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L'Oeil du Selen
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28 décembre 2017

Anti-américanisme versus anti-russisme, un match truqué : repenser nos préjugés sur la démocratie et le totalitarisme

 

A l'heure où j'écris, le monde semble toujours divisé en deux. Comment caractériser cette division qui dessine le manichéisme des temps actuels ? Est-ce le pas si traditionnel clivage gauche-droite qui démarque encore la frontière entre deux visions du monde ? On a vu dans des articles passés que ce clivage est largement artificiel, et que ce qui définissait la gauche et la droite a pas mal bougé à travers le temps, depuis la révolution. On a vu aussi qu'il a régulièrement été récupéré et instrumentalisé par des mouvements qui se présentent comme centristes, quand leur identité politique est souvent proche du vide et de la nullité. Si le clivage gauche-droite, qui originellement opposait, en gros, royalistes et populistes, me semble aujourd'hui largement dépassé, ce n'est sans doute pas à lui que nous devrions nous fier pour percevoir la fracture qui marque la séparation entre deux visions du monde assez drastiquement éloignées. N'oublions pas cependant que des visions encore bien différentes existent, hors d'occident, où nous avons toujours tendance à nous sentir au centre du monde, ce qui est de moins en moins le cas.

 

On a évoqué un clivage globalistes-progressistes/conservateurs-traditionnalistes, mais j'ai beau être très méfiant envers ce qu'on nomme aujourd'hui progressisme, je ne me retrouve pas non plus dans la tendance traditionaliste (même si je suis d'accord que préserver au moins certaines traditions est important pour la société).

 

J'ai souvent parlé d'un autre clivage qui serait celui entre une élite de privilégiés (et ceux qui croient y appartenir ou posséder les mêmes intérêts, alors que cette élite représente moins de 0,1% de la population) et le peuple. Cela est sans doute assez schématique, et surtout, beaucoup de gens du peuple ne perçoivent pas ce clivage d'intérêt qui me semble pourtant au centre des choses.

 

Il y a enfin un autre clivage géopolitique plus que social, mais qui se répercute immanquablement dans la sphère sociale, qui lui concerne le monde entier, et qui, lorsqu'on y regarde de plus près, continue d'orienter le monde, et à constituer une base pour les autres clivages que je viens de citer, et qui est tout simplement l'axe USA versus Russie.

 

A bien y regarder, il me semble que cet axe, qui recouvre celui d'une lutte d'influence entre un monde unipolaire centré sur les USA, et un monde davantage multipolaire, où plusieurs acteurs seraient amenés à jouer les premiers rôles (USA, BRICS, etc.) est celui qui domine tous les autres, et ce près de 30 ans après la chute du mur de Berlin.

 

Sans doute que tous les clivages cités existent, et se couvrent les uns les autres en se complexifiant, mais on ne peut pas entrer dans ce genre de détails sans gloser à l'infini, aussi je voudrais dans cet article me concentrer sur ce qui traduit le mieux ce clivage USA/Russie, et qui se manifeste par l'anti-américanisme d'une part, et l'anti-russisme, d'autre part.

 

Ici il faut absolument que je précise que je n'ai aucune prétention à l'objectivité ou à l'arbitrage, car compte tenu des propos que je vais mettre en avant, on serait fondé de me juger a priori comme un arbitre particulièrement partial. Pourtant il faut dire que ce n'est pas par parti pris envers la Russie que je vais m'exprimer ici, mais par cause d'un raz-le-bol général à lire ici et là des propos anti-russes, qui émanent essentiellement d'occidentaux largement intoxiqués par la propagande occidental-américano-anglo-saxonne qui est tout sauf neutre politiquement, et qui pourtant continue de se présenter comme tel, et d'être compris comme tel par une grande partie de la population.

 

Ainsi, qui va nous parler des libertés fondamentales ? Des organisations occidentales, bien évidemment. Qui va nous parler de démocratie, de droits de l'homme, et qui va lancer des guerres en ces noms, et se draper dans sa vertu en ces noms ? Les puissances occidentales, bien entendu, grandes donneuses de leçons devant l'éternel.

 

Nous allons voir ici que dès qu'on adopte un point de vue plus indépendant, ce mur de fumée qui nous fait croire que l'occident est un océan de vertu qui s'épand sur le monde avec la plus grande légitimité du monde, puisque domaine de la liberté, de la démocratie et sans doute de la vertu, ce mur de fumée disparaît assez facilement. Encore faut-il lire et se renseigner avec honnêteté pour cela, encore faut-il comprendre comment l'intoxication et l'enfumage fonctionnent en occident, et en quoi ils ne sont, dans l'absolu, ni meilleur ni pire que ce qu'ils dénoncent ou croient dénoncer, et constituent seulement, dans la plupart des cas de figure, une posture de caution morale pour exercer des exactions qui n'ont rien à envier à celles de ceux qui se situent de l'autre côté du mur idéologique USA/Russie.

 

D'abord, il y a le grand nombre de commentaires rencontrés sur la toile, parfois jusque sur ce blog, à propos des « dictatures communistes », d'où n'émanerait que le mal et le mensonge, quand les médias, la science et la politique de nos pays seraient perçus comme fondamentalement et foncièrement, par essence honnêtes et impartiaux, tout au plus perfectibles car il va de soi que rien n'est jamais parfait (l'excuse toute faite pour un système qui est, en effet, ô combien perfectible !).

 

Ensuite il y a la propagande absolument constante, qui de mon point de vue ne s'arrête à aucune seconde de notre vie car tellement intégrée dans nos esprits, à propos de tout le bon, le bien et le bonheur que recèle la société occidentale, celle qui, désenchantée, techno-centrée, déshumanisée, reine de la dépression et des maladies mentales, de la surproduction, de la pollution, du confort abrutissant, chante elle-même ses louanges à tout bout de champ, en prenant à témoin ses concitoyens à longueur de temps des horreurs que subissent, en revanche, les chinois, les cubains, que sais-je encore, dans ces pays si noirs où l'on ne peut pas presque pas agiter sa langue sans qu'elle ne soit coupée. Jamais un mot sur les tyrannies pétrodollarifères qui sont nos alliés et nos copains de chambrée dans les guerres que nous menons sans relâche, dans des pays où les intérêts miniers, gaziers et géopolitiques autres sont légion. Mais ce n'est pas pour ces raisons que nous y sommes engagés, puisqu'on nous ne le dit pas dans les journaux... propagande et silence vertueux font bon ménage dans nos contrées.

 

Cette idéologie, car c'en est bien une, est tellement ancrée dans les esprits embrigadés sans le savoir des populations occidentales presque totalement conditionnées et enchaînées comme des esclaves à l'idée d'une liberté absolue et pourtant chimérique pour la plupart, que le travail des ONG financées par des lobbies d'intérêt n'en est que facilité, à vrai dire ça passe comme un couteau chauffé au rouge dans du beurre. J'en reçois constamment dans mes courriels, et tout récemment, j'ai été sollicité par une personne que je ne connais que par le prénom pour relayer ce rapport traduit en français, alors voilà, je le fais, par courtoisie, bien que je sois extrêmement dubitatif sur une grande partie de son contenu :

 

https://fr.vpnmentor.com/blog/la-liberte-du-net-en-2017/

 

Suite à la lecture de ce rapport au demeurant assez instructif sur la manière dont sont traités les opposants politiques dans le monde, je remarque qu'il émane de freedomhouse.org, ce que me confirme ma correspondante, et voici le rapport original :

 

https://freedomhouse.org/report/freedom-net/freedom-net-2017

 

Et là je vais avoir beaucoup de mal à considérer ce rapport avec bienveillance, tant les biais pro-occidentaux, et surtout pro-parti démocrate y sont légion. Il s'agit clairement d'un rapport politiquement orienté, et il suffit d'une requête google (vivement que google nous empêche de trouver ce genre d'informations, pour nous donner une vraie raison d'aller voir ailleurs) pour trouver qui finance cette organisation.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Freedom_House

 

« Freedom House est financée par un certain nombre de fondations, incluant la Lynde and Harry Bradley Foundation (en), la Sarah Scaife Foundation (en) et la Soros Foundation. Elle reçoit également un financement du gouvernement des États-Unis par l'intermédiaire du National Endowment for Democracy, de l'USAID, et du département d'État).[5] Environ 75 % de ses revenus proviennent d'allocations fédérales des États-Unis.[4] »

 

 

Le fait que freedom house ait été fondé en 1941, et dans quelle optique, n'a plus guère d'intérêt, même si l'on remarquera que c'est une organisation déjà fondamentalement américaniste fondée entre autre par Roosevelt, dès lors qu'on remarque les lobbies en place actuellement : Soros, le NED, l'USAID... que des lobbies pro-américains et pro-parti démocrate. Preuve est faite de son manque d'indépendance politique, ainsi que, pour ceux qui ont suivi, de son engagement dans un processus de globalisation-américanisation du monde, au profit des milliardaires globalistes et faussement de gauche, intéressés à spéculer sur la misère humaine, comme Soros, l'homme sans scrupule qui spolia les biens de ses congénères juifs en Hongrie en collaborant avec les nazis sous prétexte qu'un autre l'aurait fait à sa place, de toute façon. Un comble pour une organisation qui fut prétendument créée pour lutter contre le nazisme...

 

En ce qui concerne le contenu du rapport lui-même, il suit la logique habituelle de placer quelques mensonges dans beaucoup de vérités. Une personne non avertie n'y verra que la dénonciation des atteintes aux libertés des activistes et militants, là où une personne renseignée s'étranglera en remarquant le manichéisme non-avoué du document, qui épingle à longueur de paragraphes les pays considérés comme dictatures (tous les adversaires de ces lobbies politiques), et en évitant de citer, ou en minimisant fortement les exactions commises dans les pays « vecteurs de démocratie ».

 

Ainsi, une recherche montre que la France n'y est pas du tout citée, quand bien même d'autres organisations plus indépendantes dénoncent son glissement progressif vers une perte des libertés en la rapprochant de...la Chine. Dommage pour un rapport qui prétend parler d'un déclin mondial des libertés autour d'internet. En revanche, la Russie y est pointée 18 fois, la Chine 19 fois, tandis que l'on trouve 8 fois seulement « United States » et toujours pour les mettre en parallèle avec les « manipulations russes », sauf une fois où il est très brièvement question des noirs tués par la police dans ce pays, et de son déclin dans les libertés, histoire de dire qu'on n'est pas totalement partial quand même. Ne pas perdre de vue que ceci est tout de même avant tout un argument de vente du parti démocrate.

 

On aurait vite fait d'en conclure que cette démocratie perfectible règne dans ces USA postmodernes, quand une noire tyrannie régnerait chez les anciennes « dictatures communistes », toujours suspectes de l'être, quand bien même elles conduisent des politiques, certes plus oppressives qu'ailleurs, probablement, en tout cas largement tournée vers le capitalisme. La Chine devient la première puissance économique mondiale, et la Russie est à la tête des BRICS (dont fait aussi partie la Chine), organisation capitaliste concurrente du bloc américaniste.

 

Un rapport totalement orienté politiquement, donc, qui dispense ses recommandations idéologiques et l'habituel message de la supériorité morale américaine au milieu d'exposés des dérives contre les libertés, ce qui permet de mieux faire passer la pilule. Par ailleurs, on se demande d'où l'ONG tire ses sources, puisqu'elle ne fait que s'auto-citer à longueur de paragraphe. On peine à trouver la moindre source scientifique : tout ce qui est affirmé n'est que référence circulaire à d'autres affirmations élaborées par l'organisation elle-même, qui aurait donc toute autorité pour décréter ce qui est bon et pas bon, sans même devoir se référer à des sources de recherches indépendantes. C'est bien simple, elle n'essaye même pas de faire semblant.

 

Par ailleurs il est assez paradoxal que l'article traduit soit signé « Guy Fawkes », du personnage de V pour Vendetta [Note : en fait le masque de Guy Fawkes, révolutionnaire anglais] utilisé par les Anonymous, lorsqu'on sait les dissensions qui existent entre Anonymous et Soros. A-t-on affaire à quelqu'un qui se trompe de bonne foi (j'ai bien saisi qu'il ne s'agit que de poster une traduction française, mais tout de même) en utilisant ce pseudonyme sans trop bien maîtriser le sujet, ou à quelqu'un qui cherche à tromper le public en suggérant que ce rapport est, dans tous ses tenants et aboutissants, validé par les Anonymous ? J'ai déjà mentionné ceci ici, mais un rappel ne fait jamais de mal :

 

https://www.anguillesousroche.com/internet/lelimination-de-george-soros-commence-anonymous-publie-nouvelle-video/

 

Ma conclusion est donc : un rapport politiquement orienté à lire avec précaution. On y trouve des infos utiles et intéressantes, entourées d'intoxications diverses sur Trump, les russes, etc. On a clairement à faire à une antenne propagandiste du parti démocrate essayant de se raccrocher aux branches en désignant l'ennemi, en enfumant le public, et ainsi de suite. On lit par exemple que :

 

« Russia’s online efforts to influence the American election have been well documented, but the United States was hardly alone in this respect. »

 

Dans la version française :

 

« Les efforts en ligne de la Russie pour influencer les élections américaines se sont révélés vrais, mais les États-Unis ne sont pas les seuls dans ce cas. »

 

 

Là encore, je vais devoir passer du temps à rappeler que c'est faux, archi-faux, et que non seulement c'est faux, mais que les services secrets américains se sont ridiculisés en voulant le prouver. On fabrique de fausses preuves, on se fait prendre la main dans le sac et ensuite on noie le poisson en remplaçant le mot « preuves » par le mot « indices ». Puisqu'on ne peut pas prouver, jouer sur les mots. Parler de cybercensure pour mieux faire de la cybermanipulation, voilà où le bât blesse, et c'est grave.

 

Seulement, pour avoir conscience de ce mensonge, il faut souvent vouloir se documenter objectivement, laisser ses idées reçues de côté le temps de ce faire, et montrer quelques efforts dans le sens de la vérité. Se laisser bercer par le mensonge, en l'état actuel, commence à relever d'une paresse coupable, car toutes les infos sont disponibles, bien documentées et surtout bien commentées par ceux qui ont compris qu'au lieu de se focaliser sur la Russie, en se focalisant sur les enjeux et les coulisses du pouvoir aux USA, on en apprenait bien plus, et on comprenait soudain bien plus de choses. Jusqu'à ce que cela change, les USA sont encore largement aux manettes dans le monde, et utilisent leur puissance médiatique (et je ne parle pas de la puissance militaire) pour influencer le reste du monde, propager ses intérêts et son « idéal de vie » façon american dream (dont George Carlin dit qu'il faut être endormi pour y croire... puisque c'est un rêve).

 

Parmi les commentaires et explications que l'on trouve à propos des manipulations américaines à propos des prétendues manipulations russes, où l'on apprend notamment, et c'est cocasse, que la fuite de la supercherie émane d'un bureau démocrate, je citerai en particulier ceux-ci :

 

https://fr.sott.net/article/31545-Les-mensonges-et-les-dissimulations-du-FBI-a-propos-du-dossier-Trump-ont-ete-devoiles-a-l-audience-du-Comite-judiciaire-du-Senat-Silence-mediatique-total

 

https://fr.sott.net/article/31343-En-l-absence-de-preuves-de-collusions-avec-les-Russes-et-de-hacking-le-Congres-americain-les-fabrique

 

https://fr.sott.net/article/31566-Ce-n-etait-pas-la-Russie-mais-bien-le-FBI-et-le-MI-6-qui-ont-voulu-manipuler-les-elections-americaines

 

Je cite également l'un des liens américain, juste pour enfoncer le clou et montrer que cette contestation à propos de ces mensonges grossiers émanent de l'intérieur des USA eux-mêmes, où certains ont bien compris par quel genre de personnes et d'organisations ils étaient gouvernés :

 

https://www.sott.net/article/370592-FBI-Lies-and-Coverups-on-Trump-Dodgy-Dossier-Exposed-at-House-Judiciary-Committee-Hearing-Mainstream-Media-Ignores-It#

 

 

Par contre, et cela aurait pu, et même du être mentionné dans ce rapport, visiblement pas encore assez long, façon roman fleuve, pour être exhaustif, mais il faut trouver cette information dans un média russe, car il est bien évident que les médias américains ne vont pas crier ceci sur les toits :

 

https://francais.rt.com/international/46543-pourquoi-etats-unis-ont-ils-mis-fin-neutralite-net

 

Le pays roi des libertés, pays qui a vu naître internet, détruit donc son principe premier dans le silence et l'indifférence générale. On préfère pointer du doigt à longueur de temps les « dictatures communistes », ce qui donne le sentiment aux captifs des sociétés totalitaires occidentales d'être libres et sous démocratie. Un peu comme la France, « pays des droits de l'homme » basculant dans l'état d'urgence généralisé et institutionnalisé. Si ce ne sont pas des signes du « déclin (euphémisme) occidental... Mais cela ne ralentit pas cet occident de vouloir propager son idéologie en plein échec.

 

La vérité est que les USA, ce pays adoré qui répand sa réputation à grand coup d'hollywoodisme, a basculé dans un néo-maccarthysme, il n'y a pas d'autre mot, et je ne me laisserai pas prendre au jeu de ces ONG qui pratiquent les tournures impersonnelles pour donner l'impression de n'être pas engagées dans des processus propagandistes. C'est que la propagande a, comme on le sait, grandement progressé dans la finesse de ses techniques, depuis son invention par... des penseurs occidentaux, comme on l'a vu également (cf Bernays).

 

https://www.les-crises.fr/apprendre-a-aimer-le-maccarthysme-par-de-robert-parry/

 

On voit que là aussi, les USA sont critiqués de l'intérieur, y compris par d'anciens ministres, d'anciens collaborateurs d'anciens présidents qui, eux, et à la différence des psychopathes actuellement en activité, ont compris ce qui se passait dans leur pays, et qui est bien plus qu'un déclin, bien plus qu'une dérive anti-démocratique.

 

Il y aurait tellement à dire... Je vais laisser ici la parole à Philippe Grasset. Je conseille à ceux qui sont honnêtement et sérieusement intéressés par le sujet de lire l'article qui vient intégralement, et à ceux qui veulent seulement se conforter dans leurs préjugés pro-américains et anti-russes de me foutre la paix s'ils ne le font pas, merci. Tout est dit dans cet article et notamment la manière dont s'est construit, assez arbitrairement et même chaotiquement, une idéologie profondément anti-russe dans les milieux décisionnels américains. Long mais instructif pour les gens qui comprennent l'intérêt de sortir de la partialité aveugle envers un américanisme qui ne cesse de se répandre et d'intoxiquer la planète, et pas seulement l'intoxiquer, mais la mettre en danger.

 

http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-lantirussisme-postmoderne-aux-origines

 

D'autres commentaires d'une grande pertinence, comme toujours, ont été faits sur le même site, et je me dois de les citer pour proposer un panel assez complet des critiques que l'on peut adresser envers l'américanisme, plus particulièrement ce qu'il est devenu à l'époque actuelle.

 

Ici un article d'Orlov, russe résident aux USA, qui connaît les perversions des deux positions et qui néanmoins critique bien davantage la perversion américaniste, et à mon avis à raison :

 

http://www.dedefensa.org/article/trump-jerusalem-vu-par-orlov

 

Ailleurs, Andrew Korybko ajoute, sur un thème proche :

 

http://versouvaton.blogspot.fr/2017/12/les-jeux-olympiques-et-jerusalem-la.html

 

 

Philippe Grasset qui surenchérit sur le « tourbillon sexuel », cette hystérie puritaine qui colore actuellement les derniers rebondissements de l'Amérique décadente et... surtout du côté démocrate perpétuel donneur de leçons qu'il devrait peut-être appliquer à lui-même (puisqu'à l'origine, ce type d'attaque ciblait plutôt le camp Trump, avant de se retourner, là aussi, contre eux) :

 

http://www.dedefensa.org/article/tourbillon-sexuel

 

Comme note personnelle, je remarque un point à peut-être développer dans un autre article, que c'est le système tel qu'il est qui génère la violence et la prédation, y compris sexuelle, aussi, l'hystérie puritaine actuelle contre les abus sexuels est nulle et non avenue, comme l'est l'écologisme extrémiste : ces mouvements sont pleins de bons sentiments, mais ils sont inaptes à renverser le système qu'ils veulent juste « patcher ». Remplaçons les élites actuelles par des « gens du peuple », et nous aurons, à terme, les mêmes dérives sexuelles et anti-écologiques. Pour résoudre ces problèmes, ou au moins les atténuer, c'est le système qu'il faut renverser, installer un nouvel ordre social vivable et non pas un nouvel ordre moral (ou mondial), dont on a vu ce qu'il donnait au sein des églises, par exemple.

 

On a encore cet article qui nous parle d'une récente anecdote autour d'un discours de Trump, anecdote assez révélatrice du fait que la folie se trouve tout autant du côté du camp Trump que de ses adversaires (sauf que Trump a les clefs du bouton rouge nucléaire pour le moment), ainsi que d'une dérive plus que maccarthyste, mais également orwellienne :

 

http://www.dedefensa.org/article/la-strategie-du-desordre-psycho-rigide

 

Ici, il est bon de s'arrêter une seconde pour rappeler que Orwell aussi bien que Moore et Lloyd, les auteurs de V pour Vendetta, la BD originale, étaient des anglais. Et comme P.K. Dick, qui avait eu à subir personnellement le maccarthysme et qui épinglait son pays, les USA, dans des récits dystopiques, c'est leur pays, l'Angleterre, qu'ils ont choisi pour théâtre de leurs univers dystopiques totalitaires, et pas, disons, la Russie ou l'Allemagne. Et ils l'ont fait en totale connaissance de cause que leurs pays, comme les USA, autre bastion anglo-saxon, porte par excellence les graines d'un totalitarisme basé sur la manipulation de l'information. Dans 1984, la doxa est diffusée par le biais des journaux constamment réécrits, et dans V pour Vendetta, c'est la télévision qui s'en charge. Télévision qui a rongé si profondément le cerveau des occidentaux que cela, déjà en 2010, a pu donner cette expérience, très révélatrice et qui fait froid dans le dos, une révision bien pensée de la fameuse expérience de Milgram, que je recommande vraiment de voir :

 

Vidéo youtube : Les Faux Jeux Télévisés - Le Jeu de la Mort

 

 

C'est que l'occidental est « heureux » de son confort, de ses biens électroniques, de ses écrans plats et autres tablettes, et c'est au nom de ces objets, dont les composants sont captés par prédation militaire, politique ou commerciale dans de plus petits pays qui sont souvent pris en étau entre les USA, la Chine, la Russie ou encore l'UE, et il lui est difficile de comprendre qu'il doit en grande partie ce confort aux guerres qui sont menées au nom de ses « valeurs ». Un cercle vicieux pseudo-moral, où l'idéologie ne sert que de prétexte à la prédation et à l'agression. Le pire étant que cela conduit à propager cette violence que lui ne vit pas, sur ses écrans, à travers ce type de programmes (ici juste une expérimentation, oui, mais qui montre que de tels programmes seraient possibles, en les préparant avec les bonnes mises en condition... rien de tel qu'un occidental pour exercer ce type de violence : il est déjà largement conditionné à se laisser embobiner par des décennies d'abrutissement télévisé, au point que ceux qui ont été pris au piège de ce documentaire ont été surpris de voir ce qu'ils pouvaient accomplir eux-mêmes, en se soumettant aux conditionnements de l'univers télévisuel... simplement car ils n'ont pas conscience à quel point c'est déjà ce qu'ils font chaque jour de leur vie).

 

Mais le texte qui m'a le plus frappé sur dedefensa récemment, sur le sujet que j'aborde était celui-ci, et je cite certains des passages importants en dessous :

 

http://www.dedefensa.org/article/la-terre-brulee-venue-du-ciel

 

« Dans cette époque d’orgie mémorielle et de repentance, le trou noir historique que constitue la dévastation de la Corée du Nord est l’un des cas les plus exceptionnels de suppression d’un événement de cette importance, sans la moindre difficulté dans la mesure où la Guerre de Corée n’a jamais intéressé le public ni vraiment le monde politique aux USA. Les seuls échos qu’on en ait eu viennent de Hollywood et portent sur l’infamie communiste et les troubles psychologiques des soldats US (le fameux “lavage de cerveau”, illustré par le film The Mandchurian Candidate, la solitude des soldats US rentrant de Corée dans Comme un torrent), sur l’héroïsme des pilotes US (Les ponts de Toko-Ri), voire sur l’héroïsme humanitaire (Les Ailes de l’Espérance). Des Nord-Coréens et des bombardements, pas un mot... Il faut donc insister sur ceci : il n’y eut besoin ni de censure, ni de contrainte, non pas pour évacuer les bombardements-massacres de la mémoire, mais simplement pour les empêcher d’y figurer. Cela ne nous intéressait pas, point final. »

 

 

« Ensuite, cette attitude de ne rien dire des pertes adverses, surtout civiles, après avoir abondamment disserté de l’écrasement autorisé des immondes, civils compris, pendant la Deuxième Guerre mondiale, devint systématique dans la communication US. Pour la guerre du Golfe, il a été signalé par des “sources internes” présent sur la scène du crime que le président Bush-père décida brusquement l’arrêt des opérations et la fin de la guerre en voyant, sur CNN qu’on avait branché sur un écran dans la Salle d’Ops’ de la Maison-Blanche, une retransmission d’une attaque très violente effectuée par des avions US contre cette route fameuse filant vers l'Irak, encombrée de convois mêlant civils et militaires fuyant le Koweït dans la déroute et le chaos les plus complets. La vision des pertes et des dégâts considérables occasionnés par ces attaques-massacres parut aussitôt au président extrêmement dommageable pour le statut et la réputation des USA : on peut faire et l’on fait, mais il ne faut surtout pas que l’on voit, encore moins que l’on regarde. Dès l’automne 2002, avant la deuxième attaque contre l’Irak, le Général Frank, qui commandait Central Command et les forces qui allaient être engagées, annonça que la politique officielle du Pentagone était désormais de ne plus effectuer le décompte des pertes civiles dans les conflits. C’est le régime qui est suivi aujourd’hui d’une façon systématique, aveuglant la vérité des pertes effrayantes subies par les populations des divers pays agressés par les USA, essentiellement toujours par voie aérienne. »

 

 

C'est dans ces propos que la stratégie américaniste reprend tout son vrai sens : celui d'une manipulation massive des esprits à travers le monde à travers les machines de guerre médiatiques sur sont les télévisions, les journaux politiquement orientés (et possédés par l'élite qui y répand ses messages et ses intérêts) , et bien sûr, le cinéma américain, si important que, de nos jours, pour la plupart des gens, il n'est de vrai cinéma que l'américain. Le reste est forcément bas de gamme ou juste chiant et « intello », quand bien même on n'a jamais essayé de s'y intéresser, parce que trop conditionné par le cinéma américain, ses couleurs, ses valeurs, son style tapageur, rythmé, addictif.

 

Philippe Grasset remarque aussi dans cet article à quel point les actions militaires américaines peuvent être appuyées par des justifications et une signification bibliques, souvent avancées pour exprimer le côté vécu comme transcendant de la violence américaine :

 

« Le nom de code de la RAF pour la première campagne de raids incendiaire massif sur Hambourg fut “Opération Gomorrhe”. Il s’agissait d’une ville qui avait [pourtant] toujours refusé de donner la majorité au parti nazi. […] Alors, pour ce cas, et tout athée que je sois, je dois invoquer quelque chose qui se rapproche de la référence biblique. Il était important non seulement que le système nazi fût vaincu, mais [que l’Allemagne nazie] fût totalement détruite et détruite sans le moindre sentiment de retenue. »

 

Ici, « sans retenue signifie en fait « sans égard pour les populations civiles », même d'une ville qui ne soutenait pas le nazisme. Philippe Grasset explique et commente :

 

« Le May n’était pas un intellectuel trotskisto-biblique comme Hitchens, mais sans doute n’aurait-il pas démenti cette conception biblique des bombardements s’il l’avait connue. On déduit donc aisément que cette stratégie, cette conception, ce mysticisme et ce symbolisme, etc., sont fortement liés au sentiment de suprémacisme qui n’est pas celui des blancs comme l’on dit en général dans nos temps de si audacieuse pensée, qui n’a aucun rapport avec le colonialisme traditionnel ni même l’esclavage “classique”, – bien des théoriciens progressistes-sociétaux devraient revoir leurs belles théories et des polémistes sociétaux-progressistes leur verve-tendance, – mais plutôt celui des Anglo-Saxons et des américanistes particulièrement, qui ont organisé leur suprémacisme en des actes  bureaucratiques globaux ordonnant l’opérationnalisation essentiellement de l’outil aérien qui est chargé de faire tabula rasa. Ce n’est ni une conquête, ni une annexion, ni une colonisation, c’est tabula rasa, où la terre écorchée vive (“scorched”) où rien ne repousse sinon les produits efficients de l’américanisation lorsque l’heure sera venue... Et l’aviation à cet égard, ou l’USAF, ou le SAC de LeMay, c’est l’instrument de ce suprémacisme, ou si l’on veut “la main de Dieu” qui doit punir tous ceux qui ont failli, les “sauvages”, – qu’ils soient Japonais, Allemands, Nord-Coréens, Vietnamiens, Irakiens, Afghans, et même Français puisqu’on y est (allez demander aux Normands et notamment aux habitants de la ville de Caen ce qu’ils pensent des carpet bombings de l’USAAF pour leur “libération”, à l’été 1944.) »

 

On dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs, et en voici une parfaite illustration, mais à ceci il faut ajouter qu'elle continue de l'être longtemps par la suite. Ceux qui croient à la neutralité politique et à la supériorité morale de l'agresseur qu'est l'« Amérique » dans toute guerre qu'elle initie devraient sans doute y réfléchir à deux fois.

 

Rien que dans les posts récents, bien d'autres faits en rapport avec la lutte américanisme versus le reste du monde peuvent être rapportés. Par exemple ce panorama de l'effondrement du patrimoine public, où la Chine fait exception :

 

https://www.marianne.net/economie/les-inegalites-explosent-pendant-que-fond-le-patrimoine-public-des-nations

 

Les bienfaits de la globalisation telle que voulue dans sa version américaniste, où le patrimoine a désormais une valeur négative... sans commentaire, c'est éloquent de déconnexion entre le réel et ce système de pensée.

 

Le démocratisme américaniste en action, où l'on valorise certaines infos par rapport à d'autres, déséquilibrant les rapports en faveur de certains courants idéologiques et politiques, mais on sait déjà que la neutralité n'est pas une valeur très appréciée de l'américanisme :

 

https://fr.sott.net/article/31528-Eric-Schmidt-de-Google-admet-qu-il-y-a-une-censure-politique-des-resultats-du-moteur-de-recherche

 

Ou encore cette anecdote, ô combien révélatrice du fait que les occidentaux, plus particulièrement dans le milieu journalistique, pourtant tenu d'une certaine éthique, ou dans le milieu politique, pourtant censé être bien au fait de l'état du monde et des rapports de force, sont tellement conditionnés à l'américanisme et à l'anti-russisme que ça ne demande aucun effort de leur faire avaler certains canulars :

 

https://www.les-crises.fr/desormais-lespagne-sait-que-puigdemont-est-lagent-russe-cipollino/

 

Il y a également eu celui-ci :

 

https://fr.sott.net/article/31591-Un-canular-ridiculise-l-ambassadrice-des-USA-a-l-ONU-Nikki-Haley-et-montre-a-quel-point-elle-est-ignorante-des-affaires-internationales

 

 

Par ailleurs, j'ai entendu dire assez souvent par des gens qui ont séjourné en Russie que, là-bas, à la télé, on peut assister à des débats violemment contradictoires, chose tout de même bien peu observée en France, où les protagonistes sont – comme dans les émissions de télé-réalité typiquement occidentales – triés sur le volet pour fournir un résultat quasi-scénarisé. On a donc encore une fois beau jeu de dénoncer les manques de libertés en Russie, quand on n'en a qu'une perception biaisée que l'on véhicule à longueur de temps, ce qui ne fait que renforcer les stéréotypes et séparer toujours plus la réalité et la perception que l'on en a, suivant un principe tout à fait orwellien où, pour éviter d'être stigmatisés, de plus en plus se rangent du côté de l'opinion imposée. D'ailleurs cet article de Berruyer mérite lui aussi qu'on y jette un coup d'oeil pour comprendre en fait dans quelle ambiance déséquilibrée et de délation « anti-conspi » on baigne en France (pays dans lequel ne pas avoir une position anti-russe de principe vous classe de facto parmi les « conspis », essayez la même chose avec la position américaniste et on vous considérera avec la plus grande bienveillance, quelqu'un de « normal »... il est bon de relever ce genre de position déséquilibrée semblant pourtant aller de soi). On comprend finalement assez bien que le « journaliste » en question se déclare opposé à un véritable pluralisme qui dépasse de l'alignement des chaînes française sur les chaînes américaines, il n'y a pas d'autre façon de le dire. Si la même chose avait lieu concernant une chaîne américaine, personne ne soulèverait un seul sourcil. Ou peut-être feindrait-on de s'étonner de la présence de journalistes et politiciens ayant une autre vision des choses, puisque, on l'aura compris, on ne leur en accorde pas moralement le droit. Cela va presque plus loin que du maccarthysme, selon les standards de notre époque, à vrai dire. Sous le maccarthysme, une idéologie politique était criminalisée comme « ennemie ». Ici, elle est d'abord considérée comme moralement répréhensible, reste à voir si on finira par entériner cette posture morale dans une loi ou un décret.

 

https://www.les-crises.fr/olivier-tesquet-le-journalisme-delateur-a-telerama/

 

On peut d'ailleurs se demander quels sont, très précisément et très concrètement, les crimes des russes, puisqu'ils sont toujours cités très vaguement pour éviter de rentrer dans les faits. Est-ce simplement d'être russes ? Au moins cela serait clair, dans un pays qui insiste à traiter d'antisémites des contestataires qui prônent une position antisioniste, amalgamant ces deux positions qui ne se confondent pas. Peut-être que si cette accusation de crime par appartenance à a la Russie était énoncée clairement, nous pourrions dire que nos institutions politiques et médiatiques sont tout simplement et basiquement antirusses.

 

Puis, tant que j'y suis, plutôt que de se laisser intoxiquer par un rapport sur les « libertés » (terme ô combien détourné et instrumentalisé, de nos jours), il peut être plus utile de savoir ce qui se dissimule derrière ces libertés, comme par exemple, la liberté de surveiller les internautes afin d'établir leurs profils, notamment en terme de solvabilité, caractéristique ô combien primordiale pour définir un individu, dans la société suivant les préceptes de l'américanisme. Le document ci-dessous en dit long sur ce point, même si je trouve qu'il glisse parfois dans des conclusions rapides et parfois exagérément inquiétantes à mon avis, même si, dans l'ensemble, il en reste au niveau des faits et que cela est à surveiller pour voir jusqu'où cela ira. Ce qui est le plus préoccupant étant ici que la machine jusque là essentiellement utilisée pour étudier les comportements consuméristes s'étend désormais aux banques, assurances, médias, réseaux sociaux, et que la finalité semble être d'influencer de plus en plus l'internaute, non seulement dans sa consommation, mais dans ses actes et ses opinions. Or on a vu que le rapport cité en début d'article tombe lui-même sous le coup de ce danger, en prétendant alerter contre une censure, tout en participant à la manipulation et au contrôle des opinions, y compris dans les élections (et après, on accuse les russes) :

 

https://framablog.org/wp-content/uploads/2017/10/framablog.org-Comment-les-entreprises-surveillent-notre-quotidien.pdf

 

Je pourrais aussi mentionner les tentatives de faire interdire la chaîne de télé RT France avant même son lancement, preuve que tout ce qui est russe est entaché par nature d'être russe (et tout ce qui est russe est « pro-Poutine » voire « agent de Poutine », c'est bien connu, comme si les chaînes américaines ne servaient pas, quant à elles, l'establishment correspondant). L'essentiel est dit ici :

 

https://www.les-crises.fr/rt-bashing-l-angoisse-de-nos-medias-face-a-la-perte-de-leur-monopole-de-la-propagande/

 

Et pour terminer sur un point majeur... les « french leaders » et autres « young leaders », ceux qui sont influencés pour influencer ensuite notre pays et nos choix politiques, ce sont les russes qui ont inventé cette extraordinaire ingérence ? Un simple exemple de ce type d'organisations qui existent à foison, et sous différentes formes, toutes provenant des USA et/ou du monde anglo-saxon et globaliste :

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/French-American_Foundation

 

Je cite : « Plus de 400 dirigeants issus du monde de la haute fonction publique, de l’entreprise, des médias, de l’armée et de la recherche ont bénéficié du programme Young leaders depuis sa mise en place en 19815. »

 

Qu'entendrait-on si les russes faisaient le quart du dixième de cela...

 

 

 

Mais cela est infini, et je vais conclure (longuement) ici cet article, en disant que, bien que ne prétendant pas à l'objectivité, et après avoir écrit cet article totalement à charge contre les USA, je n'ai cependant aucun parti pris. Je ne suis pas anti-américain et, au désespoir de beaucoup, ne serai jamais anti-russe. Le besoin de critiquer la politique américaniste est, par contre, pressant, dans un contexte où cette mentalité à la fois branlante et bien trop sûre d'elle-même, menace sempiternellement l'équilibre et la sérénité du monde et en tout cas de bien des pays, et par-delà, des mentalités à travers le monde, et plus particulièrement celle des occidentaux qu'elle intoxique sur une base perpétuelle, à tel point que l'esprit critique de l'occidental moyen est anéanti comme par un tapis de bombes idéologiques.

 

Cette nécessité, je la justifierai par ces citations désormais classiques et emblématiques de la contestation éclairée. Deux de Chomsky, un américain qui se bat intellectuellement contre les abus de la nation à laquelle il appartient :

 

« Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité dans ce que fait mon pays. J’aimerais le voir agir selon des critères moraux respectables. Cela n’a pas grande valeur morale de critiquer les crimes de quelqu’un d’autre – même s’il est nécessaire de le faire, et de dire la vérité. Je n’ai aucune influence sur la politique du Soudan, mais j’en ai, jusqu’à un certain point, sur la politique des États-Unis. » (Noam Chomsky)

 

« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. » (Noam Chomsky)

 

Et une d'un français.

 

« le monde renversé où le vrai devient un moment du faux. » (Guy Debord)

 

Et cette citation attribuée à la sagesse tchèque et bien souvent reprise :

 

« Un mensonge répété mille fois devient une vérité. »

 

Ceci est particulièrement juste en occident, où les mensonges n'ont jamais été autant répétés et avec autant d'aplombs qu'ils le sont par et pour des gens qui sont aveuglément conditionnés à la supériorité de la civilisation occidentale. Le mensonge se cache souvent parmi les vérités les plus vertueuses, et si je m'estime heureux de vivre en occident plutôt qu'en Corée du nord ou en Arabie saoudite, ce n'est pas tellement parce que la vie est idéale ici, que parce qu'elle a été pervertie, là-bas, par les excès de la finance, du militarisme, de l'extrémisme politique, dans lesquels l'américanisme (et son corollaire anglo-saxon en général) a toujours joué un rôle majeur, voire premier.

 

Les bases de l'anti-américanisme naissent de cette prise de conscience, qui n'est pas nouvelle en occident, mais dont beaucoup se refusent à envisager le bien-fondé. De l'autre côté, et bien qu'on ne puisse nier que la Russie ou la Chine soient des pays ou des gouvernements éminemment critiquables, ils ont fait un choix distinct de celui de l'américanisme, et ils en avaient parfaitement le droit. Par ailleurs, la base de l'anti-russisme, on l'a vu, repose aujourd'hui essentiellement sur la calomnie. On sait qu'en matière de calomnie, et je terminerai sur cette citation attribuée à Francis Bacon (ou à Beaumarchais, ou à Voltaire, ou à...) :

 

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »

 

A ceux qui aiment la vérité et repoussent l'embrigadement de ne pas tomber dans ce piège, et d'encourager tout un chacun a davantage d'esprit critique, et à moins de passivité devant la télé et ce qu'ils ne perçoivent pas, dans les médias, comme de la propagande. Et méfiance avec ceux qui utilisent le terme de « fake news » pour mieux en propager à leur tour.

 

Les éléments du totalitarisme sont bien davantage réunis qu'ils ne l'avaient été par le passé, même dans les dictatures communistes que l'on continuera à vilipender dans 100 ans, quand on sera totalement prisonniers idéologiquement d'un système globalisé, uniformisé et sous contrôle... mais je suis optimiste, il devrait s'effondrer avant qu'une telle catastrophe ne survienne entièrement, car la tendance à l'entropie ainsi que diverses résistances humaines et naturelles entravent cette marche forcée vers le contrôle.

 

 

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