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L'Oeil du Selen
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13 juillet 2019

Remarques sur l'air du temps

 

Vues de ma campagne – une petite ville de province d'où j'esquive le plus possible les choses de la grande ville – le monde semble subtilement mais aussi profondément différent de ce dont il a l'air dans les médias mainstream. Ici, il est possible d'entretenir des discussions avec les commerçants, les sans-abris, la populace, et de se rendre compte que les préoccupations de chacun sont sans commune mesure avec tout ce qui s'étale dans les journaux et l'information à la chaîne. Par contre, ces derniers conditionnent dans une certaine mesure les sujets de conversation.

 

Ainsi, on s'inquiète de ce que deviendra le monde, de comment il faudra faire quand on ne pourra plus dire « tu », « il », « elle » à propos de quelqu'un, à un client, à un passant, et de quel état d'esprit on devra adopter s'il y a un jour une équipe de football mixte ou transgenre qui remporte une coupe du monde. Pourra-t-on encore taper sur l'épaule de son voisin sans que cela soit considéré comme oppressif ? Devra-t-on avoir une éolienne sur le toit de son immeuble ou un panneau solaire sur le capot de sa voiture ? Mon chien est-il un mâle ou a-t-il des pulsions transgenres, est-ce que ce que je mets dans ma vitrine risque d'offenser quelqu'un venu de Paris ou de Séoul ?

 

C'est une ville coupée du monde, ayant quelques prétentions touristiques à cause d'un architecte mondialement connu ayant laissé sa marque. Les tribulations du monde la concernent peu, mais l'information continue et la propagande gouvernementale déferlent comme partout en déversant leurs débilités surréalistes sur des gens qui ont vraiment d'autres préoccupations, beaucoup plus terre à terre.

 

Je trouve rassurant d'y constater que l'air du temps y est plus une inquiétude sourde et lointaine que quelque chose de prégnant. On en parle comme on devait autrefois parler de la Perse ou du royaume de Dieu. Quelque chose d'imaginaire qui doit bien avoir une influence incontrôlable et un peu menaçante, mais qui ne se montre jamais clairement.

 

Ici, il y a surtout des « migrants ». Ou bien doit-on les appeler « exilés » ? « Réfugiés » ? On les remarque, mais personne n'en parle. Des fois, une vitrine se fait éclater. Est-ce que c'est à cause des migrants ou des racailles des banlieues du coin ? Une seule certitude : ce sont des jeunes, pas vraiment intégrés. On vole des tickets de jeux d'argent et des chaussures. Important, les chaussures, surtout de marques américaines. On peut marcher plus loin pour faire davantage de sur-place. Que fait-on donc ici, au juste ? Pourquoi était-on donc venu ici, déjà ?

 

L'eldorado occidental dans un des trous-du-cul de la France profonde. Rien à faire. Les nouvelles générations d'immigrés cassent des vitrines, et parfois brûlent une voiture, pour passer le temps. Pas de travail et juste une chambre dans un immeuble mis à disposition par la mairie. On squatte la rue, et la ville ferme des galeries et des impasses avec des portes blindées. Les immeubles sont soit insalubres, soit insonorisés, portes fermées, interphones, digicodes, même là où vivaient mes grands-parents, aux confins de la verdure et des bords de Loire, des friches agricoles et des centres équestres.

 

Quelques portes restent défoncées, parfois un scooter est cramé dans une allée, certains s'exterminent pour une place de parking ou parce qu'il fait trop chaud avec quatorze bières dans le nez et rien à foutre.

 

On a beaucoup glosé sur les propos de Poutine au G20 et sa critique du libéralisme. A titre d'exemples, là et là :

 

https://www.dedefensa.org/article/poutine-face-au-fascisme-liberal-en-occident

 

https://www.dedefensa.org/article/le-paradigme-badinde-poutine

 

 

On pourrait penser qu'il parlait de l'occident vu de sa Russie, mais quand je regarde ma ville, je vois le monde dont parle Poutine en filigrane. Un monde où on ne voit pas d'inconvénients à ce que chacun mène sa vie à peu près comme il l'entend, « Mais cela ne doit pas occulter la culture, les traditions et les valeurs familiales traditionnelles des millions de personnes constituant le noyau de la population. »

 

De toute façon, il n'y a pas moyen de faire autrement. Ces traditions auxquelles on colle les noms de culture et de valeurs sont simplement la manière de vivre spontanée dans le monde entier, qui prennent une certaine coloration ici et là, mais qui sont surtout en phase avec ce que sont les nécessités du monde et la nature des personnes humaines.

 

De toute mon existence dans ce genre d'endroit, je n'ai jamais vu un homo se faire insulter, et les insultes racistes se confinent dans l'intimité hypocrite d'un dîner familial où les gens s'engueulent parce qu'il y a trop d'alcool à table. Pas de vodka, mais Ricard, Malibu, vin rouge, vin blanc, vin rosé, champagne, liqueurs, whisky, et j'en passe.

 

Ah ces russes, de vrais pochards, on a rien en commun avec eux...

 

Et c'est dans ce contexte que survient, un peu tombé de nulle part comme un morceau de toit pendant une tempête de grêle, le sujet du service national dit « universel ».

 

https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/63777-service-national-universel-en-debat

 

Un débat sans tenue avec un ogre débraillé essayant de se vêtir comme un parisien qui veut faire taire qui le dérange, où pointent tous les aveuglements caractéristiques de notre temps dans les milieux partisans... Je n'ai pas encore regardé le débat sur le clivage gauche-droite, mais je crains d'y trouver les mêmes travers.

 

Le propos qui m'a le plus frappé parmi ce concert de lucidités énoncé par des borgnes est celui qui proclame que « les jeunes n'en peuvent plus de la tolérance ». Ils ne tolèrent plus la tolérance ? Mais de quoi parle-t-on au juste ? Est-ce le fameux cantique sur la nécessaire tyrannie ? Une nostalgie de l'époque du militarisme ? Ou bien la tolérance est-elle vraiment une attitude à bannir en toute circonstance car on en a marre ? Une ode à céder à l'humeur ou à l'injonction pour accéder enfin à un totalitarisme bienveillant, voire un éloge du rejet ? Car tel est bien l'opposé de la tolérance, si on ne veut pas jouer sur les mots. Je me souviens encore de ces débats que j'ai lus il y a 10 ans sur ce sujet dans un forum, où chacun rivalisait de sophismes et de sottises pour expliquer que la tolérance est en fait égale à la haine de l'autre. Que ne ferait-on pas pour justifier sa propre intolérance, quand la tolérance est le socle d'une société paisible. Et ces mêmes personnes de fustiger l'islam... quand ils se comportent en ayatollahs.

 

Mais on trouvera aussi des intolérants pour prôner la tolérance et proclamer leur amour de l'islam... tout comme il y a des musulmanes féministes revendiquant le voile et, pourquoi pas tant qu'on y est, des incarcérés proclamant leur amour de la prison et revendiquant le fait de vivre dans une société de liberté qui les a mis à leur juste place.

 

Miracles de la dissonance cognitive et des accommodements irrationnels de l'esprit.

 

Et puisqu'on parle de tolérance, il faut absolument que je montre cela :

 

https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/evergreen-et-les-derives-du-82232

 

C'est vraiment LE truc à voir sur ce sujet. La démonstration que cette idéologie procède uniquement de la folie et de la programmation mentale, avec des méthodes qu'envieraient les sectes les plus dangereuses, car il n'est pas si aisé de se saisir totalement de l'autonomie intellectuelle et d'instrumentaliser si totalement les émotions primaires, même de si jeunes personnes. Ici, il s'agit clairement d'un mouvement de foule empreint d'idéologie politique qui s'est emballé, a totalement dégénéré, et aurait même pu faire des morts tellement c'est allé loin...

 

L'affaire est remontée aux plus hautes sphères du gouvernement américain, il y a eu des enquêtes, des sanctions, et l'université a sérieusement pâti de ces événements. Non pas par la volonté du gouvernement, mais par le constat populaire qu'il valait mieux désormais éviter un endroit aussi dément et aussi malsain. Mais ce n'est pourtant pas la seule université dans ce cas, juste celle qui a le plus fait parler d'elle à ce sujet. Je vous laisse juges, mais franchement, on assiste ici pratiquement au pire de ce que peut engendrer un endoctrinement sectaire de masse.

 

Mais ces phénomènes de groupe – il y aurait beaucoup à analyser mais ce n'est pas mon sujet ici – ne peuvent arriver que dans ce genre de vase clos où l'on a implanté dès le départ les prémices idéologiques sur un terreau fertile et propice à accepter ces idées pour les faire pousser. C'est un biotope rare et un microcosme bien particulier qui ne peut trouver un écho aussi fort que dans ce pays des évangélistes et de l'exceptionnalisme. Ici, on ne peut que regarder cela en étant totalement médusé et en craignant qu'un dixième de cette folie ne se faufile jusqu'à nous, ce qui serait déjà tétanisant. On s'en rapproche... mais je rassure mon entourage en leur disant qu'il y a tout de même beaucoup de freins.

 

Le réel, déjà. Le réel ne permettra pas que de telles bulles arrivent sans qu'elles n'explosent très vite. Même aux USA et a fortiori chez nous, a fortiori en milieu rurbain et « loin » des universités (pas si loin puisqu'il y en a dans la grande ville voisine, mais même là-bas je n'ai jamais assisté personnellement à quelque chose de ressemblant).

 

La biologie, aussi, qui s'inclut dans le réel, et qui impose qu'un être obéisse aux nécessités vitales qui s'imposent à lui. On peut prôner le véganisme, le queerisme ou l'anti-racisme tant qu'on veut... Mais il y a un moment où il faut se nourrir avec ce qu'on trouve, qui est dans nos moyens et qui ne nous rend pas malades – la plupart des végétariens que je connais ont du reprendre des protéines animales sur avis médical au bout d'un certain nombre d'années ou de décennies, c'est comme ça, pas de l'idéologie – il y a un moment où on ne peut pas vivre dans la paranoïa du racisme sous prétexte qu'on est noir, arabe ou chinois, et qu'on ne se fait pas agresser chaque jour au coin de la rue – le problème des inégalités sociales va bien au-delà du problème de la couleur de peau pour concerner avant tout les origines sociales et l'éducation, comme peut le constater toute personne douée d'un cerveau en état de fonctionnement normal – et il y a une limite à l'étrangeté que l'on peut revendiquer pour exister légitimement en société. Je connais des tas de gens qui ne sont pas très clairement associés à un stéréotype humain quel qu'il soit, et qui ne passent pas la totalité de leur existence et de leur énergie à exacerber voire caricaturer laidement ce particularisme qui leur donne une voix de femme alors qu'ils sont un homme, ou un physique un peu carré, ou rond, ou triangle alors qu'ils sont une femme. Et j'ai l'impudence de penser qu'ils s'en sortent très bien comme ça... et que ceux qui ressentent ce besoin de s'identifier à leur différence au point de se limiter à celle-ci et de s'y enfermer sont bien à plaindre... D'autant que si nous cherchions tous en nous-même, nous trouverions tous tout un tas de choses qui débordent de la définition primaire de notre identité, et on pourrait passer une vie entière à se triturer le nombril à ce sujet, si on n'avait que ça à faire.

 

Il y a sûrement des gens, dans ma ville, qui sont homo, asexuels, ou je ne sais quoi, et qui souffrent de ne pas être dans la norme. Et alors ? Je ne suis pas non plus, du tout, dans la norme, même en tant que blanc et hétéro, et mes problèmes n'ont pratiquement rien à voir avec mon identité ou mes orientations sexuelles. Faut-il que la société s'arrête de tourner jusqu'à ce que toutes les névroses de tout le monde soient résolues ?

 

C'est apparemment ce que pensent ces étudiants sur ce campus, qui veulent empêcher leurs profs de vivre et de travailler tout en réclamant qu'ils en fassent toujours plus, à condition que ce soit uniquement pour eux, car ils sont le centre du monde. La folie d'un microcosme abandonné à la toute-puissance nombriliste d'étudiants exposés au laxisme impuissant d'adultes perdus dans un relativisme mêlé de culpabilisme.

 

Quelque chose de tellement inadapté au monde que ça ne peut que crever tout seul comme un pustule arrivé à terme. Pas vraiment de quoi s'inquiéter. Mais tout de même stupéfiant et fascinant à voir.

 

 

Pour terminer sur ce sujet, j'en profite pour partager deux autres liens. Le premier est en anglais, mais il prolonge parfaitement ce propos puisqu'il évoque l'expérience de transgenres de femme à homme qui découvrent que les privilèges masculins sont pour l'essentiel un fantasme, voire une inversion.

 

Vidéo youtube : Female-to-Male Trans Gain Male Privilege and it Sucks

 

 

Il est particulièrement savoureux et intéressant de voir que des ex-féministes intégristes qui ont eu le goût assez étrange de se transformer en homme – exprimant par là en réalité une jalousie quasi physiologique – sont obligées de se rendre à l'évidence : non seulement être un homme n'implique pas stricto sensu des « privilèges », mais implique plutôt des responsabilités, voire des obligations morales qui entrent en conflit voire en contradiction avec les prétendus privilèges qui souvent n'existent pas dans le monde réel, voire sont plutôt annulés et même remplacés par des interdits, tabous et limitations qui entravent sérieusement l'individu.

 

Cette vidéo n'est pas seulement intéressante pour des féministes, mais même pour tous les hommes qui, ayant baigné dans leur condition depuis le début de leur existence, n'ont même pas forcément conscience de certaines implications subtiles liées à leur sexe et aux fonctions sociales et inconscients sociaux qui en découlent et qui, d'ailleurs, demeurent inconnues de la plupart des prétendus sociologues spécialisés dans ce sujet (comme on en voit dans le documentaire précédent). Je ne peux donc que la recommander fortement.

 

Et aussi, sur le cas très spécifique des hommes violés par des femmes, l'un des nombreux angles morts de l'idéologie féministe intégriste actuelle, très bien traité dans cette vidéo :

 

Vidéo youtube : Être un homme violé par une femme

 

En commentaire, juste un constat que j'ai fait en me risquant à commenter ce type de vidéo sur youtube (qui soit dit en passant construit sa propre dictature progressiste en ce moment, donc il se pourrait que ce type de traitement devienne de plus en plus difficile à trouver à l'avenir), c'est que si vous vous aventurez à critiquer l'intégrisme féministe moderne en avançant des arguments rationnels, vous vous ferez immanquablement traiter de « fragile ». Voir alors la sociologue du documentaire sur Evergreen et sa théorie sophistique sur la « fragilité masculine » qui justifie le fait de taper sur tous les hommes comme intrinsèquement responsables de « la domination machiste patriarcale », et plus particulièrement de taper sur les hommes « gentils » car ils sont autant, sinon plus, responsables que les autres de cette domination (et surtout parce que c'est plus facile de manipuler les gentils à son avantage). Bref il est impossible d'avancer la moindre critique sur l'anti-racisme ou sur le féminisme face à ces gens sans se faire attaquer et si vous ne savez pas pourquoi, cf le docu sur Evergreen... où l'on vous explique que ces choses n'ont pas besoin d'être ni expliquées ni démontrées puisque ce sont des axiomes indiscutables de leur modèle du monde. Ainsi « domination patriarcale » est un concept dont la pertinence ne peut pas être discutée (j'ai bien envie de m'y atteler, pourtant, mais je ne fais pas de la critique du féminisme un enjeu de mon existence, c'est seulement un élément de ma critique du monde actuel).

 

Bref... et en plus de ça, rappelons nous que ces idéologies mortifères sont financées et instrumentalisées par le système, et plus particulièrement certains de ses agents... toujours les mêmes :

 

https://francais.rt.com/france/63713-burkini-association-alliance-citoyenne-a-recu-80000-dollars-fondation-george-soros

 

Là encore, je dois me justifier, j'imagine ? Je ne suis pas contre l'islam en soi. Seulement contre l'oppression sous toutes ses formes, les conditionnements de masse qui empêchent les gens de se découvrir ou qui les confinent dans des aspects partiels voire anecdotiques de leur existence (comme la religion, le sexisme, le partisanisme, etc.). Selon cette perspective, l'islam est exactement comme le LGBTQisme, pas étonnant d'ailleurs que ces idéologies revendicatives trouvent des terrains d'entente communs en tant que « minorités oppressées » qui s'oppriment d'ailleurs toutes seules en s'enfermant dans leurs particularismes et/ou leurs traditions et « valeurs » qui ne concernent qu'elles, et qui sont en réalité limitatives et totalement irrationnelles.

 

 

Comment conclure, me demandé-je ? Disons que je voulais évoquer ces sujets qui, tout en prenant de l'ampleur, tout en ayant tendance à monopoliser l'attention, sont plutôt à voir comme des vagues s'écrasant sur une plage. Sac et ressac. On va nous saouler avec tout ça, mais une bonne partie de l'écume retombera. Puis une partie de la vague reviendra... et pour le moment on ne peut pas vraiment savoir quels coquillages resteront en définitive sur le rivage. Il y a de quoi se préoccuper, mais pas de quoi en faire une obsession... Après tout, même si l'islam et les migrants nous colonisent, ben il faudra faire avec, ça a toujours été ma façon de voir les choses. Malheur aux obsédés et aux opposés, et honte cependant à ceux qui soutiennent des mentalités anachroniques, arriérées ou inadaptées. Et pour ce qui concerne la démence LGBTQetc., je crois qu'elle sera lavée du rivage, de toute façon. Sans offense aux homos et compagnie, mais si vous pouviez demander aux plus fous d'entre vous de cesser de faire de leur identité sexuelle le centre du monde, merci...

 

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