notamment vis à vis de la Russie, ce qui augure mal de la manière dont ces idées seront reçues par un establishment qui incarne le cynisme par excellence, additionné d'une bonne dose de pathologie mentale bien typique de notre époque. Mais n'allons pas sombrer dans un mauvais esprit, et reconnaissons que le discours des auteurs est globalement intelligent et quelque revigorant. Il est bon que des personnes un tant soit peu lucides fassent connaître leur point de vue sur la société, éclairé dans leur domaine, et osant faire le lien avec d'autres domaines de réflexion, chose qui manque cruellement à notre société.

 

Le fait que, pour eux, leurs idées ne pourront pas être saisies dans le monde occidental est, par contre, un bon signe de lucidité. Il n'y a clairement pas la place, aujourd'hui en tout cas, et jusqu'à l'explosion catastrophique d'une crise des ressources et de l'économie (puisque cela va ensemble, de nos jours, au sein de l'idéologie de la croissance), dans le monde occidental. L'essentiel serait que, dans les régions qui résistent encore à cette forme d'hégémonie, l'on puisse voir émerger, peut-être un jour, des formes économiques plus saines, qui iraient alors avec une société également plus saine, forcément. Tout est lié.

 

Je vous laisse lire vous même leur conclusion, sans alourdir inutilement mon article avec plus de citations, et je m'en arrête là pour cette fois.

 

J'ai sur le feu une prochaine revue de presse, sans doute encore quelques mots sur Macron, et d'autres projets, sans trop savoir dans quel ordre ni à quel rythme je vais faire tout cela. À la prochaine fois, donc.

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